
On a beau tenter de ne pas trop suivre l’état du monde, on ne peut se fermer les yeux complètement. Notre monde tout de même.
Ce matin, j’ai vu passer une manchette voulant que le cessez-le-feu à Gaza soit rompu et qu’Israel y a tué 300 personnes. Et tout à coup, comme une craque dans l’armure. Droit au coeur. Quand on rajoute ça à tous les autres conflits armés – et économiques – sans parler de notre planète qu’on abuse à tour de terre, la vibe générale mondiale ne vole pas haut. Malgré toute la beauté du monde.
Moi, comme plusieurs d’entre nous qui vivons dans la ouate ici, nous tentons souvent de ne pas trop nous laisser affecté.e.s par l’état du monde. On se dit que ça se passe ailleurs, qu’on ne peut rien faire pour arrêter ce qui s’y passe, etc. Tout vrai. On se tient sur les lignes de côté, en parallèle des événements catastrophiques. On rationalise, on garde une saine distance entre les faits et soi. On ne veut pas trop se ternir le moral. Normal et tout à fait humain.
Mais comment est-il possible de ne pas être touché.e par tout ce qui passe dans le monde ? Par quel procédé mental peut-on se protéger ? Et pourquoi veut-on se protéger de ce qui se passe dans ce monde fou et sanglant ?
Quelques questions que je me pose en ce mardi matin. WTF over !
Bien sûr qu’on doit, chacun.e, continuer à vivre sa propre petite vinaigrette dans ce grand bol de salade mondiale, notre monde. Bien sûr qu’on ne peut laisser les dits événements du monde trop nous affecté.e.s. Mais jusqu’à s’en foutre complètement ? Sûrement pas. Oh que la ligne est mince.
Alors on doit apprendre à vivre avec l’état actuel du monde, avec le sort du monde devant nous, apprendre à bien vivre en dépit du sort actuel du monde. On peut bien méditer, se fermer les yeux, on ne pourra jamais nier que ce qui est est.
Comme le dit Krishnamurti ci-bas, si tu vois ce qui est, alors tu vois l’univers, et nier ce qui est à l’origine du conflit. La beauté de l’univers réside dans ce qui est, et vivre avec ce qui est sans effort est la vertu.

Vivre avec ce qui est ? Le premier pas, et non le moindre. accepter tout ce qui existe, le beau comme le laid. Comme le fait que certain.e.s vivent en guerre et nous pas. Se sentir empathiques sans se sentir coupables. Mais responsables. Comme dans able to respond. Se sentir liée.e.s en réalisant la limite de nos actions, comme notre impuissance.
Accepter que la souffrance côtoie la beauté, l’empathie la tyrannie et la justice son contraire. Certain.e.s sont pour le bien du plus grand nombre, d’autres pour le leur.
Prier et méditer pour cultiver la paix en soi, et pour que les choses changent.
Mais est-ce suffisant ? Probablement pas. Même si prier et méditer c’est déjà faire un ptit quelque chose, une petite action du coeur.
On nous dit qu’il faut agir pour la paix dans le monde. Mais quoi faire ?

Quoi d’autre qu’être soi ? Et faire du mieux qu’on peut, pour soi et autour de soi. Cultiver sa petite parcelle du grand jardin qui en arrache par bouts.
Bonne méditation vous aussi dans cette grande marche humaine qui veut sûrement tendre vers la paix, mais qui tangue aussi et tout autant.
Que quelques actions concrètes en résultent.
Et – un peu plus de – paix dans notre monde.
Over.
