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SIOUX HOMME AUX CHATS ET À LA FIANCÉE

Il pensait à l’intérieur des autres, et les autres pensaient en lui.
Au fond, c’est cela, l’ultime dessein de l’écriture – l’idéal vers lequel je tends : penser et ressentir en l’autre, comme d’autres – écrivains ou non – ont pensé et ressenti en moi.
– Annie Ernaux, L’écriture comme un couteau

La mémoire étant une faculté qui arrive à s’oublier elle-même, je ne me souviens pas en détails de Foglia et de ses mots. Mais je me souviens du mood quand on le lisait. Et probablement que si j’écris depuis une 14-15 zaine d’années, c’est à cause de lui. Oui, à cause de plutôt que grâce à lui. J’imagine que lui faisait ça aussi, twister des expressions, ou il aurait pu le faire ce cher fier Pierre. Car de toute façon, il a fait bien pire, et il nous a fait rire. Comme il nous a brassé.s les mots et les idées.

J’ai lu que plusieurs plumes ont été inspirées par son style sans style jadis et depuis lui. Désormais quelques jeunes claviers se sentent encore poids plumes devant son style, devant ses mots. Oui, jadis, dans le temps du Foglia, nous étions plumés et chatouillions à la main le papier, mais de nos jours nous tapons. Mais lui était unique. Et pas surprenant qu’il ait commencé comme typographe ce drôle de type et homme de lettres.

Foglia écrivait tout petit la vie, mais ses mots résonnaient en grand, comme des géants dans nos têtes. Résonnance de sens, et de reliance. Si on le lisait sur papier qui nous tachait les doigts, ses mots touchaient aussi notre coeur qui souriait, comme tous nos sens, de l’humour, de la provocation à la surprise. Comme notre sens de l’amour de l’humain. Il parlait de tout et de rien mais disait tout en parlant de rien.

Peut-être que c’est à cause du papier qui transmettait mieux le sens de ses mots ? Tac tac tac. Et tabarnak, car ses mots étaient sacrés et lui osait le faire. On les sentait de nos doigts ses mots dits, et cris silencieux dans leur écrin de pâte à papier. Il écrivait baveux un peu Foglia, mais toujours juste. Juste assez et parfois too much. Mais jamais de trop.

Quand on le lisait, on le sentait nous écrire personnellement à la main comme au coeur, et jusque dans la face. Jusqu’au cul aussi parfois qu’il nous bottait un peu à l’occasion. On le sentait écrire à personne en général comme à tout le monde en particulier, comme s’il voulait nous baver un peu, et nous braver beaucoup. Il écrivait frondeur, jamais de peur. Je ne sais pas pour lui mais ses idées étaient braves en mots dits.

Quand on le lisait, on le sentait, il était ici avec nous, et nous dans le journal avec lui, et c’était comme s’il nous sentait lui aussi. Ou se crissait-il de nous ? Il savait quoi écrire pour entrer en nous, pour nous toucher le feu au cul et au coeur et nous déranger un peu. Ou nous arranguer le portrait. En fait, ses mots sentaient la vie, ses mots chantaient l’envie, de vivre comme de nous faire sentir vivant.e.s et de nous faire voir les ptits détails de la vie. Il disait, telles quelles, les choses ordinaires de la vie, de façon extra ordinaire. Telles qu’il le voyait, sentait, chantait. Extraordinaire le Pierre.

Foglia écrivait la petite vie d’une façon grandiose et pour ça, oser, on peut dire qu’il osait oser. Il écrivait un peu fleur rose, mais aussi noir rock n roll. Il était drôle mais il était aussi roc. Ses mots nous faisaient sourire et parfois maudire, sinon mauvir pour les plus prudes du verbe de la chair et de la sainte taxe.

Je suis certain que Foglia a eu un troupeau de chroniqueurs wannabe freestyle à sa suite. Moi le premier, et je ne suis sûrement pas le premier. Ni le dernier car on sait bien où finissent les premiers. Nous sommes plusieurs à nous essayer depuis lui. Non pas de le copier, inimitable il est, mais d’écrire aussi unique que lui en tentant de toucher les gens par des mots, petits ou gros, des mots de l’intérieur. Car lui écrivait de l’intérieur, littéralement car à ce qu’on dit il le faisait plus souvent de et à la maison qu’au bureau. Mais, surtout, intérieurement en partant de lui, en parlant de lui. De lui, par lui, vers le monde entier. Définitivement, l’universel et personnel.

Car nous sommes le monde, chacun chacune de nous, un petit univers qui tente de rejoindre l’autre du mieux possible, de rejoindre les autres le plus sincèrement possible. Même ceux qui ne s’en souviennent pas, qui ne s’en souviennent plus. Par la musique, par les mots ou par notre être entier. Moi et l’autre.

Certain.e.s écrivent pour crier doucement, ou durement, d’autres pour se livrer, d’autres encore pour se délivrer. Du mal comme du bien. Comme aurait pu dire ce diable de chroniqueur, si tu fais le mal, fais-le bien.

Il aura été une inspiration, un souffle d’authenticité dans le journal de la vie, une volée de vérité impolie mais si jolie dans un grand journal populaire de mouréal. Et si c’était écrit – par lui – dans le journal, ça devait être vrai. Ou pas. Mais pour de vrai qu’il écrivait. Par ses mots qu’il touchait. Il torchait comme diraient les jeunes d’aujourd’hui.

Avec lui meurt une époque, mais lui survit tout une tribu de tribuns, et de tites brunes. Des joueurs et joueuses de mots, et de tour, de France, comme les cerises de jadis. Il écrivait depuis tout le tour de la terre, mais surtout à partir de lui, où qu’il soit. Il jouait avec les mots, les tissait, les vissait dans nos têtes que parfois il dévissait. Il brassait nos idées préconçues, pour ne pas dire nous les décrissait. Je n’ai presque pas oser le dire mais lui l’aurait fait sans scrupules.

Foglia écrivait doux, comme en ptit rough and tough. Mais toujours il écrivait vrai. Il nous faisaient sentir intelligent.e.s, capable de le prendre. Ou pas, et de l’ignorer. Et il s’en crissait probablement. il écrivait tout d’abord pour lui, et ensuite pour nous. Ou l’inverse. Ou pas. Et un peu probablement pour payer le loyer aussi. Mais jamais il n’essayait de plaire. Sous ses mots, le papier était hot. Et beau.

Merci Foglia. Ils et elles devaient être peu nombreux à t’appeler Pierre. À part tes chats et ta fiancée. Et quelques collègues. Car tu t’es fait un nom et désormais tu l’emporteras au paradis. Ou ailleurs.

Salut vieux bougre de chroniqueur sympathique. Pensées de coeur vers tes proches.

ÊTRES DU MONDE

La compréhension de soi ne se fait pas en se retirant de la société ou en s’isolant dans une tour d’ivoire.
– Krishnamurti

Ces quelques mots de Krishnamurti m’ont interpellé ce matin car le mécanisme de retrait et de fuite est souvent une réaction normale devant ce qui nous semble trop dérangeant, impossible ou inatteignable.

