
Tant à guérir en cette existence. La vie n’est peut-être, au fond, qu’une grande et continue opportunité de guérison. De blessures et de guérisons.
Bien au chaud et protégé.e.s jusque là dans le ventre de notre mère, dès la naissance, on accumule les chocs et les traumatismes, autant dans et sur le corps, l’esprit que la psyché. Jusque dans l’âme peut-être. Ou peut-être est-elle intouchable cette âme, petit bout de Dieu en nous – ou du Grand Esprit c’est selon – qui observe tout et toujours avec parfaite neutralité. Ah ces mots si limités.
Chocs émotionnels, blessures physiques, contractions psychiques nous guettent et nous tombent dessus au fil des événements de la vie qui peut s’avérer inévitablement dure et confrontante. À des degrés divers selon les contextes et les circonstances.
La vie au contact du monde extérieur nous forme et nous forge, nous sculpte et nous laboure, et laisse des traces, visibles et moins, plus ou moins indélébiles. Des traces que l’on doit apprendre à porter dans ses bagages pour la suite du grand voyage humain.
Et tout au long de notre existence, on doit apprendre à faire la paix avec ce qui nous est arrivé, apprendre à guérir, à maturer avec ce matériau reçu et parfois imposé contre notre gré. Certaines expériences sont plus difficiles que d’autres à accepter et à intégrer, ou plus longues à faire siennes, pour éventuellement, peut-être dans le meilleur des cas, pouvoir reconnaître leur richesse.

Souvent la vie nous amène à revivre des expériences semblables à celles qui nous ont heurté jadis pour développer un autre point de vue face au lieu du crime que l’on porte en soi et qui y est resté gravé.
Ce faisant, on le revit, la sensation originale est activée, réveillée, mais avec une certaine distance, une certaine maturité, avec une perception différente, et une intensité légèrement moindre, ce qui nous permet d’intégrer la leçon, de revivre l’expérience sans être autant submergé.e par la douleur.
Comme le dit Stephen Levine plus haut: guérir c’est toucher avec amour – et acceptation – ce qui avait été précédemment touché par la peur – et la douleur. C’est une transformation, une transmutation.
Concernant la nuance entre douleur et souffrance, on affirme que par notre humanité, la douleur est inévitable, mais que la souffrance serait optionnelle. Je vous laisse mijoter ça par et pour vous-même. Subtile nuance.
Comme le dit ci-bas Molesey Bridgette dans le Queen Code : la guérison se produit quand la voix intérieure qui nous démolissait jadis devient celle qui nous nous élève et nous permet d’avancer.

En ce sens, la guérison est aussi une intention, une décision, une direction. Soit celle d’oser fouiller en soi, ou se permettre d’y descendre, ou de laisser émerger, et y cueillir le matériau brut qui nous a formé et forgé et y puiser une profondeur, une inspiration profonde, une source de jus de vie.
On le constate, ce sont les souvent les personnes qui ont vécu les plus grands traumatismes qui peuvent s’avérer les plus aidantes, les plus soutenantes, les plus aidantes en terme de guérison pour autrui.
Pour, ultimement, gairire.
La vie n’est supportable que si l’on y introduit non pas de l’utopie mais de la poésie , c’est-à-dire de l’intensité , de la fête , de la joie , de la communion , du bonheur et de l’amour.
– Edgar Morin
___
La vie va retirer ce que vous avez, jusqu’à ce que vous arrêtiez de vous plaindre et que vous commenciez à remercier.
La vie envoie des personnes conflictuelles pour vous soigner, pour que vous arrêtiez de regarder dehors et que vous commenciez à refléter ce que vous êtes à l’intérieur.
La vie vous permet de retomber et de nouveau, jusqu’à ce que vous décidiez d’apprendre la leçon.
La vie vous éloigne de la route et vous présente des carrefours, jusqu’à ce que vous arrêtiez de vouloir tout contrôler et que vous couliez comme une rivière.
La vie met vos ennemis sur la route jusqu’à ce que vous arrêtiez de réagir .
La vie vous fait peur et vous fera peur autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que vous perdiez la peur et que vous retrouviez votre foi.
