DEAR BELOVED

Ce matin, même si le 19 janvier marque le jour de son passage en 1990, je n’avais pas nécessairement l’intention d’écrire au sujet d’Osho. Je cherchais autre chose dans ma banque de memes pour me partir, et il revenait constamment à mon esprit, à mon âme, à mon coeur.

Alors le voici le voilà. Même s’il ne me quitte plus jamais, le revoici qui me fait encore faire bla bla d’amour et de dévotion. Même s’il n’y a rien à dire quant à ce cher beloved.

Le voici le voilà, de nouveau, toujours nouveau, même après une quarantaine d’années dans ma vie et dans mon coeur, même mort, à m’inspirer, à me faire bouger à partir du coeur, à me permettre d’aimer quelqu’un mort depuis déjà de nombreuses années, quelqu’un en la présence de qui j’ai déjà été de son vivant, mais qui vit encore davantage depuis qu’il est mort, ou qu’il a quitté son corps comme on dit en dialecte spiritually correct.

Même si je me suis longtemps un peu moqué de l’expression quitter son corps, c’est tout à fait vrai qu’un maître ne meurt jamais quand il est aimé par un(e) disciple, par ses disciples. L’amour que l’on porte à un maître est unique, autant impersonnel que transpersonnel. Un amour pur, une amour libre, un Grand Amour.

L’Amour d’un(e) disciple pour son maître transcende l’amour ordinaire. C’est une forme d’amour d’un autre ordre, un amour venu d’ailleurs et qui mène ailleurs. Un amour plus grand que nature qui fait éclater notre coeur.

Je me souviens de la première fois que j’ai été en sa présence. Les yeux fermés, sans même savoir qu’il était déjà arrivé dans l’auditorium, une digue en moi a éclaté. J’ai pleuré pendant des semaines par la suite, pas toujours, mais on and off. Ma carcasse a été secoué en son coeur. Subitement et sans m’en attendre, j’ai comme su d’où je venais et où je m’en allais. Et la qualité ultime d’être que je cherchais depuis toujours.

Je me souviens aussi du jour où il a quitté le navire en 1990. J’étais à la Humaniversity chez Veeresh en Hollande, et quand on appris la nouvelle, on s’est tous mis à pleurer comme des veaux, Veeresh exprimant le plus ouvertement son infinie tristesse. Hystérie collective. Gros braillage de groupe pendant des jours. On a utilisé cette tristesse commune dans nos sessions. Ce fut une puissante transformation. Car si un parmi les messages principaux du maître réside dans le détachement, ça s’attache ces ptits disciples-là.

Et avec les années, on réalise que la mort du corps n’éloigne ni ne fait faiblir l’amour que l’on porte à son maître. Au contraire. Je crois que même quand moi je vais mourrir je vais toujours continuer à l’aimer. Car l’amour transcende les corps. L’amour transcende la mort, comme la vie. L’amour est vie.

Impossible d’expliquer l’amour que l’on porte à son maître. Mais pas une raison pour ne pas tenter de le faire. Comme un geste de gratitude, un témoignage du plus grand remerciement que je pourrais exprimer dans ma vie.

Dans mon cas, j’ai eu la chance de rencontrer un autre maître par la suite, Mestre Irineu il y a une quinzaine d’années. Pas que je l’ai cherché. Car je suis plutôt unimaître et exclusif dans mes relations ésotériques en général.

Mais je me souviens qu’aux premiers pas de cette rencontre avec Mestre qui a eu lieu à quelque part up there et dans une forme pas terrestre du tout (Mestre est décédé en 1971) – on dit parfois dans l’Astral dans le Daime, terme un peu mystérieux qui signifie peut-être au fond de notre coeur ? – je me sentais en quelque sorte trahir Osho.

Puis lors d’une quête de vision chez Ze Ricardo entre deux travaux de Daime, je questionnais la vie au sujet de cette situation. Et j’ai comme entendu une sorte de voix me dire: Osho, Mestre Irineu, que des idées dans ta tête mon ptit gars, nous ne sommes plus là depuis longtemps, éveille en toi notre qualité d’être que nous enseignons.

Et c’est alors que j’ai senti que c’est l’amour que l’on porte à une présence plus grande que soi qui constitue le but de l’exercice, c’est l’abandon de sa petite personne, son petit soi en soie à quelque chose de plus grand que soi justement qui représente l’ultime défi, peu importe que ce soit devant un maître, la nature, ou devant la vie en général. Un peu comme la rivière qui se jette dans la mer à qui l’on aime parfois attribuer une certaine hésitation avant le saut de l’Ange. Mais quand on saute, en toute confiance de coeur, malgré les quelques petits doutes que le mental peut nous lancer à la tête, quelque chose se passe.

À mes yeux et à mon âme, Osho n’a jamais été vraiment un homme. Très féminin, il était plutôt vaporeux, toujours sur le point de s’envoler. Pour ça qu’il fut aussi aimable et aimant, et facile à aimer. Pour cela qu’il n’est pas moins présent qu’en corps.

Osho disait souvent que lorsqu’il quitterait, ses disciples, les gens qui l’aimaient, deviendraient ses ambassadeurs, ses am bad ass soeurs (pour mon bro AG celle-ci ;-).

Il disait aussi que dès qu’au moins 2 de ses disciples seraient réunis, il serait présent. Perso, je n’ai pas absolument besoin qu’un(e) autre de ses lovers y soit pour le sentir, car maintenant, il vit chez-moi, en moi, right in my heart.

Merci beloved.

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Le jour où je quitterai mon corps, votre responsabilité deviendra plus grande.
Vous devrez «me vivre» alors, devenir moi.
Mon départ du corps sera un défi pour vous.
Car maintenant que j’aurai quitté un seul corps, je pourrai être dans plusieurs corps.
Et je suis absolument certain, tout à fait heureux, que j’ai rassemblé les bonnes personnes qui seront mes livres, mes temples, mes synagogues.
Tout dépend de vous, car qui va me répandre dans le monde entier ?

– Osho

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Et l’une de ses principaux enseignements (via Irika, merci)

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