Devant la folie et le chaos qui sévissent dans le monde extérieur actuellement, et les projections d’avenir si peu reluisantes, on aurait bien envie de disparaître, de se cacher sous une roche et de revenir à notre état larvique. Après quelques décennies relativement optimistes et pleines de promesses sur le plan social, les temps présents sont durs pour les rêveurs, comme les réalistes.

Mais peut-être que ce sont des événements aussi troublants qui se passent en dehors de nous qui pourront nous aider à voir plus clair en soi. Peut-être que nous avons besoin, pour grandir, individuellement comme collectivement, d’un peu de trouble dans le monde.

Car lorsque la vie est trop tranquille, trop facile, elle devient plate et on a alors tendance à se complaire dans la facilité, à tenir les choses pour acquis et à s’endormir. Peut-être que ce sont ces temps challengeants qui nous font grandir le plus, ces défis qui nous font sortir du petit soi confortable qui se pense en contrôle et qui se projette trop par en avant en passant à côté du moment, de la réalité actuelle.

Au seuil officiel de la retraite, j’ai parfois tendance à rêver au repos et à la farniente, à la dolce vita. Mais je regarde les nombreuses situations sociales qui sévissent autour de moi – notamment l’itinérance et la difficulté pour les jeunes d’accéder à se loger à coût raisonnable – et je ne peux me satisfaire en me trouvant chanceux d’avoir une maison. Je regarde le monde qui a faim, les immigrant.e.s en transit, les enfants qui ne mangent pas à leur faim et ça me dérange dans mon auto-satisfaction.

Pas suffisant que petit moi soit bien pour faire taire l’appel à l’aide au monde, en même temps que petit moi doit être bien avant de penser oeuvrer pour le bien du monde. Les deux sont liés. Vient un moment ou aider les autres nous faire sentir bien, mais on ne doit pas en dépendre non plus. FIne nuance s’il en est une.

Ma situation extérieure privilégiée ne me permet pas de m’assoir sur mes lauriers et de me considérer à l’abri. Car ce qui se passe dans le monde se passe en soi aussi. Et les choses changent si vite.

Comment être complètement satisfait.e dans un monde qui crie famine ? Ou devrais-je dire qui crie maison ? Qui appelle à l’aide.

Sans penser que le monde ne peut survivre sans nous, et loin de moi l’idée que nous devons devenir des sauveurs, je crois cependant que nous devons contribuer chacun.e à notre façon au bien-être du plus grand nombre. Pro bono publico. Au service du plus grand nombre.

Même si elles sonnent un peu cliché, les fameuses paroles de Kennedy qui disait ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays me semblent plus inspirantes que les actions des nouveaux ptits boss des bécosses actuels dans leurs tours d’ivoire.

Et au bout du compte, peut-être que la seule façon de se comprendre et de se réaliser consiste à aider le monde. Car nous sommes du monde, nous sommes le monde.

Ci-bas un texte confrontant de Rafaello Manacorda trouvé sur FB que j’ai traduit car parfois, nos opinions bien pensantes se transforment en tour d’ivoire.

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FEU ET GLACE : L’ARTICLE SUR ISRAËL ET LA PALESTINE QUE JE N’AI JAMAIS VOULU ÉCRIRE
J’écris ces mots presque contre mon gré, sachant qu’ils risquent fort de contrarier de nombreux proches.
Depuis des années, j’observe un silence absolu sur le conflit israélo-palestinien.
J’éprouve un amour et un respect profonds pour le Moyen-Orient.

J’ai rarement été dans une région du monde où je me sens aussi dynamique, puissante et riche. La paix au Moyen-Orient est l’une de mes définitions du paradis sur terre.
Je prie pour vivre assez longtemps pour la voir.
Cela dit, mes réflexions sincères sur le conflit actuel risquent de vous contrarier, quelle que soit votre « opinion » sur ce conflit.
Permettez-moi d’abord de vous dire ceci : si vous vous trouvez actuellement dans une situation où votre vie dépend de votre choix de camp, tout ce que j’écris peut vous sembler absurde.

Je ne peux même pas prétendre imaginer la douleur et la peur que vous ressentez.
Je ne sais pas ce que je ferais dans votre situation.
Je ne peux que vous apporter mon soutien, ma douleur et ma bénédiction, quel que soit le camp dans lequel vous vous trouvez.
Mais si, au contraire, vous êtes Européen, Australien, Américain, ou même Israélo-Palestinien, relativement en sécurité, et que vous pouvez vous permettre le luxe d’écrire et de lire sans être en danger immédiat, alors ce texte est fait pour vous.
Je comprends que se réveiller avec les nouvelles de ce qui se passe au Moyen-Orient puisse être déchirant.

Je comprends que, que vos cauchemars portent sur la famine infantile à Gaza, le sort des otages israéliens, ou les deux, vous puissiez penser que « ça suffit » et qu’il est temps d’arrêter.
Et pourtant, lorsque vos sentiments légitimes, votre chagrin, votre rage, votre désespoir, votre peur se transforment en opinions, lorsque votre langage devient une sorte de « tout le monde devrait voir ce que je vois, et s’ils ne le voient pas, ils sont soit stupides, soit inhumains », vous m’avez complètement perdu, et avec tout le respect que je vous dois, je vous le répète sans cesse : vous ne m’entraînerez pas dans votre drame.
Regardez : même si je n’ai pas vécu personnellement les horreurs de Gaza ou d’Ukraine, j’ai été impliqué dans de nombreux conflits violents.
J’ai passé de nombreuses années à me battre, fièrement et vigoureusement, pour « ce qui était juste ».

Je comprends très bien la mentalité militante.
Je crois même que, dans certains contextes, cette mentalité est nécessaire.
Mais je vois aussi, avec une clarté cristalline, que l’état d’esprit militant et rassembleur n’est qu’une façon parmi d’autres de voir le monde.

Et c’est loin d’être la façon la plus saine ou la plus encourageante de le voir.

Et voici pourquoi :
Cette même droiture qui nous pousse à nous révolter dans une colère légitime et à briser les chaînes de notre propre esclavage, cette même droiture, lorsqu’elle est dissociée du danger ou de la souffrance vécus, peut devenir un poison dangereux.
J’ai vu des dizaines, voire des centaines, d’êtres humains passer – instantanément ! – du statut de fervent défenseur des faibles à celui de prédicateur, de tyran et, dans certains cas, d’agresseur.
Croyez-le ou non, mais d’après mon expérience personnelle auprès de centaines de personnes, voici comment cela fonctionne :
Vous constatez une injustice.

