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BESOIN DE QUELQUE CHOSE ?

Ce matin, je cherchais un sujet de chronique sérieux sans pouvoir me brancher.

Jusqu’à ce que je tombe sur ce meme ci-haut.

Alors j’ai décidé de suivre la madame.

De la suivre de l’autre côté du mur. Et je ne parle pas de mur FB, ni celui d’Humpty Dumpty, non plus celui du son, et encore moins celui de Trump.

Non ! seulement le mur de ces croyances qui nous enferment dans un monde tout petit, serré, étouffant, épeurant. Un monde imaginaire mais que l’on considère réel.

Un mur que l’on doit traverser pour aller vérifier ce qui se trouve de l’autre côté. Si autre côté il y a. Et si quelque chose s’y trouve.

Il ne se trouve peut-être rien d’autre de l’autre côté de nos murs car il n’y a peut-être même pas de mur finalement. La madame a peut-être tout compris.

De l’autre côté du mur se trouve peut-être qu’un murmure qui nous glisse à l’oreille et au cœur qu’il est possible de penser ce que l’on veut de cette vie, de penser comme on veut et non seulement comme on peut, ou mieux, ne plus penser du tout.

Dépenser tout son ptit change intellectuel.

Écrire pour rire, en pas pour rire, et ne rien dire en pas pour dire.

Écrire n’importe quoi pour que vous, chers rares lecteurs/trices, puissiez lire n’importe comment. Mais seulement maintenant, ou tôt ou tard. Ou ne pas lire du tout ce petit délire tout doux.

Petit délire doux pour extraire le dur du mou, comme le mou du mur.

Délire de jeux dits pour transformer ce ptit jeudi en jeudredi.

Pour que la semaine finisse plus vite, qu’elle finisse tout sweet. Et qu’elle dure pour toujours.

Que ce jour d’aujourd’hui soit différent de tous les autres en ce grand carré aux dates qui n’est rien d’autre qu’une vaste peinture à numéros d’un désordre désordonné qu’on peut colorer à notre guise.

Laisser jaillir des mots sans savoir ce qui en poppera. Et les laisser là.

Regarder le monde aller et le trouver pas mal fou, même beaucoup. Beaucoup beaucoup même.

Et continuer à infuser du sens à ce grand non-sens existentiel dans lequel les fous mènent le monde, pendant que la majorité des gens des peuples se démènent.

Diables dans l’eau bénite.

Ce monde mené par des marchands d’armes, dealers de larmes, et dirigé par les tueurs en série.

Un monde fou dans lequel on tire sur des enfants dans une église à la rentrée scolaire, et où l’on affame un peuple entier sous nos yeux.

Un monde fêlé de toutes parts, où la folie mène le bal, et où les enfants meurent de balles perdues.

Un monde immonde, dans lequel survit tout de même la beauté si on sait où faire porter notre regard, les yeux ouverts comme fermés.

Un monde sans issue autre que celle de l’autre côté du mur. Ces murs que nous avons nous-mêmes bâtis pour nous sécuriser, mais qui ont fini par nous enfermer.

Je sors là, avez-vous besoin de quelque chose ?

LE POUVOIR DU SILENCE

Le fait de trop partager vous fait perdre de l’énergie, la confidentialité et l’intimité sont une protection. Arrêtez d’en dire aux gens plus qu’ils ne doivent en savoir. Le moins vous vous révélez, plus les gens peuvent imaginer. Oubliez l’attention. Bougez en silence. La destruction fait du bruit, la création est tranquille. Là réside le pouvoir du silence. Épanouissez-vous silencieusement. Vivez en paix.

Je ne sais pas qui a dit ça mais ça pourrait être ma voisine d’amour. Elle trouve que parfois je m’ouvre trop, que j’en dis trop sur moi-même, que je suis un livre trop ouvert.

Mais ainsi va ma vie. Ainsi allait ma vie en fait.

Car avec les années, j’apprends à en dire moins, j’apprend à moins me dire, à tourner ma langue sept fois dans ma propre bouche et à la laisser là J’apprends à moins me révéler. J’apprends le discernement. Je commence à réaliser combien il est important de protéger sa vie intérieure, comme les mouvements de son coeur et de son âme.

Important de se garder une ptite pudeur.

Car de toute façon, les autres ont tendance à interpréter nos paroles et révélations comme ils veulent et/ou comme ils le peuvent. Et même soi-même, on ne sait pas toujours ce que l’on dit, ce que l’on veut dire. Alors il peut être utile d’observer, de sentir avant de dire. Se la boucler, contenir et laisser monter et descendre. Se laisser mijoter par en-dedans.

Si je considère important de partager de l’intime en privé, je ne le fais jamais sur les réseaux. Surtout pas sur les réseaux. Je ne suis que sur FB anyway et c’est déjà beaucoup. Trop asociaux les réseaux. Trop désincarnés. Une intimité trop vite et trop facile, fausse quoi. Il manque le senti, la proximité des âmes, le contexte. Trop ouvert à tous vents.

On ne veut pas inviter le monde entier dans son salon right ?

Alors imaginez dans notre coeur.

