
Chère Mère de Dieu, Dear Mother of God,
Cara Mater Dei (oui, en latin aussi, car certains disent que c’est LA langue maternelle)
Apparemment, tu nous aurais légué un fils jadis. Selon les traditions et les régions, on le nomme, Jésus, Allah, Moïse, Krishna, Jehovah. Name him. Mais justement, jamais de fille dans l’Histoire.
Pourtant, s’il y a de la vie humaine ici-bas sur terre, ce sont bien les femmes qui la mettent au monde, la nourrissent, l’élèvent, l’éduquent, en prennent soin de cette vie. Comme chez la plupart des espèces de la vie animale aussi.
Mais chez les humains, on dirait que ce sont les boys qui ont hacké la télécommande, eux qui ont volé le joystick.
Depuis les débuts de l’humanité, les boys club du monde entier se font aller les bijoux de famille et la ptite lance qui vient avec un peu partout sur la boule, jusqu’aux coins les plus reculés du globe, pour détruire, exploiter, conquérir et rentabiliser. Hey man, t’as beau faire pipi loin loin, pas ça qui donne la vie, ni la dignité.
Et on dirait bien qu’ils l’ont perdu les boys. La boule, comme la plus décente et minimale humanité. Désormais, ils pissent leurs grossièretés jusque sur les réseaux asociaux.
Un peu partout sur la planète, on tue mères comme enfants. On affame et assoiffe des peuples, on les bombarde et on les mitraille aussi. Hôpitaux et travailleurs humanitaires inclus à Gaza.
Et maintenant, comme on n’arrête jamais le progrès, jusqu’à ce que lui le fasse, on ne se salit même plus les mains à jouer à la guerre, on la fait par drones interposés et par petits pitons rouges. Jeux de guerre. À la guerre comme à la guerre. Guère de paix ici-bas.
Et ça semble être majoritairement des gars, des grands ptits gars, des boys – car on ne peut qualifier d’hommes des gens qui posent de tels gestes ou prennent de telles décisions – qui s’activent avec ces armes de destruction humaine, comme eux qui concoctent ces plans machiavéliques. La guerre est même devenue une entreprise privée accompagnée de profits assurés. Business unusual.
Gênant d’être un mâle. Mal et mâle, peut-être un lien ?
Les corporations menées par des big bosses exploitent la planète sur laquelle on vit, notre mère terre, pour des marges de profits toujours plus grands, sans se rendre compte qu’on devra rendre des comptes aux générations futures. Comme à soi-même. Sur notre lit de mort, ou avant.
Ça va même jusque là l’indécence.

Hier, dans le cadre de l’une des institutions les plus riches et shining du monde, une gang de monseigneurs/cardinaux slash whatever leur titre puisse être ont de nouveau nommé un ptit monsieur comme représentant de l’une des branches politico-religieuse qui prétend descendre directement de toi Mom.
Oh, rien contre lui perso, il a l’air bien sympathique le monsieur.
Non Jean-Pierre, God is not an American, mais son numéro 1 l’est désormais.
Un homme de foi. Encore une fois un homme. Encore one of the boys. Dans une institution de boys only. Un peu décourageant môman sacraman.
Un peu pathétique de voir tout ce clinquant rituel full testostérone en robes d’or enrobées d’or prendre place dans un palace oréolé de glamour et de richesse dégoûlinante, dans un monde ou certains sont pourtant si pauvres, un club privé cathodique niché dans une richesse de pacotille ostentatoire.
Ciboire Mom, quand est-ce qu’on fait sauter ça ? OK j’me calme môman.
Le monde entier retenait son souffle. Mais jamais de fumée sans feu au cul. Puff le magique dragon. Le suspense n’était pas au niveau du genre hier. Comme il ne l’a jamais été. Comme dans la plupart des cas en ce trop mâle monde. Qu’au niveau du nom, et de sa provenance qu’on prenait des gageures (parait que ça bettait là dessus à Vigas).
Donc ce sera mononc Léon 14 des States pour la suite.
Les monseigneurs semblent avoir bien calculé leur choix. Fine politicaillerie religieuse s’il en est une. On verra de quelle nature sera le combat entre les deux ptits coqs des États. Hier en tous cas, c’est celui avec la robe et le chapeau qui a gagné la bataille médiatique. Tiens mon Donald.
