AVEC LA TÊTE OU DANS LE COEUR

Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Y a-t-il même un avion ?

La question se pose, et se repose, mais personne ne se repose à trop tenter d’y répondre. Tentant mais épuisant.

Finalement, un SOI ? Ou pas ?

Il y a deux façons d’aborder la question: avec la tête ou dans le coeur.

Avec la tête on dissèque, on creuse, on développe, on construit, on élabore, on cherche.

Dans le coeur, on fait confiance, on savoure, on s’abandonne, on se laisse aller et on se laisse trouver.

Ave la tête, on calcule, on multiplie, on divise, on additionne.

Dans le coeur, on s’apaise et on se soustrait, de la tête comme du monde.

Avec la tête, on en veut plus, toujours plus. On analyse, on cherche la croissance personnelle, on s’arrache du monde, on veut s’améliorer et se connaître toujours plus, devenir toujours mieux et meilleur.

Dans le coeur, on relaxe, on respire, on s’y loge et on se love dans le refuge divin.

Avec la tête, le monde devrait être autrement, mieux, plus, meilleur, plus meilleur tout le temps, jamais assez maintenant.

Dans le coeur, tout est parfait, parfaitement imparfait ou imparfaitement parfait, c’est selon, tout bon, tout bon. Poupoum poupoum.

Dans la vie, soit on pense, soit on aime.

Oh bien sûr, rien n’est aussi tranché qu’un pain Weston. Mais ce sont nos deux pôles.

La tête est le pôle tow, toujours plus tow, et le coeur, le pôle now, right now.

La tête se prépare toujours pour l’avenir, le coeur ne peut que vivre maintenant.

La tête se bat avec la parade qui s’en vient, le coeur bat la chamade de chaque instant. Poupoum poupoum.

Soit on veut se connaître et découvrir les infinis mystères de la vie, soit on accepte le grand mystère, on s’y glisse et on laisse les mystères se découvrir au bon moment. Ou pas.

Connais-toi ou oublie-toi, telle est la question au fond. Comme en surface.

La tête ou le coeur. Faites vos jeux.

On dit que si on vit surtout avec sa tête, dans le mental, la tendance est toujours à l’hyperexcitation, au flot continu de pensées, au prochain pas, à ce qui vient.

Tandis que si on se branche sur son coeur, et son système nerveux, la tendance est au ralentissement, à la détente, au beat plus slow.

La tête spin comme des portes battantes, le coeur bat tout simplement, un seul rythme à la fois.

Pensons-y. Ou pas. Pas trop du moins. Sentons-le plutôt.

Parlant beat, ci-bas, les mots d’un poète beatnik.

___
Joie et Lamentations

Rien ne se perd.
Rien ne s’oublie.
Nos vies sont les chroniques de cette planète en orbite autour du soleil…
Plus de 8 milliards d’humains respirent et expirent actuellement, sans compter ceux qui sont partis et ceux qui viendront.
Et nous avons tous des histoires à partager.
Nos vies sont pleines de moments précieux, des grenouilles et des poissons rouges sautant et nageant au milieu des lotus en fleurs dans le petit étang, des promenades avec nos chiens dans les bois profonds, à l’écoute du monde dans toute sa splendeur naturelle.
Les démonstrations publiques de beauté et les tragédies privées marchent trop souvent main dans la main.

Oh, mais ces moments de tendresse, l’amour que nous partageons, nous accompagnent jusqu’à la fin.
Et quand nous serons partis, les rivières couleront toujours vers l’océan, comme les anges chantent à l’aube.
La vie est remplie de joie et de lamentations.
Le bonheur et la tristesse marchent main dans la main.
Alors chante, mon cher, chante avec une joie pleine de larmes.

Que ton dernier souffle soit la dernière note d’un doux chant.

– Ron Whitehead, U.S. National Lifetime Beat Poet Laureate

Laisser un commentaire