ÊTRE, TOUT SIMPLEMENT

Comme on dit: qu’est-ce qu’on fait quand on ne sait plus quoi faire ? Et où va-t-on quand on ne sait plus par où aller ?

On dit que le vrai voyage d’une vie ne peut se faire que sur place. Par en dedans. En soi. Ici. Maintenant. Comme le veut la formule consacrée. Mais parfois on doit faire tout le tour de la boule pour revenir à ce simple constat.

Quand on est (plus) jeune, il est tout naturel de vouloir découvrir le vaste monde. On veut voyager à l’horizontal, découvrir de nouveaux horizons, voir de nouvelles contrées, rencontrer de nouvelles personnes et vivre de nouvelles expériences. On cherche par en dehors.

Mais avec les années, ou face à certaines épreuves qui nous précipitent en nous, un autre monde s’ouvre à chacun(e), en chacun(e), petit à petit ou subitement. Le monde du coeur, celui de l’âme, celui de l’introspection. Ce monde que l’on dit intérieur. Et alors, peu importe où nous nous trouvons, nous avons tendance à toujours être ici, à n’être qu’ici. Et pas ailleurs, et ni plus tard que maintenant. À tenter de squeezer tout le jus de chaque moment. Et en même temps, en en faisant de moins en moins quoi que ce soit pour obtenir quelque chose.

Par ailleurs, il n’y a rien à faire pour entrer en soi, suffit d’arrêter d’en sortir, de se disperser en dehors de soi, de se projeter sur et dans le vaste monde. Ou en d’autres mots, arrêter de vouloir être à la recherche de plus en plus de quoi que ce soit, que ce soit de bonheur, de sensations, de quelque chose ou même de rien. Car si certain(e)s en veulent toujours plus, d’autres peuvent en vouloir toujours de moins en moins. Ce qui revient peut-être au même tant que le vouloir est présent.

Même dans le domaine de monde intérieur, certain(e) sont en quête d’illumination, de réalisation, de transcendance de l’égo. L’égo qui veut se débarrasser de lui-même, la joke ultime.

J’ai moi-même longtemps couru sur ce chemin qui semble toujours vouloir aller plus loin et plus vite à mesure qu’on l’entreprend – pour arriver nulle part tant que l’on avance en cette existence. La fameuse carotte qui avance toujours aussi vite que soi, et même parfois un peu plus vite on dirait.

Mais avec le temps, par lassitude, par perte d’intérêt, par déception répétée ou par maturité, les envies et les désirs diminuent, s’amenuisent, s’essoufflent, rapetissent et ratatinent. Ne reste que l’envie d’être, tout simplement, dans le moment, là où nous sommes actuellement. Pas ailleurs, qu’ici, car ici que la vie nous a placé pour le moment.

Simplement être. Ni même bien ni mal, car on finit aussi par comprendre que le fameux couple bien et mal ne sont que deux facettes de la même médaille du jugement, de la catégorisation.

Le monde extérieur semble en péril ces temps-ci. Si certain(e)s éprouvent de l’éco-anxiété face à l’état actuel du monde, chez d’autres, ce constat semble créer une forme de désespoir, comme une course par en avant. Tant qu’à rentrer dans le mur, allons-y vite semblent se dire certain(s).

Alors devant l’adversité, soit on fonce et on sort de soi, soit on entre en dedans. Et on monte, et on descend, on fouille, on sent et ressent. Sans juger, sans bouger ni courir. En vivant, tout simplement, ce qui se vit.

Avec la tête en liesse, les pensées ne prenant jamais de pause, mais en s’ancrant ailleurs, dans le coeur, là où le temps s’arrête, là où le temps n’existe pas en fait.

Et hop, au boulot. L’heure du vrai travail a sonné.

6 réflexions au sujet de « ÊTRE, TOUT SIMPLEMENT »

  1. Avatar de AnandgyanAnandgyan

    Cette fameuse carotte est ici avec « maya-naise » et relish sucrée,
    je suis donc un peu tartare pour atteindre mon rêve éveillé.

    « Pour travailler » et « pour te réveiller » sonnent tellement pareil
    que ma carotte en est « cute » et pas cuite…

    … Elle dandine une magie ordinaire.

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