Vous ne supportez pas de ressentir ces émotions, alors vous vous forgez une opinion cristallisée à son sujet.
Vous assignez les rôles de victime et de persécuteur.
Ensuite, votre opinion se charge d’émotions, qui, soit dit en passant, sont largement indirectes.
Autrement dit, vous ne mourez pas de faim ni ne courez un danger de mort immédiat, mais vous agissez comme si c’était le cas.
Votre belle qualité humaine d’empathie échappe à tout contrôle et façonne désormais votre monde.
Votre langage se remplit de « toujours » et de « jamais ».
La chaleur de votre émotion s’est transformée en la froideur glaciale de votre opinion inattaquable.
En bref, vous êtes entré à pieds joints dans le triangle du drame, et même si vous savez pertinemment qu’il s’agit d’une spirale sans fin, vous vous dites :
« Cette fois, c’est différent.»
Mais ce n’est pas le cas.
Pensez-vous que ceux que vous qualifiez de « persécuteurs » n’ont jamais été victimes ? Pensez-vous qu’ils n’ont pas connu de souffrance légitime, à un moment donné ?

Ne pensez-vous pas qu’ils ont aussi ressenti « cette fois, c’est différent », et que c’est précisément ce qui les a transformés en oppresseurs ?
Mon expérience personnelle de 20 ans au contact des ombres humaines ne me laisse guère de doute.
De la souffrance aux opinions, en passant par la violence qui se manifeste dans notre tête, notre cœur, et potentiellement dans nos actes, c’est une pente glissante et rapide.
Oui, parfois, s’engager sur cette pente peut être justifié.

Si vous êtes enfermé dans une cellule en sous-sol, si votre famille est agressée, je ne vais pas rester là à vous faire la morale et à respirer.
Mais si vous écrivez furieusement vos articles sur les réseaux sociaux tout en sirotant votre matcha latte, ma compassion s’arrête là.

Vous n’avez pas le droit de transformer vos opinions en vérité absolue.
Vous n’avez pas le droit de perpétuer la spirale de la violence en jugeant qui est la victime et qui est l’oppresseur.
Vos sentiments, vos émotions, votre vérité nue et vulnérable, c’est ce que le monde entier veut entendre. Pas vos opinions politiques, et certainement pas votre version du Jugement dernier.

À vrai dire, ma critique des commentateurs des réseaux sociaux qui boivent du latte est bien pâle en comparaison de l’indignation que je ressens face à l’imprévoyance et à la trahison de l’humanité de soi-disant chefs spirituels et religieux.

C’est déjà assez grave lorsqu’un citoyen ordinaire se laisse posséder par une « vérité » et cesse de s’ouvrir à l’autre camp (psychologie 101 : le camp réprimé se réfugie dans l’ombre où il se nourrit, se déforme et devient projection).
Mais il est consternant que ceux qui deviennent si partiaux soient les imams, les rabbins ou les prêtres.
Ce sont précisément ces personnes qui, de par leur rôle et leur vocation sacrée, devraient nous rappeler à tous, encore et encore, que l’humanité entière est Une.
Il est tragique que ces mêmes chefs spirituels passent des heures à prêcher exactement le contraire : une « vérité » unilatérale, clivante et violente qui perpétue la souffrance sans fin.
Est-il vraiment si difficile de voir que ceux qui sont impliqués dans des conflits, si l’on fait abstraction de la religion et d’autres abstractions comme la nationalité, ne font en réalité qu’un ?
Comment est-il possible que les chefs spirituels de tous bords ne remplissent pas leur devoir sacré de favoriser l’entente avec « l’ennemi » ?
Un vrai rabbin devrait prêcher l’amour envers les musulmans.

Un vrai imam, l’amour envers les juifs.
Ce devrait être leur priorité ABSOLUE et une partie de leur mission sacrée dans la société. Pourtant, la plupart, voire la totalité, de ces chefs spirituels ont abandonné cette mission. Pourquoi ?

Parce qu’ils ont laissé leurs émotions et leurs souffrances prendre le dessus sur leurs esprits et leurs cœurs.
Maintenant, ils utilisent leurs chaires pour prêcher le nettoyage ethnique et la guerre sacrée, attisant les émotions des masses.
Je suis, je l’avoue, très en colère contre eux.
Et puisque nos chefs spirituels ont abandonné leur mission, il nous appartient de prendre position fermement et de NE PAS nous laisser emporter par le tourbillon de nos émotions.
Et oui, je sais, certains d’entre vous diront :
« Mais pas quand des enfants meurent de faim. »
« Mais pas quand des otages innocents sont retenus captifs. »
Et à cela, je réponds avec amour… NON.

C’est précisément dans ces moments-là qu’il est impératif, urgent et essentiel d’utiliser nos outils et de mobiliser nos émotions afin qu’elles NE SE CRISTALLISENT PAS EN OPINIONS.
Les émotions sont chaleureuses, vives, palpitantes.
Les opinions sont froides, exclusives, séparatrices.
Ne confondez jamais les deux !
Permettez-moi de terminer cet article par une anecdote qui m’a ouvert les yeux.
Il y a quelques mois, j’animais une formation d’une semaine.

Le groupe n’était pas nombreux, mais parmi eux, il y avait des Israéliens, des Palestiniens de Cisjordanie, ainsi que des Russes et des Ukrainiens.
Vous vous demandez peut-être combien de temps nous avons consacré à débattre des douloureux conflits israélo-palestinien ou russo-ukrainien ?
La réponse est : aucun.
Dès que ces êtres ont eu accès à un espace où ils pouvaient ressentir et exprimer leurs émotions, et qu’ils ont accepté de ne pas se livrer à des opinions ni se faire la morale…
En un rien de temps, ils dansaient, pleuraient et riaient ensemble.
Je suis très claire : c’est un modèle de guérison.
Tous les sentiments – zéro opinion.
Cela crée proximité et compréhension.

Cela peut créer la paix.
Les émotions, lorsqu’elles sont assumées et exprimées, portent la chaleur de la vie.
Les opinions, lorsqu’elles sont durcies et cristallisées, portent la froideur de la mort.
Puisse tout cela fonctionner.

TERRIBLE ET FORMIDABLE LE MONDE

Si tu veux croire que le monde est terrible, regarde les nouvelles. Si tu veux croire que le monde est formidable, passe du temps en nature.

En effet, si on se fie aux nouvelles – et encore lesquelles me direz-vous – le monde va mal en ta, alors que la nature est une constante recréation de beauté, un miracle in the making à chaque instant.

Même si les lois de la nature peuvent nous sembler cruelles, on se rappellera qu’aucun animal n’en affame d’autres pour les éliminer et les faire souffrir. Les humains peuvent être beaucoup plus cruels que les animaux. Mais en même temps, la bonté humaine existe amplement de par le monde. Certains parents préfèrent pratiquement mourir de faim pour nourrir leurs enfants.

Si on ne peut généraliser et affirmer que tout dans la nature est beauté et bonté, alors que l’humanité n’est que malédiction et abomination, on doit en effet faire porter notre regard plus largement et tout balayer du regard, tout y inclure, le beau et le bon comme le laid et le dur. Car la vie se manifeste dans tous les extrêmes, elle est belle et bonne, autant que laide et bum.

Le monde est doux et fou, le monde est tout et rien. Comme nous. Grand.e.s et petit.e.s généreux et égoïstes, noir et blanc. Comme les infinies nuances de gris, et une encore plus grande multitude de tons, de teintes et de couleurs.

