
– Richard Yates
Grosse responsabilité right ? On y pensera la prochaine fois avant d’ouvrir la bouche. Ou d’écrire. Ou de s’exprimer de quelconque façon.
Mais disons qu’en tant que nues mains, on a le droit à l’erreur un peu quand même. Car parfois, aussi inévitable qu’indispensable – et impensable – de dire n’importe quoi. Ou rien. Et son contraire. Ou pas. Dans l’ordre mais surtout dans le désordre.
Mais ça peut devenir un beau projet de vie de viser à développer une parole juste et bonne, une parole aidante et soutenante au bien du plus grand nombre. Ultimement.
Si on porte attention, on remarquera que l’on a souvent le verbe négatif et la parole dure et blessante, sinon cinglante. La parole comme la pensée. C’est dans la nature humaine de regarder en dehors de soi, de commenter, de commérer, de discourir, de parler de, de soi ou des autres, parfois en bien mais souvent pas. Assez fréquent de se plaindre aussi. De voir la moitié vide du verre et de le remplir de paroles creuses. Ou de prier par demandes commandées à l’au-delà.
Dès qu’on ouvre la bouche, si on porte attention, on peut voir ce qui git en nous. C’est le non manifeste qui se manifeste, et qui peut infester le monde. Car comme le verbe crée, important d’exprimer ce que l’on veut créer dans le monde et de ne pas parler dans le vide, de ne pas brimer le silence. Par respect pour le silence, important de surveiller sa propre parole, pour qu’elle soit propre justement. Afin qu’elle devienne de plus en plus juste, et de plus en plus bonne. Bonne pour soi, comme pour le monde. Tout le monde, le monde entier.
Car il existe déjà suffisamment de chaos out there. Pas besoin d’en rajouter right ?
Avec les multiples réseaux, la parole et les opinions se sont magnifiés, pas nécessairement dans le sens de magnifique, plus dans le sens de multiplier, amplifier, répandu. Le verbe s’est lâché lousse et flye de toutes parts. Ce qui nous passait par la tête jadis s’éclate désormais au grand jour sur les ondes, et les écrans. Ce qui était en écrin s’étend maintenant sur les écrans du monde. Et les mots peuvent devenir des armes de destruction massive et offensive. Surtout quand les gens ne sont pas présents de corps, et encore moins d’esprit.
Alors ce matin, ces quelques mots pour me rappeler à moi-même. Me rappeler de parler bien, de parler juste, de parler droit, ce qui commence toujours par penser en ce sens. Et de nourri une pensée juste. Rappel de bien choisir mes mots, de m’adresser à moi comme à autrui avec bienveillance, avec dignité, avec droiture. Développer une façon juste de prendre sa juste place dans le monde. Et de ne pas nuire au silence.
Et ceci j’affirme.
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Peu d’amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu’il n’y est pas.
– Blaise Pascal via Pierre Lemieux
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À l’origine, la prière n’était pas une demande ou une supplication, mais une offrande pour « alléger la souffrance de Dieu ».
Elle impliquait le sacrifice de soi et l’élévation de l’être, pour transformer les énergies négatives en or alchimique.
Étymologiquement « prier » signifie « travailler pour les dieux »…
Littéralement, « exhausser » – d’où nous viendrair « exaucer » – signifie « porter en haut », et l’idée de « porter en haut » est à mettre en rapport avec la montée de la Kundalini jusqu’au chakra (ou la sephira) de la Couronne…
– E.J. Gold via Alain Nyala (traduit par lui)
