BIEN MAL (PLACÉS POUR JUGER)

Si vous gardez le silence au sujet de cette guerre entre le bien et le mal, votre vie sera plus aisée. Mais pas celle de vos enfants.

english below…

Parfois je pars d’une citation qui me chicote pour starter une chronique. C’est le cas avec celle-ci. Car le bien de l’un n’est souvent que le mal de l’autre, et vice et versa. Si seulement il y avait une telle chose qu’une claire et précise démarcation entre les deux, le monde serait bien plus simple. Mais tout est question de contexte, de jugement, de valeurs. De nuances. Plus de 8 milliards de teintes de gris. Quoique tuer des innocent(e)s, notamment des enfants, me semble ne jamais pouvoir relever du bien. Mal non nécessaire. Et incompréhensible.

D’ici, où nous sommes si biens, nous sommes très mal placés pour nous prononcer sur les divers événements prenant place dans notre vaste monde. Car il nous manque invariablement les éléments contextuels et historiques liées aux diverses situations. Faut avoir les pieds dedans pour mieux sentir.

Par exemple, en lien avec la guerre actuelle au Moyen-Orient entre le gouvernement d’Israël (et pas nécessairement tout son peuple) et la branche armée du Hamas, les deux extrêmes de chaque côté, souvent eux qui prennent le dessus des conflits), que sait-on vraiment au sujet de cette guerre qui remonte si loin dans le temps ?

Cette vidéo est éclairante en ce sens :

Le principal problème ici me semble résider dans le désir d’appropriation du territoire par les humains. Penser que la terre, ou une partie de celle-ci, nous appartient est en soi la source de toute guerre il me semble. Yuval Harari identifie d’ailleurs, dans Sapiens le début des problèmes actuels de l’humanité à ce désir d’appropriation. Dès que nous avons fait de cette terre notre propriété, nous sommes devenus ses esclaves. Nous nous sommes enchaînés.

Peu importe où se déroule la guerre, il y a aussi cachés derrière les marchands d’armes qui visent à faire des profits et à les engranger, pour eux seulement. En vendant aux deux factions. Comme on dit en anglais, quand on veut connaître la source d’un conflit, follow the money. Ici c’est la dualité, qui s’exprime par l’avidité, par l’exploitation, et qui relève de notre séparation d’avec autrui, avec le reste de nos frères et soeurs sur terre, qui nous rend insensible à leur bien-être, notamment celui de tous les enfants du monde. Mais aussi celui de nos aînés. Peu importe la nationalité. Si on pouvait se considérer comme une seule nation. Mais pas le cas. Pas encore.

Dans tous les conflits, j’imagine que chacune des parties justifie ses actions par des arguments qui font sens, et qui sont relayés par des médias jamais neutres. Chacun justifie l’attaque comme un moyen de défense. Mais où se situe la ligne ?

Sincèrement, comme le veut l’image ci-haut, qu’est-ce que cela ajoutera que l’on dise quoi que ce soit au sujet de ce conflit dont on n’en saisit qu’une si infime partie ? Stimuler des jeux ce – gros – mots sur le web ? Nourrir la guerre virtuelle ? En quoi cela aidera-t-il à ce que des enfants ne soient plus tués ?

Chanceux de vivre ici en paix et en sécurité – pour le moment, ne tenons jamais rien pour acquis. Si on veut tenter de commencer à comprendre la profondeur du conflit au Moyen-Orient, arrêtons de préjuger sans savoir, et informons-nous au moins minimalement pour comprendre d’où origine ce conflit. Sinon on parle avec nos pieds dans la bouche, les babines pleines de bottines.

La majorité des deux peuples préfère clairement vivre en paix – en fait au moins deux peuples mais même ça, c’est plus complexe qu’il ne semble, et au fond, un seul et même peuple partout sur terre. Mais pas encore.

Peut-être qu’au fond que la seule chose à faire est justement de garder le silence ? Pour ne pas ajouter encore plus de distortion au bruit ambiant.

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À qui a goûté le silence, les discussions banales, les débats et autres colloques deviennent insupportables, vite étouffants.

Le silencieux, le solitaire ont besoin d’air, d’espace, parce que dans le silence, dans la solitude, ils ont fait l’expérience de l’immense.

Dès lors, tout le reste semble étriqué et vain.

La « communication » obligatoire, l’injonction de « s’exprimer » à tout propos apparaissent grotesques: c’est toujours le moi prétentieux qui bavarde et s’expose, qui obstrue le vaste pays intérieur.

