
– J. Krishnamurti
Bien sûr, il y a Gaza, le Soudan, l’Ukraine, Haïti et le Congo. Il y a aussi les règlements de compte, les tueries de masse et les voitures béliers. Sans oublier les réseaux asociaux où les mots de destruction massive sévissent désormais. La violence est répandue de par le vaste monde. D’où peut-être cette si grande quête de paix.
Mais il y a aussi nos petites violences quotidiennes. Autant celles envers nous-même que celles envers les autres. Car c’est avant tout avec soi que nous sommes en relation, face à nous-même que nous sommes peut-être les plus dur.e.s, sinon plus ou moins violent.e.s, en ne nous acceptant pas tels que nous sommes, en voulant changer, en essayant d’être toujours meilleur.e.s, plus ceci ou moins cela. Être quelqu’un d’autre carrément.
Et notre propre relation à soi se reflète inévitablement sur autrui, et/ou la remplace et prend sa place. Nos mots durs envers soi se rejettent dans la même mesure sur ceux et celles qui ne partagent pas nos opinions, notre propre rejet de soi se retourne en jugements sur les apparences physiques d’autrui qui poppent up avant même que nous nous en rendions compte. Et tutti quanti.
Souvent on aime haïr en dehors de soi mais au fond, possiblement seulement soi-même que l’on n’aime pas ni n’accepte suffisamment.
À chaque fois qu’on se surprend à détester Trump, la plus grosse cible de haine mondiale, ou la gauche ou la droite, ou les bleus ou les rouges, c’est un peu de haine envers soi-même que l’on peut dégager, que l’on relâche, que l’on sécrète. Et au final, ce n’est que nous-même nous que nous empoisonnons, une partie de nous-même que nous détestons, même si nous pensons le projeter en dehors de soi. Nous sommes l’émetteur/trice de cette haine et nous qui en subissons les braises.
La première relation – peut-être la seule vraie et réelle car on dit que c’est toujours à soi-même que l’on s’adressse – est celle que l’on entretient avec soi-même. Et celle-ci se reflète ensuite indirectement envers les autres.
Quand on s’accepte exactement tel que nous sommes, dans tous nos aspects, surtout ceux les plus difficiles à accepter, quand on peut se prendre dans ses propres bras, et ouvrir son coeur à soi-même et qu’on se sent bien dans notre propre peau. on aime le monde de la même manière.
Si on s’arrête qu’on y pense et le ressent, en effet, les mots de Krishnamurti sont plus que justes: La violence est plus subtile, plus profonde que ce que l’on peut s’imaginer en observant seulement le monde. La violence prend racine dans notre propre coeur si l’on n’y cultive pas l’amour, l’empathie et la compassion envers soi-même.
Sinon on projète nos malaises sur autrui, on les rejette sur le vaste monde, et sur tout le monde. Ce monde qui n’est qu’écran de notre propre film intérieur qui prend place en soi dans les tréfonds de notre âme.
Ainsi on doit apprendre tout d’abord à s’aime soi-même, ce qui constitue peut-être l’une des plus grosses et dures job au monde. Pas en opposition ni en comparaison aux autres, simplement en soi pour pour soi, pour qui l’on est.
Je sais, ces mots peuvent sonner simplistes à vos yeux. Ils sonnent ainsi aux miens en les écrivant. Mais ce sont souvent les mots et les vérités les plus simples qui sont les plus fondamentales. Et les plus difficiles à mettre en pratique, à appliquer au quotidien.
Il y a tant de sources de distraction en ce monde, au fil de nos écrans qu’on en oublie souvent de revenir à soi et que tout ce que l’on voit n’est, au fond, qu’une réflection de soi-même.
Alors salut miroir miroir, euh moi, euh toi, ben nous.
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Faut faire attention à ce qu’on dit.
Je sais que ce que je dis revit dans l’esprit de qui l’entend.
C’est pour ça qu’il faut faire attention aussi à comment on le dit.
C’est de notre responsabilité de choisir nos mots et la musique qui les accompagnent.
Reste le souffle et le soin qu’on leur porte.
Une maladresse est vite arrivée.
L’accident nous guette.
Regarder derrière, regarder devant, regarder sur les côtés avant de s’engager, voilà pour la conduite de nos véhicules verbaux. Manœuvres délicates.
Le silence aussi se manie avec précaution.
Pas qu’il se remplisse de quelque malentendu ou mot maudit.
Bien sûr que les mots font écho dans nos solitudes.
La nuit.
Et c’est là que quelques pieds se touchent pour former nos corps partagés.
Notre corps social.
Faire société, c’est bien parler.
Faire attention à ce qu’on dit.
– Dick Annegarn
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Avoir la possibilité de blesser ceux qui nous ont blessés, et ne pas le faire… voilà ce qui nous distingue vraiment d’eux.
La véritable force ne réside pas dans la vengeance, mais dans le contrôle, dans le choix de la paix plutôt que du ressentiment, et dans le fait de prouver que nous sommes plus grands que la douleur qu’ils nous ont causée.
– Morgan Freeman

Je seconde mon ami, mon frère, mon miroir…
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Nos véhicules vervaux…
Oui les mots sont puissants.
Touchante celle-ci.
Merci.
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