LE POUVOIR DU SILENCE

Le fait de trop partager vous fait perdre de l’énergie, la confidentialité et l’intimité sont une protection. Arrêtez d’en dire aux gens plus qu’ils ne doivent en savoir. Le moins vous vous révélez, plus les gens peuvent imaginer. Oubliez l’attention. Bougez en silence. La destruction fait du bruit, la création est tranquille. Là réside le pouvoir du silence. Épanouissez-vous silencieusement. Vivez en paix.

Je ne sais pas qui a dit ça mais ça pourrait être ma voisine d’amour. Elle trouve que parfois je m’ouvre trop, que j’en dis trop sur moi-même, que je suis un livre trop ouvert.

Mais ainsi va ma vie. Ainsi allait ma vie en fait.

Car avec les années, j’apprends à en dire moins, j’apprend à moins me dire, à tourner ma langue sept fois dans ma propre bouche et à la laisser là J’apprends à moins me révéler. J’apprends le discernement. Je commence à réaliser combien il est important de protéger sa vie intérieure, comme les mouvements de son coeur et de son âme.

Important de se garder une ptite pudeur.

Car de toute façon, les autres ont tendance à interpréter nos paroles et révélations comme ils veulent et/ou comme ils le peuvent. Et même soi-même, on ne sait pas toujours ce que l’on dit, ce que l’on veut dire. Alors il peut être utile d’observer, de sentir avant de dire. Se la boucler, contenir et laisser monter et descendre. Se laisser mijoter par en-dedans.

Si je considère important de partager de l’intime en privé, je ne le fais jamais sur les réseaux. Surtout pas sur les réseaux. Je ne suis que sur FB anyway et c’est déjà beaucoup. Trop asociaux les réseaux. Trop désincarnés. Une intimité trop vite et trop facile, fausse quoi. Il manque le senti, la proximité des âmes, le contexte. Trop ouvert à tous vents.

On ne veut pas inviter le monde entier dans son salon right ?

Alors imaginez dans notre coeur.

Parfois on ouvre son livre trop grand, ce qui permet à tout le monde d’y rentrer sans cogner et de piétiner les pages. On leur donne accès trop facilement à notre monde intérieur, on se rend trop vulnérable aux grands vents mal intentionnés. On leur ouvre nos fenêtres trop grandes, et trop vite surtout.

On doit apprendre à discerner, à savoir quoi dire à qui. Et quand.

Tout se dit, mais au bon moment, et à la bonne personne. De toute façon, quand on parle au monde entier, personne ne nous écoute. La parole est fondamentalement inter personnelle.

De toute façon, on a tous et toutes encore tellement à apprendre sur soi-même, et on en sait tellement peu sur soi qu’on a encore beaucoup d’introspection à faire avant de se laisser prendre par la parole. Nous parlerons quand ça voudra parler. En attendant, observons, écoutons.

D’ailleurs quand on s’adresse à autrui, que ce soit sur les réseaux ou dans son salon, à qui parle-t-on sinon qu’à soi-même ?

Alors pourquoi ne pas s’écouter un peu.

Sur ce, je me la ferme.

À l’eau ? J’égoutte.

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Parler est une catharsis, une purification.
Mais pourquoi se purifier sur les autres ?
Pourquoi jeter sa saleté sur eux ?
Si vous voulez vous purifier, purifiez-vous seul.e.
Fermez vos portes et parlez-vous à vous-même autant que vous le souhaitez.
Posez des questions, donnez des réponses et faites-en un jeu.
Ce sera bien, car c’est tout ce que vous faites de toute façon.
Mais quand vous le faites avec les autres, vous ne vous rendez jamais compte de vos bêtises.
Seul.e, vous en prendrez conscience.
Faites-le seul.e et bientôt vous réaliserez ce que vous avez fait toute votre vie.

Puis, petit à petit, plus vous prenez conscience, plus les mots disparaissent, plus les nuages disparaissent.
Quand le ciel intérieur est sans nuages, quand vos yeux sont sans mots ni pensées, et que votre bouche est remplie de silence, alors…
alors vous avez des yeux, alors vous avez des oreilles, alors vos sens sont complètement vides – ils sont des véhicules, des médiums.
Alors la communion est possible.

– Osho

Avant de parler, écoutons-nous et mettons-nous au monde.

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