La vie inclut tout ce sur quoi on fait porter le regard. Notre regard devient notre monde. Mais la vie inclut aussi tout ce existe et même ce que l’on ne voit pas, comme tout ce que l’on ne soupçonne même pas exister. La vie comprend tout mais notre vie se résume à ce l’on perçoit, comprend, pense, sent et imagine. Notre vie n’est qu’une infime partie de la Vie.

On peut soit choisir de ne voir que ce l’on veut voir, et nier le reste, ou du moins le négliger, l’ignorer, si une telle chose est possible, mais au final, on reviendra toujours à ce qui nous constitue, ce qui vit en soi, la part de Dieu en nous.

Une part de beauté, une part de laideur, comme notre capacité de les imaginer et de les créer, et, selon la portée de notre regard, ainsi sera le monde.

Le monde est terrible et formidable, les deux en même temps, tout le temps. Et hors du temps.

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La réalité ne peut pas être décrite dans un absolu.
La vérité est toujours relative, d’où les contradictions qui apparaissent suivant les niveaux de conscience desquels on s’exprime , suivant le contexte.
Aucun concept n’est totalement défendable
Il n’y a que des filtres.
Et que dire du concept de réalité.
Ce serait quoi ?
Au plus ultime je pourrais dire qu’il y a quelque chose à la place de rien.
Mais c’est quoi quelque chose et rien ?
Rien existe t-il ?
Non car il faut quelque chose pour en faire le constat.
Mais si rien ne peut pas intrinsèquement exister, comment son contraire , une chose peut elle exister ?
C’est quoi l’opposé , de l’inexistant , puisqu’il n’existe pas.
Si on est totalement imprégné de cela on ne peut que se taire parce qu’on voit que toute pensée est une illusion et que décrire le monde par des illusions ! … c’est une belle farce !
Et pourtant ça parle et ce n’est pas mal , c’est le vivant à l’oeuvre mais c’est tellement sans importance !
Et tellement joyeux de parler !
Pour rien.

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L’imprévu est certain d’arriver, alors que ce qui est attendu pourrait ne jamais arriver.
– Nisargadatta Maharaja, via Jean Bouchart d’Orval

LE MONDE DU MONDE

La chose la plus radicale que l’on puisse faire à l’heure actuelle consiste à être totalement présent.e à ce qui se passe dans le monde.
– Joanna Macy via Alain Nyala

La chose la plus radicale que l’on puisse faire à l’heure actuelle consiste à être totalement présent.e à ce qui se passe dans le monde.

La chose la plus radicale

En effet, rester ouvert et en contact avec soi-même, et avec le monde. Mais avec soi avant le monde entier car tout part d’ici. Et si on se perd soi-même, le monde est perdu du même coup. Nous sommes le monde qui résonne dans un corps, dont celui qu’on nous a prêté pour le moment.

que l’on puisse faire à l’heure actuelle

Faire ou simplement être ? Mais peut-être qu’au contraire ce que l’on pense habituellement que faire c’est être, c’est peut-être le contraire et être c’est faire ?

Car on ne peut pas vraiment faire quoi que ce soit d’autre que d’être vivant.e, et sentir, voir, essayer de comprendre, observer, prendre note. Et ne pas trop réagir si on veut être capable de répondre. Et de ne pas virer fou, ni folle.

consiste à être totalement présent.e.

Qui parmi nous est capable d’être totalement présent.e tout le temps ?

Nous avons tous nos petits moments de présence, mais aussi de nombreux moments d’égarement, d’errance, d’errement, autant mentaux qu’émotionnels, des poches d’air dans lesquelles nous tombons par inconscience, vers lesquelles nous nous évadons régulièrement, su coeur desquelles nous nous perdons parfois temporairement, volontairement ou pas.

Mais comme on dit, tomber 7 fois, se relever 8. Et on peut toujours revenir à soi, à ce qui est, même si cela est parfois difficile et complexe si on élargit au monde extérieur.

Et si on visait la simplicité ?

Et si on respirait consciemment une fois de temps en temps ?

à ce qui se passe dans le monde

Tout ce qui se passe dans le monde ? Mais comment savoir ? Il s’en passe tant et tellement. On peut toujours commencer par ce qui se passe dans notre corps, dans notre tête et nos émotions, dans notre respiration justement, et ensuite aller vers ce qui se passe autour de soi, de plus en plus large.

Quant au monde, cela est une autre question car selon les médias consultés, notre vision du monde va varier considérablement. La notion de monde est vaste et élastique. Le monde est multibinaire câline de bine.

On entend beaucoup parler de Gaza quoi que pas assez peut-être – probablement la pire situation, et man made de surcroit, comme de la téléréalité États-unienne à la sauce pédophilique qui nous tient en haleine, mais tant d’autres endroits sont en plein chaos sur la planète : Haïti, l’Ukraine, la Syrie, la Libye, le Yemen et plusieurs autres pays d’Afrique, notamment le Soudan, et un peu partout au Moyen-Orient.

Et c’est sans parler de l’intelligence artificielle et de ses promesses comme de ses menaces. Et les feux, la chaleur et les pluies torrentielles qui n’impressionnent pas du tout les climatosceptiques.

Bref, le monde brasse, le monde craque de toute part, le monde rock, and roll.

Mais on ne doit pas perdre de vue la beauté, la bonté car plein de ça aussi dans le monde.

D’ailleurs, dans le monde ou dans notre monde ?

Car il s’agit bien de notre monde. Un monde qui n’est pas fermé sur le monde, l’autre monde. Le monde de tout le monde, le monde de tous les mondes, les beaux comme les immondes. Le seul monde dans lequel on vit, dans lequel on évolue, si on ose parler d’évolution. Car si on semble tourner en rond, sinon faire du surplace, dans les faits on semble en même temps reculer. Que ce soit sur le plan humain comme environnemental.

On dit d’ailleurs qu’on a jamais autant dépensé en armement que maintenant. Follow the money disent-ils.

Et au bout du compte, malgré tous ces terribles faits et constats, nous sommes ici. Et comme le dit Mme Macy qui vient de quitter son corps pour un autre monde justement – ou est-ce le même monde ? :

la chose la plus radicale que l’on puisse faire à l’heure actuelle consiste à être totalement présent.e à ce qui se passe dans le monde.

On va essayer ça en fin de semaine OK ?

TRAVAIL D’AMOUR ET D’AMITIÉ

La plupart des gens ne veulent pas entendre ceci, mais les relations vraies qui durent requièrent une grande dose de pardon. Vous devez accepter le fait que votre partenaire n’est pas parfait.e et, inévitablement, vous blessera, vous décevra et vous dérangera. Vous devez décider si vous voulez vivre ces hauts et ces bas ensemble.

Si notre – ou nos – partenaire n’est pas parfait.e, nous blessera, nous décevra et nous dérangera, il ne faut surtout pas oublier que nous ne sommes pas parfait.e nous non plus, et qu’on le/la blessera, le/la décevra et le/la décevra nous aussi. 50-50. Au moins. Personne n’est parfait et cela est parfait ainsi. Parfaitement imparfait.e, comme imparfaitement parfait.e. Parfaite vie constituée d’imperfections.