Parfois on ouvre son livre trop grand, ce qui permet à tout le monde d’y rentrer sans cogner et de piétiner les pages. On leur donne accès trop facilement à notre monde intérieur, on se rend trop vulnérable aux grands vents mal intentionnés. On leur ouvre nos fenêtres trop grandes, et trop vite surtout.

On doit apprendre à discerner, à savoir quoi dire à qui. Et quand.

Tout se dit, mais au bon moment, et à la bonne personne. De toute façon, quand on parle au monde entier, personne ne nous écoute. La parole est fondamentalement inter personnelle.

De toute façon, on a tous et toutes encore tellement à apprendre sur soi-même, et on en sait tellement peu sur soi qu’on a encore beaucoup d’introspection à faire avant de se laisser prendre par la parole. Nous parlerons quand ça voudra parler. En attendant, observons, écoutons.

D’ailleurs quand on s’adresse à autrui, que ce soit sur les réseaux ou dans son salon, à qui parle-t-on sinon qu’à soi-même ?

Alors pourquoi ne pas s’écouter un peu.

Sur ce, je me la ferme.

À l’eau ? J’égoutte.

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Parler est une catharsis, une purification.
Mais pourquoi se purifier sur les autres ?
Pourquoi jeter sa saleté sur eux ?
Si vous voulez vous purifier, purifiez-vous seul.e.
Fermez vos portes et parlez-vous à vous-même autant que vous le souhaitez.
Posez des questions, donnez des réponses et faites-en un jeu.
Ce sera bien, car c’est tout ce que vous faites de toute façon.
Mais quand vous le faites avec les autres, vous ne vous rendez jamais compte de vos bêtises.
Seul.e, vous en prendrez conscience.
Faites-le seul.e et bientôt vous réaliserez ce que vous avez fait toute votre vie.

Puis, petit à petit, plus vous prenez conscience, plus les mots disparaissent, plus les nuages disparaissent.
Quand le ciel intérieur est sans nuages, quand vos yeux sont sans mots ni pensées, et que votre bouche est remplie de silence, alors…
alors vous avez des yeux, alors vous avez des oreilles, alors vos sens sont complètement vides – ils sont des véhicules, des médiums.
Alors la communion est possible.

– Osho

Avant de parler, écoutons-nous et mettons-nous au monde.

ESPRIT SAIN

Un esprit plein de conclusions est un esprit mort, et non un esprit vivant.
Un esprit vivant est un esprit libre, toujours apprenant et qui ne conclut jamais.
– Krishnamurti

Quelle belle image parlante d’un esprit fermé sur lui-même, fermé à toute nouvelle possibilité, à toute nouvelle hypothèse. Un esprit barré ben raide. Il doit en savoir des choses ce sapristi. On voit littéralement comment la fermeture d’esprit peut nous boucher la vue.

Personnellement, je dois toujours faire un petit effort pour distinguer l’âme de l’esprit.

Si je voulais vraiment distinguer, je dirais que l’âme est le siège sur lequel nous, les humain.e.s, sommes assis, le siège du conducteur. Et que cette âme est le ptit bout de Dieu qui est logé au cœur de notre cœur. Ce que l’on nomme en anglais the soul.

Tandis que l’esprit serait davantage un co-pilote, ce qui, en soi, pense, juge, mesure, évalue. Ce que l’on nomme en anglais the mind. En quelque sorte, ce qui nous sépare de la vie.

Bien sûr que l’on a besoin des deux, mais l’âme, donc le cœur de soi, doit être aux commandes. Et comme un parachute en descente, pour demeurer libre et efficace, cet esprit doit demeurer ouvert. Ouvert à de nouvelles idées, à des conclusions qui demeurent toujours ouvertes et prêtes à changer, toujours prêtes à se transformer devant les faits de la vie et nos expériences.

Ou comme disait ici hier Shunryu Suzuki:
J’ai découvert qu’il est nécessaire, absolument nécessaire, de ne croire en rien.
Ainsi, nous devons croire en quelque chose qui n’a ni couleur ni forme, quelque chose qui existe avant que toute forme et couleur n’apparaissent…
Peu importe le Dieu ou la doctrine en laquelle vous croyez, si vous vous y attachez, votre croyance sera plus ou moins centrée sur une idée fixe. 

L’esprit originel, vide, pur, celui d’avant le grand remplissage, avant qu’on ne le bourre et rembourre de concepts propres à notre éducation particulière, avant que l’on croie à quelque chose et que l’on se prenne pour quelqu’un.e.

En somme, le détachement fondamental se fait en lien avec l’esprit, notre machine à penser, de son laisser-aller à vouloir tout comprendre et figurer la vie par en haut. Pour arrêter d’approcher la vie par le sens à comprendre mais davantage par le sens à sentir, par le ressenti.

Je sens donc je suis. Tiens mon Descartes.

Laisser venir la vie à soi plutôt que de toujours avancer, foncer et aller à sa rencontre. Faire du surplace et inviter la vie à nous offrir ce qui doit, au bon moment.

