AIMER LE MONDE PROFONDÉMENT

Parfois, votre rôle n’est pas de changer le monde avec fracas, mais de tout simplement aimer profondément, en écoutant avec attention et en vivant avec une douce intention.

J’ai glissé, hier, à la fin de ma chronique https://atisupino.com/2025/05/15/petits-maillons/, cette superbe citation qu’une amie a délicatement copiée dans un commentaire, mais que peu de lecteurs/trices ont dû voir. Car c’est le printemps, tant mieux, sortez, manquez-moé.

Mais je la reposte, cette fois en haut de page, pour la montrer et lui faire prendre l’air général des réseaux défilant à toute allure, comme une graine au vent, et peut-être la faire flasher dans la luminosité de vos écrans, car ces genres de petits mots doux et gentils nous aident à vivre. Et de l’aide à vivre en ces temps de fous, on en a tous et toutes besoin. Prozac textoel et littéraire. Avec effets secondaires de légèreté.

Trop souvent les plus belles paroles, celles les plus utiles pour vivre, passent inaperçues, elles passent tout droit devant nos yeux et dans le travers de nos oreilles. Et comme celles-ci en sont, permettez-moi de rebelotter.

Alors rebelotte :

Parfois, votre rôle n’est pas de changer le monde avec fracas, mais de tout simplement aimer profondément, en écoutant avec attention et en vivant avec une douce intention.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais souvent je voudrais en faire plus pour alléger le sort du monde. Un peu sauveur, le ptit moi, oui. Tenez, ce matin je voyais que les Kaboulais risquaient de manquer d’eau d’ici quelques années et je me demandais ce que je – ou on c’est selon – pourrais bien faire pour aider car les familles doivent choisir entre boire et manger.

Pendant que nous on fait nos numéros 2 dans l’eau potable ici, dans des réseaux qui en perdent une bonne partie avant qu’elle n’arrive même à nos champelurestuyau et eau qui leakent – et que mononc Maurice lave encore son char avec, ou son entrée de garage, c’est très selon et encore pire.

Pas facile de savourer sa propre petite paix personnelle sans un ptit brin de remords quand on constate l’état du monde, l’état du ptit monde ordinaire dans notre grand monde à l’envers.

Alors quand ça devient trop dur de vivre, je me relis ce genre de mots : votre rôle n’est pas de changer le monde avec fracas.

Et je le personnalise, je lis en je, je m’y relie: ton rôle n’est pas de changer le monde avec fracas. Et je pause, repause et me dit relaxe Max – même si je me nomme ni Max ni Remax.

Et je continue car on garde souvent le meilleur pour la fin, ah les finfimots: mais de tout simplement aimer profondément, en écoutant avec attention et en vivant avec une douce intention.

Tout simplement aimer profondément notre monde un peu malade et beaucoup injuste ?

Trop simple et évident et pourtant, quoi faire d’autre ? Mais aimer – profondément et même légèrement – les gros bullies et les injustices qu’ils commettent est du sport extrême, pas de l’amour 101 ça, un Master Class pour les pros de l’amour inconditionnel en devenir.

en écoutant avec attention

Moins habiles nous sommes devenus pour écouter en nos temps modernes surchargés de mots et d’images, vrais, faux, truqués ou pas on sait pus. On entend beaucoup beaucoup de choses mais on écoute beaucoup beaucoup moins, de moins en moins en fait. Inversement proportionnel qu’on dit. Tout en doutant beaucoup, de tout. Alors tendons les yeux, comme les oreilles et tous nos autres sens. Pour en donner un peu au monde, du sens je veux dire.

et en vivant avec une douce intention

La cerise sur mon flyday… ah si seulement on pouvait réussir à vivre avec une douce intention, en portant attention. Sans tension. Pas aussi simple qu’il n’y parait de vivre avec une douce intention. Nous sommes devenus dur.e.s, exigeant.e.s, tendu.e.s justement. Et malgré la popularité du concept de bienveillance, nos intentions ne le sont pas toujours.

Toujours on court et vit trop vite, on vit trop dur, de plus en plus dur et de plus en plus vite vite. Vite vite la vie, la mort s’en vient. Sprint vers la mort.

Alors en ce long week-end de la fête de la Reine du Dollar des Patriotes, or something like that, lundi de congé anyway, je vous souhaite seulement mais totalement de vivre avec une douce intention. Envers vous-même comme envers le monde, mais adroitement. On n’a pas à oublier ceux et celles qui souffrent, à les nier, ni à les sauver, on peut les écouter, et faire attention tout en les portant en nos coeurs. Humain.e.s.

Avec une douce intention, avec une douce attention.

Moi je passerai quelques jours à chanter et à jouer dring dring avec mes ami.es de la musique de mon choeur. Avec attention, et une douce intention.

___
Et au fond, je crois que nous n’avons rien à faire pour mériter l’amour.
Toute notre vie, nous nous acharnons à paraître plus beaux, plus intelligents.
Mais j’ai compris deux choses.
Ceux qui nous aiment nous regardent avec le cœur et nous prêtent des qualités qui dépassent ce que nous sommes réellement.
Et ceux qui ne veulent pas nous aimer… jamais nos efforts ne leur suffiront.
Oui, je crois sincèrement qu’il est essentiel de laisser nos imperfections en paix.
Elles sont précieuses.
Elles permettent de reconnaître ceux qui savent nous voir avec le cœur.

– Fridha Kahlo

Laisser un commentaire