
Empathie, empathie. Encore. Toujours. Quoi d’autre importe dans la vie ? Car on ne vit pas que pour soi. En fait, on vit en partie pour soi, mais beaucoup, aussi, en partie pour les autres, avec les autres. On vit dans le même monde que les autres. Mais l’idée est de rendre les autres semblables à soi-même.
Car au-delà des limites de notre corps, dans lequel se situe notre âme – quoi que certains disent que c’est l’âme qui contient le corps physique – contenu, retenu et tenu par et dans notre propre peau, nous sommes aussi les autres que soi alors que le monde est nous. Qu’une apparente frontière, limite artificielle, entre moi et les autres, entre les autres et moi.
Quand on nait, on ne saisit pas cette différence, cette distinction entre nous et les autres. On nait monde.
L’empathie est généralement considérée comme la capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il/elle ressent.
Il me semble que ça devrait être la valeur à préconiser ces temps-ci car le monde s’oppose, se confronte, s’affronte. Dans le vide surtout car on se rencontre moins qu’avant semble-t-il aussi. On échange beaucoup de mots, d’images, de posts. Mais peu de rencontres en chair et en os. On vit un peu désincarné.e.s. Par écrans interposés. Chacun.e dans nos écrits et nos écrins virtuels.
L’empathie est différente de la sympathie qui, elle, repose surtout sur la similitude des sentiments. L’empathie requiert une ouverture, une capacité de s’identifier à tous les sentiments, et non seulement à ceux qui ressemblent ou soutiennent les nôtres.
Avoir de l’empathie pour ceux et celles qui éprouvent et expriment des sentiments opposés aux nôtres représentent possiblement le plus grand défi de la vie. On doit – tenter de – se mettre à leur place. Essayer de comprendre d’où ils/elles viennent, ce qu’ils et elles ont vécu, ce qui les a amené.e.s. à adopter telle ou telle perspective.
Pour ce faire, il faut sortir de ses propres souliers pour se mettre à leur place, se sortir de soi et de ses croyances et pré-supposés.
Extase, état hors de soi, sortir de soi. Pour pouvoir sentir et comprendre l’autre, les autres. Surtout ceux et celles qui nous dissemblent. Cela requiert d’être solide en soi, ne pas avoir peur d’être provoqué.e et capable et prêt à se redéfinir constamment. Encore et encore. Se remodeler en fonction de nouvelles informations, redéfinir sa conception du monde. Dés-apprendre pour pouvoir ré-apprendre. Pas facile ni évident. Mais essentiel pour continuer à apprendre et à se développer.
Let’s make human beings complete and open again.
Si on veut survivre avec dignité. Oui Mme Hepburn.
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réflexion intéressante en ce sens:
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/858721/chronique-vieillir-mal