Oh, bien sûr, parfois il faut foncer, aller de l’avant, affronter quand les choses nous arrivent vite et avec intensité. Car parfois la vie court vers nous. Mais alors on n’a pas à penser, on n’a qu’à répondre car c’est souvent la vie qui se charge du rythme et de la vitesse. On invite et c’est la vie qui dispose.

Et ici encore, petite nuance entre répondre et réagir. Répondre comme dans responsabilité – abilité à répondre à une situation donnée – et réaction – action réaction, automatique. Fine nuance je sais.

Mais bel exercice que celui d’essayer de garder l’esprit toujours frais – ou le mental c’est selon – pour justement être en mesure de répondre plutôt que de réagir mécaniquement, et toujours de la même manière.

Quand on pense qu’on sait, on ne peut plus apprendre, on ne peut plus se laisser surprendre par la vie. On vit dans un cadre fixe, figé, dans une prison mentale. On croise les bras devant ses yeux justement.

Et si on apprenait en observant les animaux ?

Les animaux ont conservé un esprit libre, même si en les domestiquant, nous leur avons imposé quelques mauvais plis. Mais ils ont leurs maîtres eux aussi.

La plus grande richesse au monde consiste possiblement à conserver un esprit innocent car c’est l’esprit innocent qui sait ce qu’est l’amour, et l’esprit innocent peut vivre dans un monde qui ne l’est pas.

Car à s’acharner à vivre toujours selon les mêmes vieilles croyances et certitudes, on finit par vivre par habitude.

Et avec votre esprit.

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Les chaînes de l’habitude sont trop faibles pour être ressenties, jusqu’à ce qu’elles soient trop fortes pour être brisées.
– Samuel Johnson

INCRÉDULES CROYANCES

J’ai découvert qu’il est nécessaire, absolument nécessaire, de ne croire en rien. Ainsi, nous devons croire en quelque chose qui n’a ni couleur ni forme, quelque chose qui existe avant que toute forme et couleur n’apparaissent… Peu importe le Dieu ou la doctrine en laquelle vous croyez, si vous vous y attachez, votre croyance sera plus ou moins centrée sur une idée fixe. – Shunryu Suzuki

Ou dit autrement :
Le Dieu que j’adore existe hors du temps, de l’espace et de la matière.
Ceci est la description de quelque chose qui n’existe pas.

Le monde aime croire. Du moins, c’est ce que je crois.

Croire nous aide à vivre, à faire face à l’incertitude, à imaginer ce qui est, comme ce qui peut être, ce qui peut peut-être être, comme à ce qui sera. On peut même croire que ce qui a été, ce qui était, en croyant que ça existe encore en soi. Car certain.e.s aiment croire que si nous sommes quelque chose, nous serions la somme de nos expériences passées. Du vieux stock quoi.

Et si nous n’étions rien ? Rien d’autre qu’un défilé de pensées et de ressentis, de perceptions et de croyances ?

Si nous n’étions rien de ce que nous croyons être ? Rien du tout ? Rien de tout cela ? Et si nous n’étions rien dans le Grand Tout ? Ce Grand Tout majuscule qui n’est lui-même peut-être même pas ?

Si nous n’étions ni forme, ni couleur ?

Si nous n’étions que la vie qui passe et qui en prend conscience ?

Que serions-nous si ne croyions en rien ?

Car peut-être ne sommes-nous rien au fond ? Comme au plafond.

Qu’une présence qui pense, qui observe, qui sent et qui ressent ? Qui se croit quelque chose ? Ou même quelqu’un.e ?

J’aime croire que c’est possible, mais j’aime croire également que c’est tout aussi impossible, en même temps, dans la même ptite tête de linotte. Et je crois en tout comme en rien entre les deux.

Perso, plutôt que de ne croire en rien, je préfère croire en tout, mais aussi en son contraire. Ou pas.

Croire. Ou et ne pas croire du tout.

Car dès que l’on peut croire à quelque chose, cette croyance peut être erronée et s’infirmer, elle peut se faire contre-croire par quelqu’un qui croit autrement. Dualité quand tu nous tiens.

Est-ce que deux croyances contraires peuvent exister ? Why not coconut ?

J’aime croire que les contraires n’existent pas, que seuls les complémentarités de pensée existent.

Le rien qui est rempli de tout, comme le tout qui comprend tout le rien du monde, tout le vide aussi. On dit d’ailleurs, comme ici, que le centre du monde est rempli de rien. Quelque chose non ?

Dieu ou pas alors ?

Que des croyances différentes, des noms divers, même l’été, mais des croyances qui existent les unes avec les autres, qui co-existent, ensemble, et non l’une contre l’autre. Toutes les croyances, ensemble, dansent. Même les légères. Même les fofolles.

Ah ce cher terme que celui de Dieu, ce mot de 4 lettres en français, mais que 3 en anglais. Drôle de jeu. Jeu de Dieu. Tant de gens ont été tués en son nom. Et la folie continue.

Au fait, peut-on écrire dieu en minuscule ? Péché mortel ? Drôle de croyance.

Et Dieux au pluriel ? déjà plus de sens.

