
– J. Krishnamurti
Plusieurs d’entre nous savons des choses, plein de choses. Tellement que nous pensons – presque – tout savoir, sur tout, à-propos de tout, le monde comme les gens.
Nous connaissons – ou pensons connaître – la politique internationale, l’économie mondiale, la médecine ainsi que les mondes supra-naturels. Nous savons un peu de tout mais nous ne savons rien du tout vraiment.
Parce que nous avons accès à des moteurs de recherche, nous sommes une génération pensante, du monde de tête. On vit dans nos écrans, on regarde le monde à partir de nos deux fesses et nous pensons y vivre. Pourtant, nous sommes devenu.e.s. davantage spectateurs/trices qu’acteurs/trices.
Nous avons une question ? Nous la googlons et nous obtenons une réponse (si au moins on analysait l’ensemble des réponses) et nous pensons savoir, nous nous pensons connaissant.e.s. Des ti-Jos et des tites Jeannes pleins de savoirs.
Parce que nous voyons des reportages sur les guerres, nous pensons connaître la guerre. Nous savons mais nous ne savons rien vraiment. Rien d’autre que notre petite vinaigrette détrempée de confort et de sécurité, contenue dans nos oeillères d’occidentaux ouatté.e.s. On regarde le monde avec nos yeux roses, et bien pensants.
Cette vie protégée, qu’on commence tout juste à voir s’effriter devant nos yeux chez nos voisin.e.s du Sud, est pourtant si fragile, et si mystérieuse. Et cette vague autocratique d’autocrétinisme pourrait très bien nous frapper bientôt si on ne reste pas vigilant.e.s., si on ne s’organise pas. Car on se croit toujours protégé.e.s simplement parce qu’on croit en la protection divine. Mais aucune partie de l’humanité n’est vraiment protégée. Les Américain.e.s le découvrent depuis quelques mois.
Au fond on ne sait rien. Rien d’autre que ce que l’on a vécu soi-même, que ce qui nous a touché, rentré dedans, fait mal. Ce fait devrait nous garder humbles, et nous faire vider notre tasse again and again. Pour repartir frais et fraîche à tous les matins, en fait à chaque respiration, à chaque seconde.
Car on doit toujours vider sa tasse. On peut toujours apprendre, on doit toujours apprendre et rien n’est jamais acquis. Mais pour apprendre, il faut tout d’abord accepter de désapprendre, et garder sa tasse vide et prêt à être rempli de tout et de n’importe quoi.
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On vieillit quand on abandonne sa vie entre les mains des autres, quand on a plus envie d’apprendre, quand on croit qu’on ne tombe amoureux qu’à vingt ans.
On vieillit quand on est trop rationnel, parce que la rationalité ferme les portes de l’imagination, coupe les ailes et désactive les rêves.
On est vieux quand on perd l’envie de s’émerveiller.
– Isabelle Galle
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Lecture intéressante à-propos du narcissisme spirituel via mon ami Jean Gagliardi
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Petite prière aidante