Par partenaire, on entend bien sûr amoureux.se, ami.e.s, enfant et parents, tous les gens que l’on côtoie sur une longue période. Les gens que l’on choisit de côtoyer, comme les gens que l’on doit côtoyer. Même si toujours un choix, certains choix sont plus délicats que d’autres.

Parfois, certaines relations vont finir par finir, ou par grandement se transformer, mais il est hautement révélateur de savoir qu’une personne peut entretenir des relations à long terme. Ça en dit long sur lui ou elle.

Et en particulier, le fait de maintenir des relations qui continuent de grandir, des relations qui demeurent vivantes et évolutives, des relations grâce auxquelles on peut continuer d’être soi-même et de grandir et de respecter l’être aimé. Bien aimer quoi. Et ensemble.

Les relations sont probablement une des sphères de la vie qui nous challenge le plus.

Si on peut contrôler certaines petites choses de la vie – du moins le pense-t-on – on ne peut certainement pas contrôler aucune relation car toute relation implique une autre personne autonome et imprévisible. À certaines degrés du moins selon les personnes impliquées. Et les relations.

Être en relation sur du long terme requiert d’être capable de se remettre en question, comme de se mettre à la place de l’autre, et parfois remettre l’autre à sa place, comme soi de prendre sa place. Être capable de dire clairement ce que l’on veut exprimer, savoir ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas, et être flexible. Et savoir s’excuser.

Et quand on pardonne, on doit oublier complètement l’événement pardonné, le flusher complètement de sa mémoire vive sinon on en conservera toujours des petites miettes dans nos poches arrière invisibles. Peut-être ça le plus dur à faire finalement, de toujours vider le stock de récriminations passées. Car à un certain âge, certaines choses en soi ne changeront plus. On peut fignoler certains détails de la mémoire vive, mais le disque dur est pas mal installé.

Pardonner, oui, et en même temps, savoir mettre ses limites, en disant sa propre vérité, sans charge, à l’autre comme à soi-même. Car on porte inévitablement des zones d’ombre en soi et ces zones d’ombre vont inexorablement se révéler au cours d’une relation qui dépasse le stade de la lune de miel et du jardin de roses initial. La vraie relation débute toujours après un certain temps.

Savoir assumer ces zones est essentiel à toute relation. Quand chaque personne s’assume, et le bagage plus ou moins conscient que l’on porte inévitablement avec soi, une relation peut reposer sur la vérité et la transparence. Comme sur l’empathie et sur le soutien.

On dit que la relation fondamentale est avec soi-même et que les autres constituent toujours un miroir de soi-même. Alors les relations à long terme sont celles qui ont été les mieux nettoyées au Windex relationnel et existentiel. Et continuent de l’être. Côte à côte, ensemble et à chaque jour.

Je suis désolé.e, pardonne-moi, je t’aime, merci you who knows who.

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Winnie l’ourson : « Bourriquet… qu’est-ce que c’est que l’amour, à ton avis ? »

Bourriquet : « Hmm. Je crois que l’amour, c’est… quand quelqu’un reste, même quand on n’est pas très aimable. »

Winnie l’ourson : « Oh. Alors je dois t’aimer beaucoup. »

Bourriquet : « Même quand je suis morose et grincheux ? »

Winnie l’ourson: « Surtout dans ce cas. L’amour ne disparaît pas juste parce que le ciel est gris. »

Bourriquet : « Et je suppose… que l’amour, c’est aussi quand quelqu’un écoute, même si on ne dit pas grand-chose. »

Winnie l’ourson : « Et quand quelqu’un se souvient de ton endroit préféré pour t’asseoir, même si tu l’as oublié toi-même. »

Bourriquet : « On dirait que tu as fait beaucoup d’amour, Winnie l’ourson. »

Winnie l’ourson : « J’appelle ça être ton ami. Mais peut-être… peut-être que c’est la même chose.»

Bourriquet : (à voix basse) « Alors j’ai de la chance. Même si je ne le ressens pas toujours. »

Winnie l’ourson : « Ce n’est pas grave. Je le ressentirai pour nous deux. »

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La véritable innocence n’est pas de la naïveté, ni de l’illusion.
Toutefois, elle implique la vulnérabilité.
Être vulnérable demande plus de courage que d’être cynique, fort, ou puissant.

Il faut du courage pour être ouvert, innocent et prêt à être blessé.
Si l’amour doit vous blesser, alors laissez-vous blesser pleinement. Laissez-vous anéantir.

– Gangaji

RÊVER RÉEL

Traitez-moi de fou mais je rêve d’un monde dans lequel l’égalité n’est pas mise en cause, un monde dans lequel la bonté n’est pas rare et la joie pas réservée à quelques chanceux.. Si quelques coeurs de plus tenaient à ce rêve, peut-être qu’on y arriverait.

Protéger tous les humain.e.s et la nature, faire en sorte que les ressources soient partagées équitablement, que la terre soit respectée, que tout le monde mange et boive à sa faim et à satiété.

Que tout le monde soit soigné, pris en charge, aimé et apprécié.

Que la guerre ne soit qu’un mauvais souvenir du temps d’une époque révolue.

Que toutes les ressources investies dans l’armement servent plutôt à créer de la beauté.

Des évidences de base, des principes humanitaires fondamentaux.

Et pourtant.

Le monde actuel est dur, en partie et souvent sans coeur. Fou de même le monde.

Mais on ne peut abandonner, on ne peut se permettre de désespérer. On doit rester en contact avec le peuple de Gaza, et de tant d’autres endroits, même si ce n’est qu’en pensées. Car nos actions sont limitées face à celles des armées de fous furieux, face au salivage des hommes de toutes sortes d’affaires face à de juteux profits peu importe soient-ils, pourvu qu’ils soient importants.

On pense souvent que si on ne fait rien pour tenter de sauver le monde, du moins l’améliorer un tant soit peu, on ne contribue pas. Mais on peut toujours rêver, du moins imaginer un monde meilleur. Et ne pas oublier d’apprécier la grande chance de laquelle on jouit vous et moi qui vivons en paix, avec un toit sur la tête, de la bouffe dans le frigo et de l’eau qui sort du robinet. Plus privilégié.e.s que la grande majorité du monde nous sommes.

Alors continuons d’envoyer nos bonnes pensées de par le monde, et de faire de bonnes actions, même si toutes petites, autour de soi. Car en additionnant toutes ces actions, on va y arriver. Peut-être.

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You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one.
– John Lennon

LA FORCE DE L’AMOUR

C’est la force de l’amour qui nous guidera au-delà de la fragmentation, la solitude et la peur. – Sharon Salzberg

Je sais, la force de l’amour sonne fleur bleue et eau de rose. Mais la vie est mauve pâle. En tous cas, elle a besoin de le redevenir. Car il se broie beaucoup de noir ces temps-ci et l’époque tire sur le gris, en plus de 50 nuances à part de ça. Tout lien avec le roman savon américain du moment n’est que fortuit.