Je prie Dieu pour qu’elle/il/ça me débarrasse de Dieu, que je sois libéré.e de mon image mentale de Dieu, pour que seule la réalité nue ne subsiste. – Maître Eckhart

Ces mots pourraient soulever un tollé ! Bruit de cymbale !

Au fond, vaut peut-être mieux rire de nos croyances. Même en ces temps macabres en plusieurs endroits sur terre, loin ou plus près. Car trop facile de blâmer Dieu pour ça. On fait de Dieu ce que l’on veut bien en faire, ou ce que l’on veut bien en croire.

Un dicton va ainsi: Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant. Mais môman, môman, môman certains de tes fils et tes filles passent un bien mauvais moment. Gardons-les en coeur, en esprit et en pensées. On a ce luxe ici. Le luxe de croire en paix.

Et si on remplaçait Dieu par la Vie ? Je crois que ceci est une bonne idée.

Et le mot de la fin à Osho alors:
Je ne pense pas que l’existence veuille que vous soyez sérieux. Je n’ai jamais vu un arbre qui ne soit sérieux, un oiseau sérieux, un lever de soleil soleil qui était sérieux. Je n’ai jamais vu une nuit étoilée qui n’était sérieuse. On dirait que tous les éléments de la nature comme les astres rient et dansent à leur façon. Peut-être ne le comprenons-nous pas, mais il semble exister une subtile réalité qui fait que l’existence est une célébration.

Qu’on y croit ou pas.

Et pour blaster quelques croyances, de mon chum Yusuf.

SOMNANBULLES DE RÊVES

Ce matin, j’utilise deux memes de deux de mes Alain d’amis, et je réponds à un autre ami, le Edgy one sur les bords, au sujet de l’illusion réelle ou fausse. Yo mes amis. Et merci de me nourrir de slow mots.

Sous-question alors.
Et si, en roulant en voiture, on embarque un.e somnanbule qui fait du pouce sur le bord du chemin, quand il ou elle se réveillera, est-ce qu’on va se ramasser dans son lit ?

Cette situation est de Pierre Légaré. Mais elle représente bien une certaine possibilité pas si éloignée de notre prétendue réalité.

«Techniquement», le somnambulisme désigne un état où le sujet est capable de se mouvoir alors qu’il est endormi. La personne qui vit un épisode de somnambulisme est en mesure de marcher, de parler, parfois même d’échanger. Ses yeux sont ouverts, mais son esprit est endormi. Elle n’a pas conscience de ce qu’elle est en train de vivre.

Pas vous et moi ça ? Parfois ou même souvent. Avouez. OK moi j’avoue, et je te tutoies.

Et peut-être bien qu’un jour notre rêveur/se en chef se réveillera et pouf ! nous nous réaliserons. Du moins nous réaliserons que l’on dormait sur la switch, ou au gaz c’est selon, selon comment on aime dormir. Vite ou lentement.

Car je pense bien qu’on dorme mes ami.e.s. On dort car notre esprit est souvent ailleurs. Et pas juste la nuit à part de ça. Pensons-y la prochaine que nous égarerons notre cell., nos clés ou notre carte de crédit. Ou quand on cherchera quelque chose et qu’on se demandera ce que l’on était en train de chercher ??? 😉

Nous sommes plusieurs à chercher l’éveil mais aussi nombreux à ne pas être conscient.e que nous dormons la plupart du temps. Et avec le temps qui passe sur nos mémoires, les choses ne s’améliorent pas.

Il nous faudra aller au Salon de l’Éveil à Laval !

Et paroles de Gurdjieff, les possibilités pour les humain.e.s sont grandes. Vous ne pouvez même pas concevoir l’ombre de ce que nous pouvons devenir. Mais rien ne peut être atteint dans le sommeil. Au coeur de la conscience d’une personne qui dort, ses illusions et ses rêves se mêlent avec la réalité. Elle vit dans une monde de subjectivité duquel elle ne peut s’évader.

Alors comment on se réveille soi-même ? Comment on revient à un état de veille auto-déclenché ? Comment on déclenche ? Les questions de posent mais il ne faut trop se reposer car l’éveil de la conscience est une job de jour, une full time job à temps plus que plein. Une job de débordement de la conscience.

Cherchez la flamèche.

On doit prendre conscience de tant de choses, telles nos conditionnements, nos programmes acquis et acceptés, notre petitesse de conscience, nos limites de pensées. Car la réalité est infinie, immense et éternelle, et nous on voit à si court terme, à trop court terme. Nous sommes des presbytes spirituels qui ne pouvons voir plus loin que notre nez, même s’il est long. Des pinnochios de la conscience qui se mentent à eux et elles mêmes.

Ce sont nos besoins immédiats qui nous mènent par le bout du nez, ou par un autre bout, le boutt du boutt.

Ce sont nos croyances qui nous enferment sur et en nous-mêmes. Ce sont nos idées cristallisées devenues simili-réelles qui nous emprisonnent. Même plus besoin de barreaux, nos prisons sont devenues virtuelles.

