
Le monde englobe la beauté comme l’horreur. On dirait toutefois que l’histoire de l’humanité a tendance à nous rappeller surtout l’horreur. Comme les médias qui rapportent aussi dans les temps présents surtout les événements moins glorieux.
Or, nous avons tous et toutes le choix de pointer notre regard sur les objets de nos préférences. Parfois à partir de positions plus confortables.
D’un côté, si nous évacuons la beauté au profit des événements politiques, économiques et sociaux moins brillants, et on sait qu’ils sont nombreux, nous croupirons sour le poids de la laideur et de l’inhumanité. Nous deviendrons laideur.
Par contre, si nous vivons coupé.e.s complètement de la laideur du monde, nous ne vivrons qu’en surface, sur la pointe de l’asperge.
L’art de la vie consiste à marcher sur le fil existentiel d’un fin équilibre entre réalité et imagination, entre beauté et laideur.
Demeurer humain.e dans un monde inhumain, visiter la justice et le justesse dans un monde injuste.
Utiliser notre colère et la révolte suscitée par l’injustice pour insuffler plus de justice et de solidarité en ce monde.
Continuer à rire et à voir le beau dans un monde prodondément triste et sans coeur. Telle est notre mission d’humain.e.
Faire avec ce que l’on est, avec ce que l’on a.
Jouer entre le tout noir et le tout blanc, manier les tons de gris, et y ajouter toute la couleur de notre humanité, comme celle de la nature.
Telle n’est pas une tâche simple, ni facile car l’équilibre n’est que constant déséquilibre. Une danse ente le trop et le pas assez.
Certain.e.s choisissent de se boucher les yeux devant l’horreur. D’autres de s’évader dans des paradis artificiels. D’autres encore plongent dans la création artistique ou se réfugient dans l’humour, le sarcasme ou le cynisme. Alors que certaine.s préfèrent s’en remettre à un Dieu quelconque et à un ailleurs meilleur.
Chacun.e. ses stratégies devant la grande diversité de la Vie, de la vie. Autant celle avec un V majuscule, que celle avec un petit v. Peut-être là la justice. Faire avec du mieux que l’on peut. Pour explorer ses propres profondeurs comme les hautes sphères. Pour être en contact soi, comme avec le monde.
Ce temps un peu terne coincé entre l’hiver et le vrai printemps nous incite à fouiller en soi pour trouver cette capacité d’émerveillement, et stimuler notre muscle créatif et imaginatif et, comme les érables et les bouleaux, à se laisser couler avec le flow.

marcher le chemin du milieu…
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