
– James Baldwin
Obligés de sentir leur douleur, ou de faire face à leurs peurs.
On dit qu’il existe deux émotions fondamentales: la peur et la colère. En ce sens, on peut associer haine et colère.
En fait, on dit que la peur est une colère passive, tandis que la colère serait une peur extériorisée sur le monde extérieur, et préventive, et manifestée parfois.
La douleur, et/ou la souffrance, me semblent davantage être des ressentis, des impressions corporelles, des appréhensions face à un avenir incertain, ou en réaction à un passé traumatisant.
On voit, et on sent, avec tout ce qui se passe de par le monde, que le monde est dans tous ses états émotionnels. Colère, haine, tristesse et peur sont au rendez-vous.
Quand on regarde au sud de la frontière, avec un nombre d’armes à feu supérieur au nombre d’habitants, on ne peut qu’imaginer avec inquiétude ce qui risque d’arriver – ou ce qui arrivera possiblement – quand cette charge émotive et émotionnelle frappera le ventilateur de la panique sociale.
Les gens sont inquiets, insécures face à l’avenir. Les gens ont peur et projettent ces peurs sur le monde. Et parfois, quand on sent que l’on ne peut rien faire, on accumule et certains agissent, passent aux actes. Pour faire baisser le niveau de peur et d’insécurité, pour extérioriser le malaise, la mal-être. Avec les conséquences que l’on connait.
Toujours plus aisé de projeter à l’extérieur de soi, sur les autres, les étranges, son propre malaise, que ça soit de la douleur, de la peur ou de la colère. Mais ce n’est jamais vraiment satisfaisant car le malaise, on le porte en soi.
Si on peut apprendre à observer son monde intérieur, à assumer ce qui monte en soi et de soi, et ensuite à faire avec, notre vie serait bien plus productive. Pas dans le sens d’accomplir quoi que ce soit, plutôt dans le sens de pouvoir devenir maître de son monde intérieur. Ce qui a comme conséquence d’arrêter de vouloir changer le monde à l’extérieur comme une réaction, mais davantage comme une réponse.
Quand on assume ses peurs, sa colère comme sa douleur et sa souffrance, on devient maître de sa vie. On devient l’ingénieur et l’architecte de sa propre existence. On devient capable de reconnaître ce qui se passe pour vrai en soi. Et on arrête de vouloir que le monde extérieur soit différent, on arrête de vouloir changer le monde.
Le monde change tout seul car

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Ne résistez pas à la douleur.
Laissez-la être là.
Abandonnez-vous au chagrin, au désespoir, à la peur, à la solitude, ou à toute autre forme de souffrance.
Soyez-en témoin sans la cataloguer mentalement.
Accueillez-la.
Voyez alors comment le miracle de l’abandon transforme la souffrance profonde en paix profonde.
~ Eckhart Tolle
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Se lier d’amitié avec soi-même, c’est la révolution silencieuse.
C’est apprendre à s’asseoir dans les moments de vide et à trouver non pas l’exil, mais un foyer.
Écouter les mauvaises herbes des sentiments – chagrin, colère, joie – qui poussent à travers les fissures, nous demandant de revenir au réel.
Le corps, comme la terre, cherche constamment à se régénérer.
Les sentiments surgissent comme des orties et des pissenlits, insistants et vivants, non pour nous détruire, mais pour nous régénérer.
Et lorsque nous commençons à faire confiance à notre propre compagnie, l’arrivée de l’automne et de l’hiver n’est plus une crainte.
L’attrait pour l’intérieur devient un retour aux sources.
Le silence devient parenté.
L’obscurité devient une porte.
– Brigit Anna McNeill
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Seule la paix intérieure est véritablement utile à la vie des hommes et des femmes sur notre planète.
Il est clair que la violence qui sévit dans le monde est la projection par l’humain à l’extérieur de lui-même, des pulsions violentes qui agitent son psychisme.
– Stanislas Grof via Jean Gagliardi
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La solitude n’est pas seulement l’absence des gens.
C’est l’absence de but, l’absence de sens.
Quand vous vous retrouvez dans un monde où tout semble extraterrestre et distant, où chaque connexion est superficielle et où chaque tentative de compréhension est rencontrée avec indifférence, vous réalisez que la vraie solitude n’est pas d’être seul, mais de se sentir seul dans un monde qui n’a plus de sens.
– Haruki Murakami