Nous sommes des êtres d’habitudes, de petites manies et d’automatismes programmés. Métro boulot dodo, café, déjeuner et le reste de la journée. Journées parsemées d’écrans et de messages dictés désormais. On se regarde vivre en dehors de soi, le nez dans l’écran. Alors que notre conscience dort dans l’écrin.

Mais la principale question demeure : Suis-je le rêveur somnanbule ou le conducteur qui l’a embarqué ?

Mon Dieu, ai-je rêvé une autre chronique moi là là ?

Maybe baby. Mais au moins, je ne suis pas le seul, nous sommes au moins deux, toi et moi. Et je vous vois. Sur la voie rapide.

Good morning !

WE OUI WE

Dans notre société moderne, la plus grande illusion consiste à penser que la liberté soit purement individuelle, alors qu’en réalité, notre liberté est profondément liée au bien-être de chaque personne.

Avis aux quelques personnes qui se pensent isolées du tout, comme de tout le reste du monde, gens et choses comprises : ce n’est pas le cas. Nous sommes un. Le même organisme, la même chose.

Même si vous venez de vous faire construire un bunker sous-terrain dans le désert ou de vous acheter un véhicule tout-terrain qui peut rouler sur la Lune, bien possible que vous ça ne vous serve pas beaucoup ni bien longtemps. Il faut gazer quelque part 😉

Car dans les fait, la liberté n’est pas qu’individuelle ni personnelle, la liberté ne peut qu’être communautaire, coopérative et sociétale. C’est Bouddha je crois qui disait qu’il attendrait que la dernière personne ne soit entrée au paradis avant d’y entrer lui-même. Or something like that.

Certains d’entre nous restons pris dans une quête de liberté adolescente, puérile, immature. Une liberté du genre : Me Me Me.

Alors que la vraie liberté, la liberté mature et adulte implique plutôt We We We.

La liberté sans compassion n’est liberté – c’est de l’égoïsme déguisé. La vraie comprend la responsabilité de prendre soin des autres.

Si on sort de soi un tant soit peu, on réalise que nous ne sommes pas un maillon mais une chaîne d’êtres humains inter-connectés et que la chaîne ne peut être aussi forte que le plus faible de ses maillons.

La spiritualité moderne, comme la croissance personnelle, encouragent bien souvent davantage le gonflement de l’égo que sa disparition. La vraie job de réalisation en est au contraire une de décroissance personnelle et une vers d’engagement social.

Or, nous en sommes venus à penser que nous sommes des maillons autonomes. Ni connecté.e.s aux autres, ni à l’air que nous respirons, ni à la terre sur laquelle nous marchons. Cette terre qui nous porte, nous nourrit et nous abreuve, et qui nous envoie des signaux assez clairs d’une perte d’équilibre certaine il me semble. Malgré qu’on ne veuille pas les voir. Malgré qu’on continue de voyager et de consommer.

Qui vivra verra bien. Mais ça regarde mal.

Bien sûr qu’on doit commencer à prendre soin de soi en premier lieu. Mais on ne doit pas s’arrêter là. Que le premier pas. On doit déborder de soi, partager son bien-être, le répandre autour de soi. Sinon il finira par pourrir, par s’atrophier, par se ratatiner.

Le vrai sens d’extase, qui signifie sortir de soi, n’est pas de tripper sa vie seulement par soi-même ni seulement par en dedans. C’est plutôt de plonger en soi pour découvrir et y puiser toutes les ressources qui s’y cachent pour les partager, les séparer, les donner sans calculer ni compter.

Le bonheur est contagieux, il est fait pour être partagé. Sinon il ne peut grandir, sinon il restera petit et limité. Sinon il restera égoïsme.

Comme on dit, c’est lorsqu’on donne que l’on reçoit. On dit aussi parfois qu’on ne peut pas donner ce que l’on a pas reçu. Mon mentor Veeresh disait au contraire que l’on doit donner ce que l’on aurait aimé recevoir comme ce que l’on a pas reçu car c’est en le donnant qu’on le reçoit immédiatement, sans même s’en rendre compte.

Comme on dit aussi, on ne peut faire la paix dans le monde en bitchant contre la guerre. Personnellement, je ne sais pas comment faire la paix dans le monde autrement qu’en la cultivant en moi-même ptits bouts par ptits bouts. Et en partageant les ptits bouts que j’y trouve avec mes frères et soeurs.

Comme St-François d’Assise. En rappel.

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

FOCUS

Je sais que ça va passer, mais c’est lourd.
Je sais que c’est lourd, mais ça va passer.

Le cas classique est le célèbre verre d’eau. Oui, oui celui-ci.

Certains le voient à moitié plein, d’autres à moitié vide. Les aveugles ne le voient pas du tout. Les chimistes les voient comme un savant mélange comprenant 2 particules d’hydrogène pour une d’oxygène dans un contenant de sable transparent. Certains finfinauds considèrent le verre deux fois trop grand pour la quantité d’eau qu’il contient, tandis que d’autres encore vont caler tout l’eau d’une seule gorgée et régler la question, comme satisfaire leur soif.

Mais pour en revenir à nos oiseaux, pour ne pas dire à nos 2 moineaux du haut, les deux attitudes sont tout de même révélatrices d’une certaine perception d’une même situation.

