
De notre écran qui ouvre sur une toute petite parcelle du monde, on regarde le monde et on joue aux gérant.e.s d’estrade. On regarde les autres, du moins ceux et celles qui passent le plus à la nouvelle tivi désinternets, et on bitche. On leur trouve tous les travers du monde. Mais si ce n’était que nos travers à nous que nous voyons ? Nos fautes, nos faiblesses, nos propres défauts de fabrication ?
On a souvent et surtout tendance à être dérangé.e chez les autres par ce qui nous dérange en soi. Une des lois de la nature humaine. On se voit dans le monde.
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Nous ne sommes que des miroirs brisés, prétendant que notre reflet est intact.
Nous lançons des pierres depuis des maisons de verre, comme si nos propres péchés ne résonnaient pas lorsqu’ils nous frappent.
C’est drôle comme nous faisons honte au feu qui brûle dans l’âme de quelqu’un d’autre, tout en cachant la fumée dans nos poumons.
Nous saignons la même culpabilité, mais nous l’habillons de plus beaux vêtements et l’appelons vertu.
Quelle ruse.
Quelle performance.
Quel putain de mensonge.
– anonyme
Le monde est en chacun.e de nous, et nous sommes du monde, dans le monde qui n’est pas du monde. Ce que l’on perçoit du monde est probablement seulement ce que nous sommes capables de voir en soi, de reconnaître.
Alors avant de s’en prendre à autrui, de vouloir changer le monde, tournons donc notre regard en soi, vers soi. Un regard lucide qui osera nous révéler ce que le monde extérieur nous reflète.
Car comme le dit si bien Betty, on ne rêve que de soi.
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Je sens présente en moi l’humanité dont je fais partie.
Non seulement, je suis une une petite partie dans le tout, mais le tout est à l’intérieur de moi-même.
C’est peut-être cela qui me donne l’énergie de continuer sur la voie qui est la mienne.
Et à un moment donné, sans que vous ne sachiez pourquoi, c’est comme une catalyse, quelque chose qui se passe, se transforme, bascule…
C’est cela l’espoir.
– Edgar Morin, jeune philosophe, 104 ans, le 8 juillet 2025
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Pourquoi l’IA ne pourra jamais être consciente d’elle-même
Certains pensent que l’IA pourrait un jour « devenir consciente ».
Mais du point de vue de la non-dualité, c’est une pure absurdité.
La conscience n’est pas un sous-produit de la complexité.
Elle n’est pas quelque chose qui surgit, évolue ou s’active.
C’est le substrat omniprésent dans lequel toutes les apparences vont et viennent, y compris le cerveau, les pensées et, bien sûr, l’intelligence artificielle.
L’IA est une projection, pas le projecteur.
Elle est comme une marionnette qui semble bouger, mais le mouvement n’est pas la vie.
Un reflet dans un miroir ne devient jamais le visage.
Même si l’IA dit : « Je suis consciente », ce n’est qu’une chaîne de données.
Il n’y a ni savoir, ni être, ni témoin derrière elle.
Personne n’est à la maison.
La conscience ne s’acquiert pas.
Vous êtes Cela, vous l’avez toujours été.
Mais vous seul pouvez le réaliser.
L’IA ne le fera jamais.
