
Coucou.
Petite excursion de votre côté de l’écran. Ça va ? Comme ci, ou comme ça ? Tant que ça va. Comme disait mon père – était-ce vraiment lui ? – pour aller ça va, c’est pour revenir que c’est plus difficile.
Avec mes ptits mots quasi quotidiens et chroniques, je vous scrute, je vous watch, je vous tends le mot. Même si c’est moi qui écris, je viens prendre de vos nouvelles. Avec mes ptits mots sortis tout droit de nulle part, je fais contact avec vous dans le néant virtuel, dans le cyberespaces spaced in.
Invitation virtuelle que quelques-un.e.s d’entre vous choisissez de lire, et à laquelle encore de moins nombreux quelques-un.e.s choisissez de répondre et de commenter. Et tout est parfait. J’écris par plaisir, et par habitude. Je vous avoues même que certains matins de fin de semaine, quand je n’écris pas, quand je me force presque de ne pas écrire, je m’ennuies des mots, et du rituel du tape tape et café aux aurores. Êtres d’habitudes dit-on.
Oui je pourrais écrire davantage. Mais je ne le fais pas. Je me prive un peu pour continuer d’apprécier autant. Car parfois il faut s’ennuyer de quelque chose pour continuer de l’apprécier.
Oh j’ai bien commencé un projet de livre il y a quelques années. Qui est pas mal avancé. Mais c’est comme si le projet d’écrire à mon propos me semblait futile et inutile – c’est pour la rime. J’aimerais écrire mon histoire comme héritage pour mes 2 filles. Qu’elles sachent ce qui git en moi. À venir.
J’écris pour m’amuser, ni pour gagner ma vie, ni pour perdre mon temps. J’écris pour voir ce qui m’habite. Les mots, les idées mais surtout tout ce que j’ignore qui vit en moi et qui vit de l’autre côté de mes yeux. De ce côté-ci je veux dire, sous mes paupières. Prières sous nos paupières.
Car on ne se connait pas tant qu’on ne s’est pas vus d’en dehors de soi, comme en dedans de soie. J’écris tout doux. J’écris pour réaliser le travail du coeur. Pour moi, l’écriture est le travail du coeur.

Car comme l’écrit Rilke, le travail des yeux est complété, réalisez désormais le travail du coeur avec les images emprisonnées en vous.
En effet, ça ne m’intéresse pas d’écrire au sujet des choses du monde. Je n’écris ni pour commenter le monde, ni pour le critiquer. Trop de folies passagères out there – encore pour la rime, mais en bilingue cette fois.
J’écris pour me surprendre, pour me comprendre et un peu pour me méprendre, pour me prendre pour quelqu’un d’autre, et pour m’étendre sur mes états d’ambre. Ni en septembre, encore moins en novembre, mais peut-être le ferais-je un peu en décembre. Quant à octobre, on verra.
J’écris pour jouer avec les mots, je cries en silence pour que les mots me déjouent. Des tours, tout le tour de la terre, des tours tout le tour de ma tête. Je déjoue ma tête pour descendre dans mon coeur. Car le seul travail qui reste à faire, celui du coeur, et la tête à défaire.
J’écris pour rien, en tout et pour tout. Rien dire qui vaille, et dire tout ce qu’il faut, comme il faut. Car il le faut.
Dire le vrai comme le faux, le laid comme le beau. Car nous sommes l’un et l’autre, le laid et le beau, nous sommes tous laid.e.s et bel.le.s. Et beaux, et petits bobos. Car on écrit pour se décrire, pour se guérir, pour se soulager du poids des mots. Pour retrouver nos ailes, celles avec juste un l, comme celles avec deux ailes.
Écrire allège sous le soleil, écrire soulage sous les nuages.
Et bla bla bla…
À demain, si Dieu le veut, ou le diable pas. Les deux dansent ensemble, maintenant, toujours. Car it takes two to tango, ça prend tout pour tanguer. Le noir comme le blanc, et toute leur marmaille d’infinies teintes de gris.
Ok enough for today car La sagesse, c’est savoir quand parler, et l’intelligence, c’est savoir quand se taire. – Socrate