Je sais que ça va passer, mais c’est lourd met l’emphase sur la lourdeur et la difficulté du moment, sur le poids de la chose, et néglige le mouvement de la vie.

Alors que Je sais que c’est lourd, mais ça va passer se donne un élan, coule avec le processus et compte sur le passage du temps. Le bon vieux : This too shall pass.

Parfois, pas si fou de ne pas considérer seulement le moment présent, mais de le replacer dans un continuum, de la contextualiser dans un élan de vie, dans une danse entre lourdeur et légèreté, dans un flow continu.

Si les deux positions sont valides, elles peuvent faire changer du tout au tout la façon dont on considère ce qui est, car tout est seulement ce que ça nous semble être. Notre attitude générale envers la vie détermine la vie elle-même. Tout est dans le regard.

Selon l’emphase avec laquelle on fait porter notre regard sur les choses, sur la vie, selon notre point de vue, notre focus, ce qui semble être peut être fort différent de ce qui est. Et cela on peut le décider, on peut apprendre à changer notre perception, notre regard, pour alléger la vie et le poids des choses.

En tant que privilégié.e.s de ce vaste monde, comment pourrait-on tout simplement se plaindre ? Notre verre est plein à rebord et déborde même.

Et tant qu’à utiliser les animaux noirs et blancs pour illustrer les grandes vérités de ce monde – oui il existe bel et bien ici un 2ème degré ici – en voici deux autres qui nous permettent d’embrasser un autre point de vue intéressant entre les opposés, ou les compléments, c’est selon.

Car en effet, on peut considérer que notre ombre, de laquelle on aimerait bien se délester parfois pour enfin être illuminé.e, autre 2ème degré – protège notre lumière alors que c’est cette même lumière qui permet de guérir notre ombre avec amour et en temps et lieu.

Faut simplement trouver les bonnes lunettes j’imagine.

P.S. Les corbeaux sont des oiseaux incroyablement intelligents.
Et ça je le crôa crôa.

BABINES SPIRITUELLES ET BOTTINES MATÉRIELLES

La souffrance du monde entier va s’emparer de nos coeurs et les briser pour que nous ne puissions plus les garder fermés. Nous en avons trop vu désormais. Jusqu’à un certain point, nous sommes prêts à payer le prix de la compassion avec laquelle vient la joie de chaque geste bienveillant. De cet élan résulte l’honneur de participer à un processus généreux qui nous permet de s’élever à chaque jour et de faire ce que doit. Avec ça vient la simple grâce singulière d’être un instrument de l’amour, peu importe la forme, et peu importe la fin. – Ram Dass

Leur élan de générosité est l’une des choses que j’ai toujours appréciée, autant de Ram Dass que de Krishna Dass. Leur gourou, Neem Karoli Baba – leur Maharaj;ji – leur avait donné comme mission, à leur retour en Occident, de s’engager dans la réalisation de bonnes actions, bonum factum.

Car si les bonnes paroles bene dictions – sont en soi bénéfiques et nécessaires, elles doivent se matérialiser par des actions aussi bonnes. Sinon elles resteront lettres mortes, paroles en l’air, mots vides de sens.

Car on n’enseigne jamais seulement qui nous sommes, par ce que l’on fait, et comment on le fait. Nos gestes sont notre feuille de route, notre carte de faire.

Si nos paroles ne sont pas soutenues par des actions concrètes et des gestes de manifestation qui leur correspondent, nos paroles ne seront que babillages et beaux discours. Comme on dit en langage populaire, nos bottines doivent suivre nos babines.

Et si on veut faire le bien, on doit le faire à partir d’un endroit pur et détaché. La charité doit être une free game. On ne peut vouloir aider son prochain ou sa prochaine pour en retirer quelque chose en retour. On doit bien porter attention à l’égo qui veut se gaver de faisage de bien.

La bonté ne peut que couler de soi, que couler de source, de la source. On ne donne rien soi-même de toute façon car tout nous est seulement prêté. Pas de photos, pas de démonstrations. Que des petits gestes discrets, pour le simple plaisir d’aider, de rendre service. Un certain dicton dit que l’on doit aider autrui comme si personne ne nous observait. Personne à part soi-même.

Vient un point dans notre vie, lorsque la gratitude est incarnée, qu’on réalise que l’on reçoit tant qu’on ne peut que redonner en retour, on ne peut que passer au prochain.e. Par pure empathie et compassion. En aidant de la façon dont on apprécie soi-même être aidé.e. quand on en a besoin. Offrir de l’aide, et en accepter aussi. Car si on ne fiat que donner, on risque de se placer en position d’autorité.

Le but final de toute démarche spirituelle ne me semble que pouvoir et devoir viser à contribuer à faire de ce monde, notre monde, un monde meilleur. Un monde plus juste, un monde plus équitable pour tous et toutes.

Car si on considère être tous et toutes un, une, comment vivre autrement ?

Comment puis-je être satisfait.e d’être aussi choyé quand l’autre ne mange pas et n’a pas le simple minimum ?

