ÊTRE HUMAIN(E), ÊTRES HUMAINS

Si tu ressens la douleur, c’est que tu es vivant(e). Si tu ressens la douleur d’autrui, c’est que tu es un être humain.

english below

Merci Monsieur Leo. Ces temps-ci, je trouve qu’il est difficile d’être humain. Tant d’inhumanité, tant de folie dans le monde. Hier je voulais me sauver sur mes toit pour décrocher un peu, pour pelleter avant la pluie, et toute la journée, j’ai pensé à eux, elles. Enfants, mères, innocents.

Oh, je peux comprendre avec ma tête, et sentir un peu avec mon coeur et mes tripes, la douleur du peuple Israélien dans son ensemble qui a perdu 1 200 de ses habitant(e)s dans un acte d’une rare barbarie le 7 octobre. Ainsi que les familles des otages encore prisonniers.

Je peux comprendre avec ma tête, et sentir un peu avec mon coeur et mes tripes, la douleur des gens de Gaza qui n’ont plus rien à perdre, ni nulle part où aller, mais dont trop d’entre eux et elles, malgré tout, perdent encore la vie à chaque jour, la dignité, sans même avoir le strict minimum. Prison à ciel ouvert. Live on TV. Dans nos faces.

Je peux comprendre avec ma tête, et sentir un peu avec mon coeur et mes tripes, la douleur du peuple Ukrainien en ce début d’hiver qu’on oublie après presque deux ans de guerre.

Je peux comprendre avec ma tête, et sentir un peu avec mon coeur et mes tripes, la douleur de tant d’autres êtres humains qui en arrachent, soit physiquement, moralement, mentalement et affectivement.

Mais j’ai beau penser, et tenter de comprendre même si comprendre ne règle rien, et ressentir un tout ptit peu, tout ce qui se vit dans le monde se vit aussi en nous, en chacun de nos coeurs. Car le même et seul et unique coeur qui fait boum boum. Chacun(e) de nous porte le monde entier en lui, en elle.

On a beau tenté de se divertir et de se changer les idées, reste que si l’on reste humain(e), la situation actuelle ne peut que nous affecter profondément. L’humanité en prend pour son rhume, sa grippe et tous les Covid, Sras et virus du monde en ce moment. Notre monde fait de la fièvre.

Le simple fait de demeurer un(e) humain(e) ressentant en ce moment exige une grande dose d’humanité.

J’allais écrire : j’aimerais pouvoir me dissocier de toute la souffrance du monde en ce moment, mais ce n’est pas juste, ce n’est pas vrai. Car on ne peut pas faire ça, on ne doit pas faire ça. Il faut apprendre à vivre avec cette souffrance internationale, à la laisser nous rentrer dedans, nous animer et faire battre notre coeur. Car c’est notre monde.

On doit apprendre et ré-apprendre à se sentir faire partie de tout ce qui se passe dans le monde. On doit concevoir, chacun pour soi, comment contribuer à soulager le monde (et sa misère) de ses conflits, sa folie, ses différences. Accepter l’inacceptable, et continuer à garder espoir, continuer à garder son coeur ouvert, brûlant, battant.

Car d’une certaine façon, tous les conflits du monde vivent dans chacun de nos coeurs.

S’il doit y avoir la paix dans le monde,
Il doit y avoir la paix dans les nations.
Pour que la paix règne parmi les nations,
Il faut que la paix règne dans les villes.
Pour que la paix règne dans les villes,
Il doit y avoir la paix entre voisins.
Pour qu’il y ait la paix entre voisins,
Il doit y avoir la paix dans la maison.
Pour qu’il y ait la paix dans la maison,
Il doit y avoir la paix dans le cœur…
~ Lao-Tseu ~

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english

Thank you Mr Leo. These days I find it difficult to be human. So much inhumanity, so much madness. Yesterday I wanted to run to my roof to get away from it all, to shovel before the rain, and all day long I thought about them. Children, mothers, innocent people.

