SE BATTRE POUR, ET NON CONTRE

Ce qui importe n’est pas tant ce contre quoi vous vous battez, mais ce pour quoi vous vous battez.
– Jay Naidoo

Le monde déborde de causes contre lesquelles on pourrait choisir de se battre. Mais cela serait futile et improductif. Car les causes contre lesquelles se battre sont innombrables. Alors on peut se battre contre jusqu’à ce que mort s’en suive.

Se battre contre l’injustice ? Battons-nous plutôt pour la justice. Et pour la justesse de nos actions, l’adéquation entre nos pensées et nos actions.

S’opposer à la guerre ? Bien sûr, mais comme on dit, ce n’est pas en haïssant la guerre qu’on crée la paix. Alors semons tout d’abord la paix dans notre propre coeur, plantons la paix autour de soi, diffusons de l’harmonie.

Bien sûr que si on nous attaque, on doit se défendre, mais la plupart du temps c’est avec nos propres pensées qu’on se bat, avec notre propre dualité qu’on tergiverse, notre propre hésitation qui nous fait faire du surplace.

Unissons-nous tout d’abord soi-même, en soi, et le monde sera déjà davantage unifié. Car nous sommes le monde et son apparente dualité n’est probablement que nôtre.

Nous sommes tout de ce monde: autant Israël que la Palestine, autant la Russie que l’Ukraine, le blanc comme le noir et toutes les teintes de grises, et pas que 50. Nous sommes toutes les facette du monde. The Dark side of the Moon aussi.

Nous sommes, tout ce que nous pouvons et voulons être nous sommes. Nous sommes la somme de toutes les parties de la Vie, la petite comme la Grande. Oui Ti-Mé, oui Môman.

Nous sommes tout ce qui vit. Le soleil et la lune, la nuit et le jour. Nous ne sommes pas un visage à deux faces, pas qu’un visage à deux faces seulement, nous sommes toutes les faces de la Terre. Tous les coeurs aussi.

Nous sommes même la Terre, la Terre même, avec tout ce qui vit dessus comme dedans et au-delà. Nous sommes la Vie, un point c’est tout. Virgule et point virgule compris. Nous sommes les deux bras de la parenthèse, comme les trois points de suspension. Mais surtout soyons le point d’interrogation qui fait que tout est possible et que rien ne soit certain.

Nous sommes le bien, nous sommes le mal. Le bien de l’un, le mal de l’autre, comme la mal de l’un et le bien de l’autre. Mais au fond, comme en surface, si on observe bien, il n’y a ni bien ni mal, ni bien sans mal, et vice versa.

Nous ne sommes même pas l’Autre, nous sommes et moi et l’autre. Et ni moi ni l’autre car il n’y a qu’une seule et même vie qui englobe tout, qui inclut tout, qui comprend tout.

Un tout inclus la vie car dès qu’on veut exclure, on scinde et on sépare et on doit faire un effort. Penser qu’un pays nous appartient signifie automatiquement qu’il n’appartient pas à d’autres. Mais qu’est-ce qui nous appartient au fond ? Probablement plus nous qui appartient à la vie que le contraire. We belong.

Alors, lorsque confronté à un dilemme, visons la conscience, qui est l’observation silencieuse et sans choix de ce qui est; au coeur de cette conscience, le problème se dénoue de lui-même et devient alors complètement et totalement compris. – Krishnamurti

Belle pratique pour observer le monde dans toute sa dualité explosive ça non ?

Car nous on a le grande luxe d’observer à distance, dans le calme et la paix.

Ici.

Merci la vie.

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Appelez-moi par mes vrais noms
– Thich Nhat Hanh

Ne dis pas que je partirai demain,
car aujourd’hui encore j’arrive.

Regarde attentivement : j’arrive à chaque seconde
pour être un bourgeon sur une branche printanière,
un petit oiseau aux ailes encore fragiles,
apprenant à chanter dans mon nouveau nid,
une chenille au cœur d’une fleur,
un joyau caché dans une pierre.

J’arrive encore, pour rire et pleurer,
pour craindre et espérer.
Le rythme de mon cœur est la naissance et la
mort de tous les êtres vivants.

Je suis l’éphémère qui se métamorphose à la surface de la rivière,
et je suis l’oiseau qui, au printemps, arrive à temps
pour manger l’éphémère.

Je suis la grenouille nageant joyeusement dans l’étang limpide,
et je suis aussi la couleuvre qui, s’approchant en silence,
se nourrit de la grenouille.

Je suis l’enfant ougandais, tout en peau et en os,
les jambes fines comme des tiges de bambou,
et je suis le marchand d’armes, vendant des armes mortelles à l’Ouganda.

Je suis la fillette de douze ans, réfugiée sur un petit bateau,
qui se jette à l’eau après avoir été violée par un pirate,
et je suis le pirate, mon cœur encore incapable de voir et d’aimer.

Je suis membre du bureau politique, détenant un pouvoir considérable,
et je suis l’homme qui doit payer sa « dette de sang » à mon peuple,
mourant lentement dans un camp de travaux forcés.

Ma joie est comme le printemps, si chaude qu’elle fait éclore des fleurs dans tous les milieux.
Ma douleur est comme un fleuve de larmes, si abondant qu’il remplit les quatre océans.

Appelez-moi par mes vrais noms,
afin que je puisse entendre tous mes cris et mes rires à la fois,
afin que je puisse voir que ma joie et ma douleur ne font qu’un.

S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms,
afin que je puisse me réveiller,
et que la porte de mon cœur puisse rester ouverte,
la porte de la compassion.

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