DISCIPLE À DEUX MAÎTRES

Mestre Irineu (15 décembre 1892 – 6 juillet 1971)

(extrait de : La vie d’un gars ben ordinaire – à la rencontre d’êtres extra ordinaires, en cours de rédaction, à paraître un jour, probablement, si Dieu le veut 😉

Le 6 juillet est un jour doublement spécial dans ma vie.

En 1983, alors âgé de seulement 22 ans et encore tout vert et si peu expérimenté en cette vaste existence, c’est en ce jour que je suis devenu un disciple d’Osho. Le début d’une grande histoire d’amour qui dure toujours 40 ans plus tard, et qui durera toujours. Une histoire que je ne saisis pas encore tout à fait, avec ma tête du moins, mais que je ressens profondément en mon coeur, jusqu’en mon âme. Une histoire qui ne m’a pas apporté quelque chose de plus, au contraire, une histoire qui m’a décapé et qui a retiré en moi tout ce que je croyais être, tout ce qui m’empêchait d’être. Et le processus de déconstruction n’est pas terminé. Work in progress.

Le 6 juillet marque également le passage de Mestre Irineu (impossible pour moi d’écrire le mot mort car il est encore si vivant encore aujourd’hui, tout comme Osho d ‘ailleurs), fondateur du Santo Daime, lignée religio-spirituelle Brésilienne issue de l’Amazonie.

C’est en effet le 6 juillet 1971 que Mestre Irineu a quitté son enveloppe charnelle pour vivre dorénavant dans le coeur de tant de Daimistas. Aho Senhor do Juramidam !

Depuis une douzaine d’années, je suis donc un disciple à 2 maîtres. Relation ouverte et ouvrante sur l’inconnu. Double source d’inspiration. Deux sources d’aspiration, comme dans tendre vers. Deux phares dans ma vie. A barca que corre no mar.

Après le passage d’Osho en 1990, je n’ai jamais pensé ni désiré avoir ni suivre un autre maître. Car un est déjà plus qu’assez, plus que suffisant. En fait, je n’ai non seulement jamais voulu avoir deux maîtres, je n’ai même jamais pensé en avoir un seul. Grand mystère que celui-ci. Mais comme on dit, pas le disciple qui choisit le maître, pas l’aveugle qui peut guider celui ou celle qui voit.

Disciple d’Osho depuis 1983, vers 2005, j’ai commencé à être en contact avec les hymnes du Santo Daime via Carioca. Tant de superbes hymnes. Car dans la lignée du Daime, on ne fait pas qu’étudier des textes sacrés, on les chante, on les incarne, on les vit et on les joue. Dans nos travaux, on joue. Ensemble, avec nos frères et soeurs, on vise l’Harmonie, l’Amour, la Vérité et la Justice, les quatre valeurs cardinales du mouvement. Les quatre directions. Avec l’humilité en prime.

En 2011, lors d’un voyage au Brésil, j’étais à Ceu de Dedo de Deus à Teresopolis en compagnie de la responsable de l’église de Montréal. Je l’accompagnais dans un processus de légalisation qu’elle avait entrepris quelques années auparavant.

Je n’étais pas un Daimista, ni même intéressé à le devenir. Le côté chrétien du Daime m’énervait, me faisait trop réagir. En fait, c’est un peu ce qui m’a attiré autant que rebuté envers le Daime. Je pouvais lire sur le Taoïsme ou faire zazen, réciter des mantras en sanskrit, ou prendre part à des rituels autochtones, mais la seule mention du nom de Jésus me faisait dresser le poil des bras. Je devais aller voir ce qui se cachait là.

L’affirmation de Jacques Mabit, ami et fondateur de Takiwasi au Pérou, qu’on doit au moins faire la paix avec la religion dans laquelle nous sommes nés est venue confirmer cette intuition. Du gros stock se cachait là. Mais avec du Daime, impossible de ne pas voir, du moins au moins investiguer. Si on a le courage d’aller voir.

J’avais guidé des cérémonies d’ayahuasca d’inspiration chamanique auparavant et à mon humble mesure, je voulais contribuer à formaliser les rituels de ce sacré breuvage, peu importe sa dénomination. Ce thé est vraiment précieux. Mais je ne pensais jamais devenir Daimista.

Donc à l’été 2011, quand je lui ai demandé comment je pouvais aider, comme personne ne pouvait accompagner la responsable de l’église de Montréal au Brésil, je me suis proposé pour le faire. Nous sommes donc partis pour un pèlerinage de 3 semaines, à Teresopolis, Sorocaba et Santa Catalina.

Lors de notre séjour à Teresopolis, Padrinho Ze Ricardo nous hébergeait et dans la chambre où je logeais se trouvait un livre d’Osho sur la table de chevet. J’y ai vu comme un signe. Surtout que sur son site web à l’époque étaient affichées diverses les photos de divers maîtres spirituels, parmi eux Osho. Clin d’oeil.

Lors de ce séjour, on devait prendre part à 2 cérémonies dans la petite église de Ceu do Dedo de Deus et entre les 2 cérémonies, j’ai demandé si je pouvais demeurer sur place pendant les 3 jours de pause, en solo, pour une mini quête de vision pour tenter de recevoir un éclaircissement quand à ma place dans le Daime, en corrollaire de mon état de disciple d’Osho. Car il me semblait que je trompais Osho si je disais oui à un autre maître.

C’est ainsi que pendant mes période de méditation et de contemplation, il m’est venu cette vision/message/idée, de la part d’Osho et de Mestre ou de moi-même ? allez savoir – que j’étais seul avec mes mindfucks à leur sujet, qu’eux deux n’étaient plus vraiment là, et qu’en fait, ils étaient la seule et même présence. Une présence transcendée et transcendante. Des portails différents mais similaires vers la lumière.

Et tout à coup, m’est venu le flash que nous étions le 6 juillet, et que ça faisait 28 ans jour pour jour que j’avais pris sannyas en Orégon – que j’avais dit oui à Osho, que j’étais devenu disciple.

Les événements se sont succédés pour graduellement se fondre de plus en plus en un seul et même chemin. Au fil de mes diverses rencontres (élaborées davantage dans le bouquin) et divers hasards, je suis devenu Daimista, et même Padrinho d’une petite église dans la forêt. Pas le plan de carrière prévu initialement.

Quand j’ai parti cette église, par souci d’intégration et de cohérence, je nommais cette église Osho Daime. en l’honneur de mes deux maîtres. Ces deux maîtres qui, chacun à leur façon m’inspire à tendre vers la lumière en chaque être humain.

Osho, davantage introspectif et tout menu, venu de l’Orient, et Mestre Irineu, grand homme de la Terre du Sud, incitant force et expression.

À suivre… et à poursuivre…

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