
– Thich Nhat Hanh
Le monde est full pollué. D’images, de sons et de bruits, de mots, de concepts, d’élucubrations diverses. Diarrhée sociale de mots et d’images sensée nous relier mais qui nous scinde plutôt, nous sépare, nous submerge.
On nous remplit de bruits divers, on nous gave de bébelles auditives et visuelles. En fait on se laisse gaver, on se laisse bourrer. Comme des oies et des canards. Nous avons la foi grasse et grosse des mots des autres, de stunts publicitaires pondus par des pros de la pub, par des tentatives de conviction diverses des multiples lobbyistes aux intérêts certains et aux valeurs douteuses.
Nous sommes bombardés de slogans, de marques, de branding et de memes. Fou de même le monde. Gavé.e.s de stuff jusqu’à plus soif.
Depuis plus de 4 ans déjà, nous sommes un petit groupe d’ami.e.s du silence – et de la musique – qui nous rassemblons 4-5 fois par semaine pour méditer ensemble, en ligne. Des pauses de silence et de beauté musicale qui dansent ensemble, pour couper dans le gras du bruit, pour fuir la folie du monde dans le silence et l’introspection. Pitstop pour l’âme, les yeux, le coeur et les oreilles. Et on fait ça en ligne. Digne ligne.
On combat le feu du bruit roulant sans cesse par des flammèches de silence et des bulles de musique. Nos écrans deviennent des écrins quand on ouvre nos oreilles et qu’on ferme nos yeux. Namasté ! And shut up and listen !
Des espaces dédiés, alternant entre silence et musique, variant entre 20 et 45 minutes. Du temps et des espaces intérieurs pour arrêter, pour écouter, autant le silence que la musique, que nos pensées et émotions qui poppent up in between. Devant ou derrière.
Des moments sacrés, des moment de grâce. Des moments pour ne rien faire d’autre qu’être. Attentif, présent.e, ici. Tout simplement. en ligne avec le Divin.
Le fait d’alterner entre musique et silence nous permet de cheminer d’un espace à l’autre. Pour quelques minutes, la musique nous berce, nous prend et chemine en nous. Elle entre par les oreilles puis se faufile partout en soi, en soie. Jusqu’au coeur toujours. Coquine la musique. Elle nous adoucit et nous polit, elle nous introvertit.
Puis quand arrive le silence, elle continue de résonner, car chaque musique a son propre silence qui la suit si on sait écouter, si on sait arrêter et lui prêter toute notre attention. Et puis, de nouveau, après un temps quelconque à baigner dans le silence, une autre musique vient nous prendre et nous surprendre. Aller retour silence et musique. Pure harmonie. L’ouïe est un sacré sens.
Souvent, si on ne fait que faire silence, on finit par se perdre dans nos pensées, ou dans nos émotions ou sensations corporelles. Oh bien sûr, on peut toujours revenir à la respiration, le rythme ultime et connexion avec le Divin. Mais souvent le cerf-volant du mental quitte terre, le fil se détache, se rompt et off and away we fly. La musique nous ramène toujours, et nous ré-unit, nous réunifie car dans le silence, nous sommes seul.e, mais en partageant l’écoute d’une même musique, nous refaisons un. Re-bienvenue à bord.
Voyage magique entre soi et les autres, entre la solitude et l’unité. Entre le silence et la beauté musicale.
De fait, le silence est musique, et vice et versa, si on est à l’écoute, si on écoute finement, avec finesse et délicatesse. Plusieurs niveaux de décibels.
Le silence est d’or, et déjà, une richesse, et il se trouve d’autant plus beautifié et mis en valeur par la musique qui le révèle. Si on sait écouter. Car l’écoute est une pratique à raffiner, à peaufiner car on écoute aussi avec sa peau. En fait, on écoute avec tout son corps. En fait, on écoute ni musique ni silence, on écoute toujours la présence qui écoute, ce qui respire en soi.
Le silence, comme la musique, ne fait pas que se laisser écouter: ils se goûtent aussi. Ils s’égoûtent en nous, goutte à goutte. Les deux se cueillent et se recueillent, d’où la sensation de recueillement. Pour faire antidote à l’écoeurement dans lequel le monde extérieur peut parfois nous faire basculer parfois avec sa violence et sa grossièreté made in USA. Et ailleurs d’ailleurs.
Si jamais l’envie vous prend: virtueldojo@gmail.com
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La belle musique apaise le tumulte intérieur des pensées et permet à l’esprit de retrouver son état naturel de joie.
La musique libère notre esprit et nous permet de nous élever vers des sommets où nous pouvons expérimenter le céleste.
La musique ouvre notre esprit pour permettre la perception de nouvelles pensées d’une nature supérieure, ce qui nous procure une élévation spirituelle et produit encore plus de joie.
~ Wu Wei I Ching Wisdom
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Ce sont tous vos désirs que vous voyez lorsque vous pensez.
Mais lorsque votre esprit est calme, sans désir, vous êtes complet et aussi merveilleux que vous l’avez toujours été.
~ Papaji
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Le vieux George Orwell avait tout compris à l’envers.
Big Brother ne regarde pas.
Il chante et danse.
Il sort des lapins d’un chapeau.
Big Brother s’occupe de capter votre attention à chaque instant où vous êtes éveillé.
Il veille à ce que vous soyez toujours distrait.
Il veille à ce que vous soyez pleinement absorbé.
Il veille à ce que votre imagination se fane.
Jusqu’à ce qu’elle soit aussi utile que votre appendice.
Il veille à ce que votre attention soit toujours comblée.
Et être nourri, c’est pire que d’être observé.
Avec le monde qui vous remplit en permanence, personne n’a à se soucier de ce que vous avez en tête.
Avec l’imagination de chacun atrophiée, personne ne sera jamais une menace pour le monde.
– Chuck Palahniuk