La vie vous éloigne des gens que vous aimez, jusqu’à ce que vous compreniez que nous ne sommes pas ce corps, mais l’âme qu’elle contient.
La vie se moque de vous plusieurs fois, jusqu’à ce que vous arrêtiez de tout prendre si au sérieux et que vous puissiez rire de vous-même.
La vie vous brise autant de parties autant que nécessaire, pour que la lumière pénètre en vous.
La vie vous confronte aux rebelles jusqu’à ce que vous arrêtiez d’essayer de contrôler.
La vie répète le même message, si nécessaire avec des cris et des couvercles, jusqu’à ce que vous l’entendiez enfin.
La vie envoie des éclairs et des tempêtes pour vous réveiller.
La vie vous humilie et parfois elle vous défait encore et encore jusqu’à ce que vous décidiez de laisser votre ego mourir.
La vie vous refuse des biens et une grandeur jusqu’à ce que vous arrêtiez de vouloir des biens et de la grandeur et commenciez à servir.
La vie coupe vos ailes et élague vos racines, jusqu’à ce que vous n’ayez plus besoin d’ailes ou de racines, que vous disparaissiez juste dans les formes et que votre être vole.
La vie vous refuse des miracles, jusqu’à ce que vous compreniez que tout est un miracle.
La vie raccourcit votre temps, pour que vous vous pressiez d’apprendre à vivre.
La vie vous ridiculise jusqu’à ce que vous vous ne fassiez plus cas de rien, ni personne, pour qu’alors vous deveniez tout.
La vie ne vous donne pas ce que vous voulez mais ce dont vous avez besoin pour évoluer.
La vie vous blesse et vous tourmente jusqu’à ce que vous lâchiez vos caprices et vos colères et appréciez votre respiration.
La vie vous cache des trésors jusqu’à ce que vous appreniez à sortir dans la vie et à les chercher.
La vie vous refuse Dieu, jusqu’à ce que vous le voyiez en tous et en tout.
La vie vous réveille, vous élague, vous brise, vous déçoit… mais croyez-moi, c’est pour que votre meilleur moi se manifeste… jusqu’à ce que seul l’amour reste en vous. »
– Bert Hellinger
___
J’AI DEMANDÉ …
J’ai demandé au Grand Esprit qu’il retire
Mes habitudes et mes manies…
NON Me dit-il…
Ce n’est pas à moi de les retirer,
Mais à toi de les abandonner.
J’ai demandé au Grand Esprit
Qu’il guérisse l’enfant handicapé
Pour qu’il soit complet….
NON
Son esprit est entier,
Son corps est seulement temporaire.
J’ai demandé au Grand Esprit qu’il m’accorde
La patience …
NON
La patience est un sous-produit de tribulations
Elle n’est pas accordée, Elle est apprise.
J’ai demandé au Grand Esprit
Qu’il me donne le bonheur…
NON
Je te donne des bénédictions;
Le bonheur dépend de toi…
J’ai demandé au Grand Esprit qu’il m’épargne la douleur…
NON
Les souffrances t’éloignent de la matière,
Et t’approchent de plus en plus de moi.
J’ai demandé au Grand Esprit
Qu’il me fasse grandir et mûrir mon âme…
NON ! NON !
Tu dois grandir et mûrir toi-même
Mais je te taillerai pour te rendre fructueux.
J’ai demandé au Grand Esprit
Toutes les choses que je peux aimer dans la vie…
Mais…NON
Je te donnerai la vie,
Afin que tu puisses y aimer toutes les choses.
J’ai demandé au Grand Esprit
Qu’il m’aide à AIMER les autres,
Autant que Lui m’aime!…
Alors satisfait et très content le Grand Esprit me dit : Ahhhh !…
Finalement ton vœux est bon!
Tu peux être UNE PERSONNE
Pour tout le monde,
Mais tu es sûrement LE MONDE
Pour une seule personne.
Ce jour est le tien, prends en soin…
Que le grand esprit te bénisse… »
Paroles Amérindiennes via Christine Pilar Estirac
