SENTIR TOUT, TOUT SIMPLEMENT

Il est bon de sentir.
De sentir autant le chagrin que la gratitude.
Sentir autant la tristesse que la joie.
Sentir autant la perte que l’espoir.
Les émotions nous font nous sentir vrai.e.s.

Et en cette période des fêtes, prenons le temps pour l’un et l’autre.
– rachel marie martin

La citation affirme qu’il est OK de sentir. OK, ou bon, ou sain, choisissez votre terme. Encore les mots et leurs limites.

Sentir et ressentir sont deux termes semblables, qu’une question de nuances fines. En gros, les deux termes impliquent éprouver une sensation, une perception, et/ou à prendre conscience d’une sensation corporelle ou psychique, même avoir l’intuition de… Or something like that.

Les deux termes concernent l’ensemble de nos sens, pas que le toucher ou l’odorat, et mobilisent tout notre être, notre corps dans son ensemble et dans toutes ses composantes.

Sentir implique de descendre un peu du quartier général situé entre nos deux oreilles et derrière nos deux yeux, et d’habiter tout son corps. On y a notamment accès en respirant plus bas.

En se déplaçant de la pensée au re/ssenti, on peut découvrir un nouveau point de vue en soi, de nouvelles perspectives sur soi et sur le monde. Dans les mots de Krishnamurti : Il existe un art qui consiste à voir les choses telles qu’elles sont, sans les nommer, sans se faire prendre dans un labyrinthe de mots, sans que la pensée n’interfère avec la perception.

Parfois, comme vous possiblement, je suis submergé par les émotions qui circulent dans ce monde, dans notre monde de fou, pas celles de personne en particulier, parla charge émotive du monde entier.

Car il se passe beaucoup de choses en ce monde et si nous sommes le moindrement sensible et ouvert, tout ce qui se passe là-bas nous affecte inévitablement ici aussi. Car là-bas c’est ici, et vice et versa. Et Abba c’est fini, mais d’ici aussi. Tout comme AC/DC.

Quand le monde devient too much à sentir ou ressentir, on peut avoir le réflexe de vouloir s’en couper, de le nier, ou de tenter de s’en imaginer un autre, de créer son propre monde. Ou de vouloir changer le monde, le sauver de lui-même pour essayer de s’en libérer.

Mais encore selon notre ami Jiddu, la liberté ne vient pas en voulant changer ou réparer ce monde, mais plutôt en le voyant simplement tel qu’il est, et en gardant son coeur ouvert au milieu de tout ce qui s’y passe.

Je sais, je sais, grosse job que de sentir et ressentir le monde tel qu’il est.

Après plus de 45 ans de quête, de cris primaux, de droye, trips récréatifs et cérémonies sacrées, de travail émotionnel, de silence, de stages divers, et d’été 😉 de méditations actives et passives, dans les airs ou sur un coussin, d’observation de petit moi, d’études spirituelles et intellectuelles, j’en suis toujours au même point.

Toujours et encore Ici, pensant, me questionnant, sentant, ressentant, moi et le monde. Comme toi, comme vous, comme nous, grosso modo et plus ou moins, et ni plus ni moins. Same same. À peu près. Et pas. Pas à pas.

Car nous sommes tous et toutes le même monde, tous et toutes du et dans le même monde. Que de petites différences personnelles.

On fait le tour du monde pour en arriver toujours ici, ici-bas. Aho.

Sans attendre la mort, qu’on sait et sent toutefois de plus en plus venir avec les années qui passent, plus près de nous par ceux et celles de nos proches qui ont passé le voile, mais de laquelle on ne sait rien malgré ce que l’on peut en penser, on ne peut que plonger de plus en plus au creux de chaque moment que la vie nous offre. On ne peut que sentir et ressentir toujours un peu davantage le monde entier qui vit en soi.

Sentir et ressentir la vie par les deux bouts. À l’extrême centre.

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J’ai fait le tour du monde de la spiritualité new-âge, de la non-dualité, du yoga, de la méditation guidée, des satsangs etc. et des soit-disants enseignants, qui d’ailleurs, certains d’entre eux se disent non enseignants.
Le temps que j’y ai consacré m’a seulement permis de retarder cette « maturation « , en effet j’étais en fuite, je fuyais ma condition humaine et la réalité du quotidien.
La vie m’a rattrapée et j’ai bien été obligée de tout remettre en question et d’aller à l’essentiel.
J’ai vu énormément de manipulations et de misères dans le commerce spirituel.
J’affirme avec force que la spiritualité n’est pas un produit de consommation que l’on achète.
Aujourd’hui je ne crois plus du tout que quelqu’un puisse être « éveillé » et être libre de toute souffrance humaine.
Pour ma part, vivre la vie comme elle est : avec des moments agréables et désagréables sans chercher une voie spirituelle qui va me libérer de ma condition humaine me convient parfaitement.
Je ressens un soulagement de vivre sans la quête illusoire spirituelle.
Cependant il est évident que cette Présence est toujours là et que je n’arriverai jamais à percer son mystère.
J’aime me nourrir de belles lectures et de contemplations et puis observer ce qui se vient et aussi évidemment échanger avec les individus qui sont également saisis par cette Présence.

– Cristina RJ (FB)

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