Quand les temps sont sombres, on doit shiner nos lumières.

Quand les états deviennent inhumains, on doit redoubler d’humanité.

Quand la peur domine, on doit sortir notre extra dose de courage.

Quand les mensonges et les gros slow mots fusent, on doit demeurer vrai.e.s et transparents.

Et ces temps-ci, beaucoup d’ombre autour, beaucoup d’inhumanité, de la peur et des menaces et des mots, des mots, des mots tout le tour de la terre, alors on doit faire preuve de beaucoup beaucoup d’amour.

Possiblement la réelle signification des temps fous que l’on vit en ce moment. Toute cette folie guerrière, ces attaques sur les migrant.e.s et les plus faibles de la société peut servir à nous ré-humaniser, à nous resouder car nous sommes fractionné.e.s, nous sommes divisé.e.s, en soi et en dehors.

Gros besoin d’amour et de solidarité ces temps-ci car les excréments frappent le ventilateur de tous bords tous côtés. Et ça r’vole, Et ça pue. Et ce n’est vraiment pas beau à voir.

Alors, chers yeux qui liront ces quelques lignes, chers coeurs qui les réchaufferont, on dirait bien que le monde compte sur nous pour ramener un peu de coeur et de solidarité dans ce foutu bordel social.

Chacun.e à notre petite mesure, mais avec tout notre coeur. Et on ne saura jamais combien grand est notre coeur si on vit chaque jour dans la peur, si on se ratatine le coeur, si on calcule et si on craint de se donner.

Alors, let’s go gang de coeurs, à l’attaque !

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AIMER… C’EST RESPIRER DANS VOTRE ÂME…
– Claude Leclerc sur FB

L’amour
Est la seule réalité…
Tout le reste est inventé…
Imaginé, fabriqué
Par le moi et tout son arsenal mental…
Le moi qui devient apeuré
Dès que son confort, la cohérence de son monde
Sont menacés…
Prenez conscience !
Et rappelez-vous dans les moments difficiles :
« Cette difficulté que je vis est ma fabrication !
Seul l’amour est réel ! »
« C’est moi qui crée cela
Par ma façon de juger, d’interpréter ce qui se passe »
« L’amour est incréé
Transcende totalement mon mental »
Acceptez de respirer pendant un moment
L’émotion, le ressenti présent
Puis, laissez tomber toute l’histoire !
Laissez tomber ce psychodrame
Dont vous êtes la créatrice, le créateur
Et invitez l’amour à venir vous visiter
Avec la plus grande humilité…
Invitez l’amour à s’infiltrer dans votre conscience…
Retrouvez votre coeur
Perdu dans les dédales de vos pensées…
Installez- y votre attention
Et attendez !
L’amour, c’est votre âme !
L’amour…
Qui vous appelle continuellement
Qui chuchote à votre attention
De venir le rejoindre
Dans le tréfonds de votre plus grande subtilité…
L’amour, c’est votre être réel
Votre existence même…
L’amour est aussi une présence
La Présence !
C’est aussi une conscience
La Conscience !
C’est aussi votre joie
Votre bonheur !
Votre moi, votre personnage
Et tout son monde de fantasmes et de drames
Est un jeu qui fascine votre attention
Au point d’en oublier tout le reste…
Au point même d’oublier que c’est un jeu
Et de croire que c’est votre unique réalité…
Prendre ce jeu au sérieux
Est la source de tout le stress
De toutes vos souffrance…
Perdre l’amour de vue
Est la source de vos difficultés…
Car perdre l’amour de vue
C’est perdre contact avec la réalité…
La première action à votre arrivée
En ce monde « dit » matériel
A été celle d’inspirer…
La dernière au moment de votre sortie
Sera celle d’expirer…
Vivre dans ce corps, c’est respirer…
Et la qualité de votre vie
Dépend de la qualité de votre respiration…
Et la qualité de votre respiration
Dépend, à tout moment
De la direction que prend votre attention…
Absorbée dans vos scénarios mentaux
Elle vous plonge dans des émotions difficiles
À respirer de la peur, de l’anxiété, de l’angoisse…
Quelle que soit l’expérience du moment
Que la vie vous offre
L’accueillir, l’accepter
Et vous laisser transformer par elle
Signifie la respirer tout simplement
Tout en prenant conscience
Que ce psychodrame est fabriqué
Par votre personnage
Que vous prenez pour votre réalité…
Puis, laissez tomber
Et retrouver votre être !
Dans la plus grande humilité
Invitez l’amour
À venir s’installer dans votre coeur…
Et attendez…
Ramenant constamment votre attention
Sur cette ouverture…
Dès que vous tassez le moi et toutes ses histoires
Que vous ouvrez votre coeur
L’amour
Doucement va s’infiltrer
Et prendre possession de votre espace de vie…
Ne reste plus alors que de respirer
Dans l’amour
Dans votre âme
Votre seule et unique réalité…
Respirer
Dans cette Présence sacrée
Qui efface toutes les peines
Toutes les peurs
Et vous plonge coeur premier
Dans la joie existentielle
Au-delà de toutes vos identités….

AU COEUR, HUMAIN.E

Au final, nous faisons tous/tes face à la mort.
Mais en chemin, prenons soin de ne jamais blesser aucun coeur humain.
– Rumi

L’inhumanité ambiante ces jours-ci peut nous enseigner quelque chose de précieux. Soit de conserver notre humanité, de garder notre coeur pur, innocent et bon.

Car facile de verser dans le cynisme, la négativité et le découragement. En fait, par défaut, face à tant d’inhumanité, on a tendance à se durcir, à se désensibiliser.

Mais en ce moment précis, le monde a besoin de coeur, tout notre coeur. Le monde a besoin de coeurs, nos coeurs, tous nos coeurs. Même les coeurs brisés, blessés, les coeurs qui ont peur, les coeurs qui ont tendance à vouloir perdre espoir.

Face aux sans coeur, répondons avec nos coeurs, avec le courage de nos coeurs.

Car coeur et courage puisent aux même racines, aux mêmes sources. À celles de notre humanité, à la source inépuisable d’humanité en chacun.e de nous.

Nous sommes des porteurs/ses d’humanité, des vecteurs de lumière, de bonté. Contaminons le monde.

Nous transportons en nous tout l’amour du monde et nous nous devons de nous tenir debout en ces temps un peu sombres. La vie nous le demande, en fait l’amour l’exige.

Alors soyons à la hauteur de la tâche. Pour le monde, mais surtout pour soi-même. Pour que, lorsque la mort nous convoquera, nous pourrons la regarder en face et savoir que nous avons su demeurer humain et humaine.

Car il ne restera que cela.

Il ne reste toujours que cela.

Notre propre coeur.

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Le jour de la mort de ma mère, j’ai écrit dans mon journal : « Un grave malheur m’est arrivé. »
J’ai souffert pendant plus d’un an après sa disparition.
Mais une nuit, dans les hautes terres du Vietnam, je dormais dans la hutte de mon ermitage.