Môman divine, on en appelle à ton inspiration pour nous guider pour les prochains pas de l’humanité car me semble que nous sommes au seuil de quelque chose d’important. Je ne sais pas si c’est plus important que ça ne l’a jamais été auparavant, mais ça sent le brûlé un tsi peu plus qu’avant. Pis je pense pas que ça soit seulement la fumée noire puis blanche qui est sortie de Rome.
Certains voient le déclin d’un empire certain à venir bientôt, d’autres, le début de quelque chose de nouveau. Espérons que Léon sera du bon bord d’la patente. Parce que pour l’autre American Golden Boy, on n’a pas d’espoir, au contraire.
Si on pouvait seulement reconnaître que depuis que les boys sont en charge ici-bas, avec leurs jeux de guerre et de cowboys et d’indiens, le yable est pogné dans la shoppe humaine. Au plus fort la poche et tow tow tow.
Alors peut-être qu’on pourrait essayer de changer le genre du monde en charge pour un bout ?
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L’Homme déboula sur la Terre,
Zigouilla les bêtes
Fissionna l’atome
Traficota le gène
Modifia les organismes
Acidifia les sols
Plastifia les mers
Et barbouilla l’atmosphère.
Tout cela en si peu de temps : quel talent !
Puis il nomma « nuisibles » ceux qui ne participaient pas à l’entreprise.
– Sylvain Tesson
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Justement, synchro, excellente chronique sur la maternité par JoBlo ce matin
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/877387/mal-mere
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Et du point de vue des premières Nations
On dit que son nom est le pape Léon XIV et qu’il est le premier à venir des États-Unis.
Mais pour nous, les Premiers Peuples de ces terres — ceux dont les histoires remontent aux rivières, aux étoiles et aux pierres — nous ne jugeons pas les dirigeants par leurs titres, mais par leur relation à la vérité.
Et donc, on regarde de près.
Avant que la fumée blanche ne s’élève à Rome, Robert Francis Prevost a passé des années au Pérou, marchant parmi les peuples autochtones des Andes.
Il était missionnaire là-bas, un homme d’Église apportant ses enseignements dans des communautés qui avaient déjà leurs propres façons de prier, de guérir et de connaître le pays.
Certains disent qu’il a offert de l’éducation et du soutien.
D’autres connaissent le poids qui accompagne toujours l’arrivée des prêtres avec une croix dans une main et des promesses dans l’autre.
Il n’est pas un étranger dans nos communautés, non pas de nom, mais de par son rôle.
Un missionnaire.
Pour plusieurs de nos ancêtres, ça voulait dire plus que la foi.
Cela signifiait le démantèlement du langage, le remplacement des cérémonies, le brûlage des objets sacrés.
Mais ce pape, comme celui qui l’a précédé, parle de ponts.
Il dit qu’il veut marcher avec les pauvres. Pour rejoindre ceux qui sont oubliés.
Il dit qu’il respecte le travail du pape François, qui est venu sur nos terres, s’est excusé pour le rôle de l’Église dans le génocide des pensionnats et a demandé pardon — même si la doctrine de la découverte plane toujours comme un fantôme dans les coffres du Vatican.
Le pape Léon XIV apporte avec lui la promesse de continuité, de bâtir sur ce qui a été commencé.
Mais on a pas besoin de suite.
On a besoin de transformation.
On a besoin d’un pape qui ne se contente pas de visiter nos territoires, mais qui nous rend ce qui nous a été pris.
Nous avons besoin de plus que des excuses : nous avons besoin que le Vatican annule les doctrines mêmes qui ont déclaré nos terres vides et nos vies jetables.
Nous avons besoin que nos langues soient soutenues, que nos chefs spirituels soient respectés, que notre souveraineté soit reconnue — pas seulement en paroles, mais en actes.
Si le pape Léon écoute vraiment, qu’il entende ceci :
On est toujours là.
On a nos propres méthodes.
Nous ne cherchons pas le salut, nous recherchons le respect, la justice et le rétablissement de ce qui a été volé au nom du Christ.
S’il veut marcher à nos côtés, il doit venir non pas comme un prof, mais comme un invité.
Pas comme un sauveur, mais comme un apprenant.
Que le pont qu’il construit soit fait de vérités enfin dites —
et dont les fondements ne sont pas établis à Rome, mais dans les terres où nos ancêtres nous chuchotent encore à travers les arbres.
– Tapwe,
Kanipawit Maskwa
John Gonzalez
Réseau Standing Bear

Essayer de changer le genre du monde….Un boute !
Il est permis de rêver.
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