Avec l’avènement d’une spiritualité grand public, d’une culture de croissance personnelle, on voit beaucoup d’ornement d’égo et de pétage de bretelles ésotériques dont nous sommes tous et toutes sujets à souffrir.

Mais si le fait de devenir religieux.se nous rend critique, hautain.e, acerbe et médisant.e, on doit vérifier si on idolâtre Dieu ou son égo.

Moins évident de travailler à devenir rien de particulier, ni personne de spécial. À simplement s’effacer devant la vie et ses multiples manifestations.

Selon Krishnamurti, il est formidable d’accepter que nous ne sommes rien, nous savons alors ce que signifie aimer.

L’état du monde actuel ne peut faire autrement que de nous briser le coeur. Si on s’ouvre au monde, on ne peut que ressentir la misère du monde. Comme sa beauté crue.

Même si nous ne sommes pas encore rien, on peut continuer d’y travailler. Le sablage du petit morceau de bois qui sait bien qu’il finira poussière, que poussière.

À chaque pas, à chaque jour. Humblement et simplement. Le coeur brisé, joyeux, et grand ouvert.

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et classique petit bijou au sujet du précieux d’un coeur brisé…

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et pour s’inspirer, la prière de St-François d’Assise

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

VIVE L’OBSCURITÉ / VIVRE L’OBSCURITÉ

SVP, pouvons-nous simplement arrêter d’associer l’obscurité avec le mal. Les yeux fermés, l’état de rêve, la méditation sont tous liés à l’obscurité, comme le sont le ciel la nuit et l’univers depuis toujours. Les graines sont plantées dans l’obscurité de la terre. La vie nouvelle qu’une mère porte en elle se forme dans l’obscurité. L’obscurité est le terrain fertile de toute création. De quoi avez-vous peur et qui vous a dit d’en avoir peur ?

On dit que les temps actuels sont sombres.

Peut-être est-ce pour le mieux ?

Peut-être que toute cette obscurité apparente cache une nouvelle lumière qui pointe ?

Peut-être qu’un nouveau monde émergera de ce temps sombre ?

Car de la noirceur jaillit la lumière.

On nous a appris à craindre la noirceur, l’ombre, le sombre et l’obscurité. Pourtant toute vie nouvelle ne peut émerger que d’un espace protégé de lumière, à l’abri de la lumière trop vive. Toute vie nouvelle émerge de l’ombre. C’est au coeur de la tanière que peut germer une nouvelle source de vie.

On dit aussi qu’un arbre qui tombe enterre le bruit des nouvelles pousses qui émergent. Alors ne nous fions pas seulement à ce et ceux qui font tant de bruit et qui occupent le devant de la scène. Ça bouge aussi en arrière du décor.

Une partie du monde actuel, du vieux monde, est en train de mourir, pour laisser la place à un monde nouveau. La compétition doit céder sa place à la collaboration, la haine à l’amour, la guerre à la paix. Mais à son rythme, en temps et lieux, même si les choses semblent aller trop lentement.

Et cette nouvelle vie ne peut que prendre place à l’ombre des événements qui accaparent le regard de la dite actualité. De belles choses se passent aussi back stage. Des gens de coeur et de bonne volonté s’activent à améliorer le monde.

La lumière pousse au coeur de l’ombre.

Certaines choses doivent demeurer cachées, dans l’ombre, en arrière plan, si on veut qu’elles croissent et se développent. Car si on les amène trop vite à la lumière, la gestation complète ne peut se faire.

Les enfant qui naissent aujourd’hui sont les êtres qui seront appelés à s’occuper du monde de demain. Toute vie ancienne doit céder sa place à la nouvelle. Et cela ne peut se faire qu’à l’ombre du monde visible.

Comme l’amour qui ne peut que prendre sa force ultime au coeur de notre coeur, à l’abri des regards. Comme l’inspiration a besoin de protection au coeur de soi quand on ferme les yeux et qu’on ouvre son coeur. Comme la graine doit se terrer au coeur de la terre avant d’émerger et d’affronter le soleil.

Alors n’ayons pas peur de ce qui semble noir, sombre, négatif. Cet espace est porteur de lumière. Les nouvelles pousses y trouvent leur place pour grandir, pour s’ancrer au coeur d’un monde nouveau que nous sommes appelé.e.s à créer, maintenant, ensemble.

Même si l’espoir d’un monde meilleur est ébranlé en ce moment, puisons dans nos ressources intérieures pour aider à faire pousser le nouveau monde.

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Fermez les yeux quelques minutes et écoutez ceci :

https://www.youtube.com/watch?v=oObHGXNHFtI

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Dans nos moments les plus sombres, nous n’avons besoin ni de solutions ni de conseils.
Ce à quoi nous aspirons, c’est simplement une connexion humaine, une présence silencieuse, un contact doux.