– Jacqueline Kelen via Sol Ange

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Il faut faire attention : l’enfer et le paradis sont séparés par une ligne très fine.
J’ai rencontré plusieurs démons dans ma vie et ils empestaient l’encens
.

– Gandhi, via Sol Ange

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english

Sometimes I start with a quote that bothers me to initiate a column. This is the case with this one. Because the good of one is often only the evil of the other, and vice versa. If only there were such a thing as a clear and precise demarcation line between the two, the world would be a much simpler place. But it’s all and always a question of context, judgment, values. Of nuances. At least 8 billions of them. Although killing innocent people, especially children, never seems to me to be good. Unnecessary evil.

From here, where we are so very comfortable, we are very poorly good enough to comment on the various events taking place in our vast world. Because we invariably lack the contextual and historical elements linked to various situations. We need to be there to feel it. Other we are only watching from afar.

For example, in connection with the current war in the Middle East between the government of Israel (and not necessarily all of its people) and the armed wing of Hamas (and not necessarily all of the people of Palestine), the two extremes on each side, often taking the upper hand in conflicts) , what do we know about this war that goes back so far in time ?

The video above is enlightening in this sense

The main problem here is the desire of appropriation of the territory by humans. Thinking that the earth, or part of it, belongs to us is in itself the source of all war it seems to me. Yuval Harari identifies in Sapiens the beginning of humanity’s problems with this desire for appropriation. As soon as we made this land our property, we became slaves. We tied ourselves.

No matter where the war takes place, there are also arms dealers behind it who aim to make profits and reap them, for themselves only, for their own greater good. By selling to both factions. And by promoting hate. as they say, Follow the money. Here it is duality, which is expressed by greed, and which arises from our separation from others, from the rest of our brothers and sisters on earth, which makes us insensitive to their well-being, in particular that of of all the children in the world. But also that of our elders. No matter the nationality. Only one nationality in fact. But now yet in reality.

In all conflicts, I imagine that each party justifies its actions with arguments that make sense. And diffuse it around in the biased media. Everyone justifies the attack as a means of defense. But where is the line ?

Honestly, what will it add if we say anything about this conflict of which we only understand such a tiny part ? Stimulate hate fights on the web ? How will this help prevent more children from being killed ?

Lucky to live here in peace and security – for now, let’s never take anything for granted. If we want to try to begin to understand the depth of the conflict in the Middle East, let’s stop prejudging without knowing and let’s educate ourselves minimally to understand where this conflict comes from. Complex task.

The majority of both peoples want to live in peace – at least two people but even that is more complex than it seems, and basically one and the same people everywhere on earth. Only one human tribe fundamentally.

Contrary to what this meme suggests, perhaps deep down the best thing to do is to remain silent ? To avoid adding even more distortion to the ambient noise.

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To those who have tasted silence, banal discussions, debates and other conferences become unbearable, quickly suffocating.

The silent, the solitary needs air, space, because in silence, in solitude, they have experienced the immense.

From then on, everything else seems narrow and vain.

The obligatory « communication », the injunction to « express oneself » on everything appears grotesque: it is always the pretentious self which chatters and exposes itself, which obstructs the vast inner country.

– Jacqueline Kelen via Sol Ange

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You have to be careful: hell and heaven are separated by a very fine line.
I have encountered several demons in my life and they reeked of incense.

– Gandhi, via Sol Ange


4 réflexions au sujet de « BIEN MAL (PLACÉS POUR JUGER) »

  1. Avatar de Louis BertrandLouis Bertrand

    Inter-relation des histoires et inter-répétitions des histoires…que voulons-nous nous approprier sinon que La vérité?
    Oui, le silence pour s’approcher de notre propre histoire, pour reconnaître notre complexité personnel, et pour finalement , peut-être, faire la paix avec tous nos enchevêtrements…
    Peut-être, être au beau milieu de la conscience que les guerres se ressemblent, et que oui, l’assassinat des enfants, des femmes et des hommes place l’humanité entière dans la douleur et l’incompréhension. Ainsi se taire, pour absolument marcher à la rencontre première d’une fraternité que nous pouvons reconnaître en chaque humain, celle qui se multiplie sous le vocable ineffable du Vivant.

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  2. Avatar de AnandgyanAnandgyan

    Je crois que la traduction est …
    les enfants ne demeureront pas silencieux
    (car difficile de départager
    ce qui demeure le mutisme
    et un désir de paix.)

    Boum! Boum! Boum!
    devrait être le coeur et
    pas des canons sophistiqués.

    çA commence par qui?

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