J’ai rêvé de ma mère. Je me suis vu assis avec elle et nous avions une conversation passionnante.
Elle était jeune et belle, ses cheveux flottant au vent.
C’était si agréable de m’asseoir là et de lui parler comme si elle n’était jamais morte.
À mon réveil, il était environ deux heures du matin, et j’ai ressenti très fortement que je n’avais jamais perdu ma mère.
L’impression qu’elle était toujours avec moi était très claire.
J’ai compris alors que l’idée d’avoir perdu ma mère n’était qu’une idée.

Il était évident à cet instant que ma mère était toujours vivante en moi.
J’ai ouvert la porte et suis sorti.
Tout le flanc de la colline était baigné par le clair de lune.
C’était une colline couverte de théiers, et ma hutte était située à mi-hauteur derrière le temple.
Je marchais lentement au clair de lune à travers les rangées de théiers.
En regardant les plantes, j’ai remarqué que ma mère était toujours là.
Elle était le clair de lune qui me caressait comme elle l’avait fait si souvent, très tendre, très douce… merveilleuse !
Chaque fois que mes pieds touchaient la terre, je savais que ma mère était là, avec moi.

Je savais que ce corps n’était pas le mien, mais une continuation vivante de ma mère, de mon père, de mes grands-parents et arrière-grands-parents.
De tous mes ancêtres.
Ces pieds que je considérais comme « mes » pieds étaient en réalité « nos » pieds.

Ensemble, ma mère et moi laissions des empreintes dans le sol humide.
À partir de ce moment, l’idée d’avoir perdu ma mère s’est estompée.
Il me suffisait de regarder la paume de ma main, de sentir la brise sur mon visage ou la terre sous mes pieds pour me rappeler que ma mère est toujours avec moi, disponible à tout moment.

~ Thich Nhat Hanh

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La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie
 mais de la poésie, c’est-à-dire de l’intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l’amour.
– Edgar Morin

CLAVIER MAGIQUE

Et moi j’ai un clavier magique. Je peux écrire sur mon bureau, mais je peux écrire d’autres mots aussi. Je sais mots nonos mais mots quand même, mes mots quand même.

En fait je peux écrire tout ce que je veux, tout ce à quoi je pense. Comme vous, qui êtes libres d’écrire tout ce que vous voulez, et vous qui êtes libres me lire, ou pas. Vous aussi vous êtes libres de ne pas me lire, ce que la plupart des 8 milliards et plus de personnes de la Terre font font chaque jour. Écrire en plein dans le vide.

Comme vous êtes si peu à me lire, je peux d’autant plus dire et écrire tout ce que je veux, et vous, libres d’aller ailleurs. Et comme personne ne me paie pour écrire, rebelotte pour dire encore plus ce que je veux dire. Et écrire. Ou pas.

Si nous sommes libres de dire, de lire ou d’écrire tout ce que l’on veut, nous ne sommes pas vraiment libre de penser ce que l’on veut car les pensées vont et viennent, les pensées se jouent de nous. On peut les observer, les laisser aller ou accrocher et les ruminer. And on and on and on. Libre choix. Semi libre disons.

Mais même si on peut dire ou écrire tout ce que l’on veut, on ne doit pas dire ou écrire tout ce que l’on veut. On doit peser ses mots, les exprimer avec attention, avec finesse, si possible sans rudesse – pour la rime celle-ci. On doit écrire avec humanité.

Si on veut que son message passe, on doit prendre soin de faire en sorte que les gens reçoivent nos mots et les comprennent. Même si on ne peut forcer personne à comprendre. Mais le plus claires sont nos pensées puis nos paroles, plus grandes seront les chances d’être compris. Car on a beau dire, on s’exprime non seulement pour s’exprimer, mais aussi pour communiquer ce que l’on veut convier. Et si possible pour être compris. Ensuite, advienne que pourra. Et Inch Allah.

Parlant de mots justes, ci-bas, quelques mots de Jai Naidoo (traduits par Googletranslate et moi-même) au sujet de Nelson Mandela avec qui il a travaillé en Afrique du Sud.

Que dirait Mandela ?
Il est sorti
après 27 ans derrière le voile de béton de la prison
non pas avec vengeance,
mais avec une vision.
Non pas avec une épée,
mais avec le calme d’une montagne.
Il ne s’est incliné devant personne,
et pourtant il a servi tout le monde.
« J’ai parcouru ce long chemin vers la liberté… » a-t-il dit.
Et à chaque pas,
il a démantelé non seulement les murs qui l’entouraient,
mais aussi les murs qui nous entouraient.
Ce n’était pas un homme sculpté dans le marbre.
Il était chair, défaut et feu.
Pourtant, il a choisi
la réconciliation plutôt que la vengeance,
l’humilité plutôt que l’orgueil,
le dialogue plutôt que la domination.
« Si vous voulez faire la paix avec votre ennemi,
vous devez travailler avec lui.
Alors il devient votre partenaire.»
Quel courage faut-il
pour serrer la main de son geôlier ?
Pour apprendre les mythes de ceux qui vous craignaient ?
Pour écouter, non pas pour gagner,
mais pour comprendre ? Madiba nous a révélé une vérité que nous oublions sans cesse :
L’humanité n’était pas destinée à être en guerre.
Ni contre nous-mêmes.
Ni les uns contre les autres.
Ni contre la Terre Mère.
Nous étions destinés à être des gardiens,
non des conquérants.
À nous tenir parmi les arbres, non au-dessus d’eux.
À marcher aux côtés de l’étranger, non à travers lui.
À honorer la terre, non à la marchandiser.
À nous rappeler que la nature
n’est pas notre ressource,
elle est notre ancêtre.
« Je ne suis pas un saint, à moins que vous ne considériez un saint comme un pécheur qui ne cesse d’essayer.»
Il nous a appris
que la grandeur n’est pas la perfection,
c’est la persévérance.
C’est le choix obstiné d’aimer,
même lorsque la haine serait plus facile.
Alors, que dirait Mandela aujourd’hui ?
Il regarderait les tyrans qui s’élèvent,
les fauteurs de guerre en costumes sur mesure,
les rois nus,
et il dirait
« Nous sommes à un tournant. » Les choix que nous faisons maintenant façonneront les générations à venir.
« Le pouvoir corrompt.
Et le pouvoir absolu corrompt absolument. » Mais le silence aussi.
L’apathie aussi.
L’oubli aussi.
Il nous demanderait :
Comment co-créer un monde sans haine, jalousie ni peur ?
Comment trouver la paix intérieure, cette condition préalable sacrée à la paix entre nous ?
Comment restaurer l’éthique et un leadership qui ne se soumet pas au pouvoir, mais aux principes ?
Il nous dirait :
La voie de la sortie est la voie de l’entrée.
Pour guérir le monde,
nous devons d’abord nous guérir nous-mêmes.
En ce jour de 1918,
une étoile filante est née.
Si nous parvenons à trouver ne serait-ce qu’une seule braise de Mandela dans nos cœurs,
nous marcherons sur cette Terre sans honte ni vengeance.
Nous nous élèverons, non pas pour conquérir,
mais pour servir.
Nous nous souviendrons que la véritable révolution
commence dans l’âme.
Nous n’avons pas besoin de plus d’empereurs.
Nous n’avons pas besoin de marionnettes supplémentaires
suspendues aux ficelles d’élites invisibles.
Nous avons besoin de jardiniers du futur.
Des tisseurs de mondes.
Des artisans de paix qui comprennent
que le fondement de notre humanité
n’est pas la peur,
mais l’amour inconditionnel.
Alors aujourd’hui, honorons Mandela
non pas avec des statues,
mais avec une âme.
Élevons-nous, non pas par la conquête,
mais par la compassion.
Parcourons le long chemin qu’il a parcouru autrefois.
Et lorsque nous serons fatigués,
souvenons-nous que
la Terre, et les uns les autres,
nous ramèneront à la maison.