Oh, I can understand with my head, and feel a little with my heart and my guts, the pain of the Israeli people as a whole who lost 1,200 of their inhabitants in an act of rare barbarity on October 7. As well as the families of the hostages still prisoners.

I can understand with my head, and feel a little with my heart and my guts, the pain of the people of Gaza who have nothing left to lose, and nowhere to go, but too many of them, despite everything, are still losing their lives every day, their dignity, without even having the bare minimum. Open-air prison. Live on TV. In our faces.

I can understand with my head, and feel a little with my heart and my guts, the pain of the Ukrainian people at the start of another winter, that we are forgetting after almost two years of war.

I can understand with my head, and feel a little with my heart and my guts, the pain of so many other human beings who are struggling, physically, morally, mentally and emotionally.

But no matter how much I think, and try to understand even if understanding doesn’t solve anything, and feel just a little bit, everything that is experienced in the world is also experienced in us, in each of our hearts. Because the same and one and only heart that goes boom boom. Each of us carries the whole world within ourselves, within ourselves.

No matter how much we try to have fun and take our minds off things, the fact remains that if we remain human, the current situation can only affect us deeply. Humanity is suffering from its colds, its flu and all the Covid, SARS and viruses in the world at the moment. Our world is in fever.

Simply remaining a feeling human in this moment requires a large dose of humanity.

I was going to write: I wish I could dissociate myself from all the suffering in the world right now, but it’s not fair, it’s not true. Because we can’t do that, we shouldn’t do that. We must learn to live with this international suffering, to let it enter us, animate us and make our hearts beat. Because this is our world.

We must learn and re-learn to feel part of everything that is happening in the world. We must design, each for ourselves, how to help relieve the world (and its misery) of its conflicts, its madness, its differences. Accept the unacceptable, and continue to keep hope, continue to keep your heart open, burning, beating.

Because in a way, all the conflicts in the world live in each of our hearts.


If there is to be peace in the world,
There must be peace in the nations.
If there is to be peace in the nations,
There must be peace in the cities.
If there is to be peace in the cities,
There must be peace between neighbors.
If there is to be peace between neighbors,
There must be peace in the home.
If there is to be peace in the home,
There must be peace in the heart…
~ Lao-Tse ~

2 réflexions au sujet de « ÊTRE HUMAIN(E), ÊTRES HUMAINS »

  1. Avatar de RaviRavi

    Je suis touché par toute cette souffrance humaine, et je sais que c’est sans solution, ça fait près de 3000 ans que le tout a débuté. J’aime la note ci haut de Léo Tolstoy…. Je suis ici depuis 6 semaines, et tous les jours je croise de très nombreux/ses itinérant/es mal en point demandant de l’aide avec désespoirs. J’essaie de ne pas me laissé toucher, sauf qu’ils y en a qui viennent réveiller en moi de la souffrance de les voir aussi démunis. (Une jeune maman avec 3 enfants en bas de 4 ans, un homme fouillant dans un bac à ordure pour se nourrir à 5h30, et tout à l’heure un homme qui souffre de Parkinson, vendant des stylos pour se nourrir mais accoté sur le mur de l’édifice à 34 degré , sur le point de perdre connaissance. ) J’ai eu mal au ventre de le voir, et est remonté tous ceux que je croise; j’ai faillit vomir d’impuissance…. Même si je donne aux quelques mamans itinérantes avec des enfants j’en ai mal au cœur. J’essaie de ne pas penser au pourquoi, au karma, à la société d’ici et sûrement d’ailleurs, il y a toujours un « qu’est-ce que je peux faire d’autre que de sentir dans mes trips la douleur que cela m’éveille. »… je reviens au non jugement, à la souffrance que chacun a à porter, aux injustices humaine de chacun multiplié à 8 milliards, et moi qu’est-ce que je peux faire pour devenir plus conscient de la souffrance des personnes que la vie met sur ma route… recevoir, sentir, aimer, m’améliorer, me regarder dans mes disfonctions lorsque mises à nu et tenter de vivre le moment présent le plus possible. J’aime ces écrits qui me remettent en question, au lieu de celles qui me conforte…

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