Ces petits gestes sont les ancres qui nous maintiennent stables lorsque la vie nous semble trop dure.
S’il te plaît, n’essaie pas de me réparer.
Ne prends pas sur toi ma douleur et ne repousse pas mes ombres.
Assieds-toi simplement à mes côtés tandis que je traverse mes propres tempêtes intérieures. Sois la main ferme vers laquelle je peux tendre pour trouver ma voie.
Ma douleur m’appartient, mes combats m’appartiennent.
Mais ta présence me rappelle que je ne suis pas seul.e dans ce monde vaste et parfois effrayant.
C’est un rappel discret que je mérite d’être aimé.e, même lorsque je me sens brisé.e.
Alors, dans ces heures sombres où je m’égare, seras-tu simplement là ?
Non pas comme un sauveur, mais comme un compagnon.
Tiens-moi la main jusqu’à l’aube, m’aidant à me souvenir de ma force.
Ton soutien silencieux est le cadeau le plus précieux que tu puisses m’offrir.
C’est un amour qui m’aide à me souvenir de qui je suis, même lorsque J’oublie.
~ Ernest Hemingway

BENE DICTIONS – BONS MOTS – GOOD WORDS

Avant de répandre des commérages au sujet de la vie des autres, de leurs défauts, de leurs erreurs, rappelez-vous qu’il y a aussi des parties de votre vie dont vous ne voulez qu’on rapporte. Alors soyez bon.ne.

Soyons bon.ne.s, discrets, respectueux et réservé.e.s.

Parlons des autres comme on aimerait qu’e les autres parlent de nous. Parlons juste et bien. Et juste assez.

Je postais d’ailleurs ici, l’autre jour, cette citation de Blaise Pascal à laquelle je repense souvent encore : Peu d’amitiés subsisteraient, si chacun.e savait ce que son ami.e dit de lui/elle lorsqu’il/elle n’y est pas.

En principe, avec de vrai.e.s ami.e.s, une telle situation ne devrait pas arriver. En principe, de vrai.e.s ami.e.s vont être transparent.e.s. et capables de nous dire face à face tout ce qu’ils et elles ont à nous dire. De bien comme de moins.

Les plus grandes sources de pollution dans le monde sont possiblement les paroles négatives et blessantes qui circulent à-propos des autruis. Tout particulièrement depuis que les vannes communicationnelles grand public et présumées gratuites sont grandes ouvertes. Gros coût social.

C’est comme si on avait ouvert à ciel – et à inconscient – les égoûts aux ragots, bavardages, bruits, commentaires, commérages, opinions, indiscrétions, médisances, les on-dit, rumeurs et autres mots vides mais malveillants. Nous sommes devenu.e.s incontinent.e.s aux mots sales, aux mots pas jojos.

Pas pour rien que les bonnes nouvelles ne pognent pas. Une partie de notre humanité aime se nourrir de négatif, d’ombre, de noir. On adore les ragots. Et plus on répand les male dictions, plus on s’empoisonne soi-même. Les mauvais mots nous pourrissent dans la bouche avant même qu’ils ne sortent vicier l’air.

Car on ne parle toujours que de soi, on ne parle toujours qu’à soi-même et de soi-même. Dès qu’on médit sur autrui, on parle en mal de soi. Dès qu’on médit, on se détruit un peu, on se heurte surtout soi-même. Mais les autres aussi.

Personnellement, un des plus grands apprentissages que je tente d’intégrer dans ma vie quotidienne consiste à ne pas/plus parler des autres en leur absence, à moins que ce soit positivement, pour partager du bon et du beau à leur propos.

Et si j’ai quelque chose de plus cru à dire à leur sujet, si les gens comptent pour moi, je vais m’arranger pour trouver un temps et un moment pour partager en tête à tête, pour clarifier, pour alléger. Pour m’alléger.

Bien sûr que ce n’est pas possible de faire cela avec tout le monde qu’on fréquente. Bien sûr qu’on doit choisir ses ami.e.s. Ceux et celles qui en valent la peine. Mais si une relation est importante, cela en vaudra toujours la joie au bout du compte.

Alors en ce petit vendredi doux d’août, je nous souhaite d’apprendre à développer de plus en plus la parole droite, la parole digne, la parole juste. Et laissons aux internets à potins et aux amateurs/trices de male diction le champs de mine libre.

Viva les bene dictions !

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Parler est une catharsis, une purification.
Mais pourquoi se purifier aux dépends des autres ?
Pourquoi jeter sa saleté sur eux/elles ?
Si vous voulez vous purifier, purifiez-vous seul.e.
Fermez vos portes et parlez-vous à vous-même autant que vous le souhaitez.
Posez des questions, donnez des réponses et faites-en un jeu.
Ce sera bien, car c’est toujours ce que vous faites de toute façon.
Mais quand vous le faites aux dépends des autres, vous ne vous rendez jamais compte de vos bêtises.
Seul.e, vous en prendrez conscience.
Faites-le seul.e et bientôt vous réaliserez ce que vous avez fait toute votre vie.
Puis, petit à petit, plus vous prenez conscience, plus les mots disparaissent, plus les nuages disparaissent.
Quand le ciel intérieur est sans nuages, quand vos yeux sont sans mots ni pensées, et que votre bouche est remplie de silence, alors…
alors vous avez des yeux, alors vous avez des oreilles, alors vos sens sont complètement vides – ils sont des véhicules, des médiums.
Alors la communion est possible.

– 0sho