Joyeux anniversaire, Tata Madiba.

AVOIR MAL AU MONDE ET L’AIMER QUAND MÊME

Ça en dit beaucoup sur votre coeur que vous ne puissiez comprendre pourquoi certaines personnes commettent des actes aussi cruels. Plutôt que de laisser cet état de fait ruiner votre paix, réjouissez-vous que votre compassion vous empêche de traiter les gens ainsi.

À peu près impossible de ne pas avoir mal au coeur quand on regarde le moindrement aller le monde. On peut soit détourner le regard ou embrasser toute la douleur du monde dans son propre coeur et tenter de l’alléger un peu en posant des gestes justes et bons autour de soi.

En effet, devant l’inhumanité ambiante, les plus sensibles parmi nous sont perturbés. Dur temps pour les sensibles. Certain.e.s. virent ça en colère et en révolte, d’autres en tristesse et en désespoir.

Peut-être que le juste milieu consiste à permettre à toutes les émotions d’exister en soi. Leur donner le droit d’être, de simplement leur laisser faire leur job d’émotions, sans juger ni tenter de nier ou de refouler le flot de la vie telle qu’elle est. Cela tout en reconnaissant et en acceptant notre impuissance à empêcher toute cette inhumanité comme à changer le monde.

Comment connaitras-tu les difficultés d’être humain.e si tu tentes toujours de t’évader vers le mirage de la perfection ? Où sèmeras-tu les graines du chagrin ? Nous avons besoin de terreau pour gratter et semer, pas d’un ciel de désir indéterminé. – Rumi

Oui, le monde est dur, mais plein de douceur aussi.

Oui une partie du monde est sans coeur et inhumaine, mais s’y trouvent aussi plein de gens de coeur et de bonne volonté qui nourrissent la vie, aiment et sèment de la beauté.

Oui le monde semble courir à sa perte en même temps qu’on trouve de nouvelles inventions qui contribueront peut-être à sauver le monde et qui serviront au bien du plus grand nombre.

Oui les bombes et les armes, mais simultanément, on plante des arbres et des fleurs et il existe des jardins botaniques et des forêts tropicales – encore du moins.

Oui Haïti, Gaza, la Syrie, l’Afrique et l’Ukraine et tutti quanti, mais tant de gens qui travaillent pour la paix aussi, des humanitaires, des aidants surnaturels.

Oui des milliers et des millions de sans abri, mais des refuges et des accueils opérés par des bénévoles.

Oui des Trump et des Netanyaou, mais des pacifistes et des démocraties aussi.

Le monde est multi, éclaté, bigarré, sombre et éclairé. Noir et blanc, et des millions de gris, en passant par toute la gamme des couleurs de l’arc-en-ciel.

La mort danse avec la vie, la mort danse dans la vie et lui pile parfois sur les pieds. Humanity in process.

Le monde est difficile à comprendre, voir impossible à saisir dans sa totalité, dans sa brutalité, dans son intégralité.

Mais pour faire sens, pour réussir à vivre avec un minimum de paix en son propre coeur, qui est la base de la paix dans le monde parait-il, on doit tout reconnaître et accepter du monde tel qu’il est, at face value, le beau comme le moins, le dur comme le doux.

Une personne intelligente et sensible ne peut pas vivre longtemps dans cette société sans éprouver une certaine colère face aux inégalités.
Et ce n’est pas seulement une réaction spontanée, irréfléchie et libérale ; c’est simplement une réaction humaine normale face à un système de valeurs absurde, où l’on trouve du fil dentaire à la cannelle et des gens qui dorment dans la rue.
~ George Carlin

Et si, plutôt que de réagir face aux douleurs du monde, on apprenait à répondre ?

Personnellement, la méditation d’Atisha constitue pour moi ma clé de voûte face à ce monde fou fou fou. Ci-bas, la technique commentée par Osho (via MéditationFrance).

Quand tu inspires, pense que tu inspires toutes les misères de tous les gens dans le monde.
Toute l’obscurité, toute la négativité, tout l’enfer qui existe partout, tu l’inspires.
Laisse-les être absorbées dans ton coeur.
C’est la méthode de la compassion : aspirer toute la souffrance et verser toutes les bénédictions.
Tu seras surpris si tu la fais.
Dès que tu absorbes toutes les souffrances du monde en toi, elles ne sont plus des souffrances.
Le cœur transforme immédiatement l’énergie.
Le cœur est une force transformatrice : absorbe la misère, et elle se transforme en béatitude.
Ensuite, déverse la.
Une fois que tu auras appris que ton coeur peut faire cette magie, ce miracle, tu aimeras la faire et la refaire.
Essaye-la.
C’est l’une des méthodes les plus pratiques – simple, et elle donne des résultats immédiats.
Mais avant de pouvoir faire cela avec toute l’existence, tu devras d’abord commencer avec toi-même.
C’est l’un des secrets fondamentaux de la croissance intérieure.
Tu ne peux rien faire avec les autres ce que tu n’as pas fait tout d’abord avec toi-même.
Tout ce que tu peux faire avec les autres, tu dois l’avoir expérimenté toi-même auparavant, car c’est la seule chose que tu peux partager.
Tu ne peux partager que ce que tu as ; tu ne peux pas partager ce que tu n’as pas.

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et 3 citations tirées du texte de François Gourd sur FB de ce jeudi matin… Synchro.

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La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie
mais de la poésie, c’est-à-dire de l’intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l’amour.
– Edgar Morin

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L’espèce humaine est entrée en conflit avec l’espace, la terre, l’air même qu’il lui faut pour vivre. Comment pouvons-nous parler de progrès, alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles et les plus nobles manifestations de la vie ?
– Romain Gary, Les racines du ciel

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Ce n’est pas une coïncidence que ceux qui ne réfléchissent pas dans le sens du narratif dominant soient traités comme les inaptes de ce monde.
Pour maintenir l’ordre et le contrôle, vous devez isoler l’intellectuel, le sage, le philosophe et le savant avant que leurs idées n’éveillent les gens.
Carl Jung