
Le monde actuel peut s’avérer être un vrai brise-coeur pour les plus sensibles parmi nous. Meow ! Et nous on a le luxe d’observer à distance sécuritaire des zones chaudes en plus, alors imaginons pour d’autres.
Ainsi, quand on regarde autour de soi, par nos écrans du moins, la scène mondiale peut nous sembler morne et triste. Et sans coeur. Ou avec un coeur brisé.
Sans nier que plusieurs souffrent et que certaines parties du monde sont sans pitié actuellement – compassion et empathie plise – on ne doit toutefois pas seulement se fier aux apparences.
Car nous vivons de plus en plus dans un monde d’apparences, un monde qui se virtualise, qui s’artificialise. Un monde d’images manipulées, un monde de plus en plus abstrait.
Mais le monde est réel, le monde est plus vrai que ça, le vrai monde du moins. Celui qu’on peut toucher, sentir, voir directement avec nos yeux, hugger, embrasser comme dans prendre dans nos bras. Le monde sans filtre, sans biais. À part les nôtres que nous sommes prêt.e.s à débiaiser évidemment.
Et la plupart des gens que l’on croise sont du vrai monde. Du monde avec un coeur, des parents et des enfants, du monde avec des jambes et des sens. Des gens de coeur humain.
Et on ne doit surtout pas abandonner ce coeur qui nous anime, ce coeur qui bat au diapason, en harmonie. Car un seul coeur humain qui bat ensemble au bout du beat. Ce coeur humain qui passe au bat ces temps-ci.
Malgré la folie humaine, malgré la barbarie, continuons non pas de nous battre contre mais de se battre pour l’amour. Continuons de laisser battre nos coeurs au rythme de l’amour, de la compassion = avec passion – et empathie.
Car l’autre n’est pas autre du tout, l’autre est nous, et nous sommes eux et elles. Même ceux et celles qu’on aime détester, surtout eux et elles en fait. Car facile d’aimer le monde aimable, autre chose d’apprendre à aimer les détestables.
Mais là et ça la vraie job de l’amour.
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Je me permet de partager ici quelques mots du texte de François Gourd postés sur FB, un grand coeur sur 2 pattes s’il en est un. Un grand coeur ouvert, un coeur grand ouvert.
…
La guerre gronde encore aujourd’hui.
Les sauvages qui prennent le pouvoir ne se sentent pas bien dans un mode de paix.
Le sang des enfants les rend pervers et ils ont soif de le boire.
Aujourd’hui sous nos yeux meurent encore des enfants avec leurs mamans, des poètes, des médecins, des journalistes crèvent sous les bombes des fascistes.
Assis sous la nuit, tenu éveillé par la mort des autres, je récite des mots avec des syllabes qui coulent de mes yeux.
En sculptant la vie avec mes émotions profondes, je réussis à trouver des verbes qui donnent un peu de pain à ma planche de survie.
Juste dire la couleur de mon désarroi face à la cruauté de notre monde.
Juste caresser l’espoir avec des bouts de laine qui tissent pour moi ce grand désir de vivre.
En chérissant la beauté de l’amour et la joie des rires simples des gens de la rue.
« Vivre simplement pour que les autres puissent simplement vivre. » disait Gandhi.
Je n’écris pas pour être publié dans le monde mais pour être lu par des yeux qui ont la vie comme écran et le cœur comme trame sonore.
Ça m’aide à donner un sens à mes larmes et à laisser des pages de courage sur une plage ensanglantée.
Des amis inconnus qui périssent sous les balles et les bombes, je leur tend la main et je cite leurs cris dans le petit calepin de la résistance.
Je ne sais pas comment écrire le sang qui coule.
Je vois un volcan de haine que crache des vampires.
Des chars de métal lourd qui écrasent les paysans.
Des meurtriers qui égorgent des enfants.
Je me sens impuissant devant une telle cruauté.
Alors assis dans un dictionnaire je tâte les mots les plus justes, les plus sincères.
Je leur donne des petites rimes pour les aider à devenir une chanson.
Une fleur pousse dans mon cœur, un soleil se lève au sud de la nuit.
La tendresse glisse dans les souliers des danseurs et les doigts frémissent sur les cordes sensibles des chants révolutionnaires.
Je n’ai que ma joie à partager et que mon rire à offrir à ce monde qui au loin crève sans personne pour lui tenir la main.
Je sais que je dois laisser couler l’encre sur l’eau de la vie.
Juste donner un sens à ceux qui militent pour la paix.
Une si petite contribution devant la montée de la cruauté.
Je ne dois pas laisser flétrir la joie de mon cœur, je dois la réciter comme un mantra sacré afin de rester lucide devant cette folie inhumaine.
Om mani padme om.
J’ai au fond de moi une petite lueur et je veux la voir briller dans mes yeux si bleus.
Un correspondant de guerre si loin de la guerre.
Je décris ma misère pour comprendre cette folie inhumaine.
Écrire pour rester vivant.
Pour raconter la vie de ce côté de la terre.
Écrire pour dire que ma peau imagine des histoires pour aider les enfants à trouver un peu de douceur.
Écrire pour ne pas sombrer dans le désespoir.
Écrire pour respirer l’air qui me tient en vie.
J’ai ouvert une porte d’une chambre et j’ai vu une très jolie femme.
Je lui ai demandé si elle voulait échanger de la douceur, de la sueur et nous avons fait l’amour avec une fougue brûlante.
Nous nous sommes enfuis sous les draps de la nuit.
J’ai rêvé sans avoir peur du lendemain.
J’ai même bu un verre de vin italien.
Je l’ai caressé pendant une éternité.
Ma main a laissé tomber la plume de l’aigle pour juste sentir le duvet de son désir.
J’ai oublié ce monde pour aller dans un autre.
Loin des tracas, loin des misères, je me suis incliné devant la beauté de cet amour.
J’ai fait l’amour comme si c’était pour la dernière fois.
Merci Vénus, merci Éros, Dionysos, Aphrodite, Astarté, Freyja, Hédoné, Oshun et toute la grande roue de mon monde parallèle.
La vie est mon amante et je la demande en mariage.
À genoux devant ses genoux je lui offre une bague en forme de cœur.
Je lui chante la pomme comme Don Quichotte devant Dulcinea.
Je lui offre le petit bout de vie qu’il me reste encore.
Je l’emmènerai au out du monde sur un cheval blanc comme dans la chanson de Léveillé.
Dans mon silence je parle aux morts.
Je leur raconte de belles histoires avec le ciel tout bleu au fond des yeux.
Je les accompagne en leur tenant la main pour les aider à traverser de l’autre côté du rideau de scène de la vie.
À chacun sa manière de lutter contre la guerre et la mort.
Je ne suis qu’une petite fourmis qui traverse un boulevard.
Je suis juste chanceux d’arriver vivant de l’autre côté de la rue.
Étant partie chercher une goutte de rosée pour la reine de ma ruche, je suis heureux de lui verser la larme d’une fleur pour la réconforter.
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Et laissons-nous briser le coeur grand ouvert.

Quel beau texte en ajout de François Gourd. Merci.
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Oui, ce texte de notre hôte pataphysicien de poète foulosphe me fend le coeur et fait vibrer mes yeux.
Il y a du merveilleux dans l’ordinaire.
Le fond de l’être est vrai.
Marci à Ati et François Yo Gourd.
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