AUTRES TEMPS AUTRES MOEURS

je ne suis pas né pour cette époque…

J’ai l’impression que personne parmi nous n’est né.e pour cette époque. Époque inhumaine. En fait, plus on a de vécu, moins ça doit être facile de vivre aujourd’hui. Tant de nouveautés, tant à apprendre. Avec la vitesse des progrès technologiques, il doit être vraiment difficile de s’adapter à ce monde rapide et impersonnel quand on est né.e il y a longtemps de cela.

Car lorsqu’on naît à une certaine époque, on est censé.e s’y adapter. Mais celle-ci est particulièrement folle. Trop tranchante, trop bruyante, trop vite pour moi.

Trop inégale, injuste, extrémisée avec d’un côté des super riches décomplexés qui s’accaparent tout le pouvoir et les ressources qui viennent avec, et de l’autre de plus en plus de gens poussés à vivre dans la rue. Ou à crédit. Avec un tissu social qui s’effrite.

J’étais fait pour une époque de routes de terre, de lumières douces et de ciels calmes…

Oui je sais, comme vous aussi. Nous sommes plusieurs de cette gang.

Un temps, une époque alors que les rapports étaient plus personnels, plus simples, plus vrais. Une époque dans laquelle les choses allaient moins vite, où les gens se parlaient encore, plutôt que de s’insulter anonymement par écrans interposés.

Pour ceux et celles né.e.s relativement récemment, les choses doivent paraître normales. Relativement du moins. Car lorsqu’on n’a pas connu autre chose, l’anormalité peut paraître normale.

Et comme john roedel, moi aussi c’est surtout la vitesse qui me tue. Tout va trop vite, tout se bouscule, tout le temps. Les gens compris.

Me manque ce temps où la bonté aurait la patience des arbres.

Mais voyez-vous, on a beau être nostalgiques vous et moi, nous vivons à cette époque-ci, en ces temps précis. Hasard ou coïncidence ? Parait que c’est la même chose et que ça ne compte pas vraiment. Here and now we are.

Nous sommes né.e.s à une époque étrange mes ami.e.s, une épopée, une époque puckée sur le plan de la solidarité et de la justice sociale. Sans parler de notre manque de soins de l’environnement. Dans un temps marqué par un génocide en direct. Comme il y en a déjà eu d’autres auparavant mais celui-ci se passe maintenant. L’humanité feel un mauvais cotton, passe un mauvais moment, et certain.e.s s’en font passer – de travers – un pire que les autres.

Nous sommes dans un temps imparfait peut-être, mais c’est à nous qu’il revient de le reperfectionner, de le ré-humaniser. Même si la perfection n’est toujours qu’un élan vers, un processus inatteignable et toujours en mouvement, jamais un état permanent et fixe dans le temps. La perfection devrait une inspiration qui nous fait avancer. Perfection d’être humain.

On dit que le monde actuel est fou.Mais on dit aussi que le monde actuel a besoin des enfants qui naissent aujourd’hui malgré les pronostics peu encourageants. Si on choisit de naître – plus ou moins consciemment – ceux et celles qui le font aujourd’hui ont du courage car les défis sont nombreux.

Et nous aussi, les plus vieux, devons mettre les pôles à la roue et non les bâtons dedans. On peut s’ennuyer d’une époque plus lente et plus socialement huilée, mais si elle a déjà été, elle n’est plus désormais. À nous de jouer.

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Vieillir n’est pas pour les âmes sensibles.
Un jour, on se réveille et on réalise que la jeunesse s’est envolée sans bruit.
Mais elle n’est pas partie seule.
Elle a emporté avec elle vos insécurités, votre désir de plaire, votre peur de ne pas être à la hauteur.
Et à la place ?
Elle vous a laissé quelque chose de plus fort :
Un rythme plus lent, mais une démarche plus assurée.
La sagesse de dire au revoir sans crainte.
La grâce de chérir ceux qui choisissent de rester.
Le pouvoir d’être soi-même, sans complexe.
Vieillir, ce n’est pas perdre, c’est lâcher prise.
Il s’agit d’apprendre à accepter, à lâcher prise et à voir vraiment :
Cette beauté n’était jamais qu’un reflet dans le miroir…
Elle vivait dans chaque histoire, chaque cicatrice et chaque force silencieuse que nous portions en nous.
Vieillir est un cadeau.

Portez-le avec dignité.
— Inspiré par Meryl Streep

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