LE FEU DE L’AMOUR

Nous sommes au Brésil depuis quelques jours seulement. Un moment à la fois, et une suite de petites éternités furtives qui s’enfilent. Flot de vie, flowent nos vies.

Un groupe d’ami.e.s qui vient ici depuis quelques décennies, pour brûler les ponts avec notre passé, pour rallumer la flamme du coeur. Chacun.e pour soi, ensemble.

Rien à faire d’autre que de laisser passer la vie, la laisser nous animer, et nous, aimer, s’aimer. Semer le feu et récolter la tempête, de l’amour, de l’amour.

Apprendre avec humilité, simplicité et honnêteté. La plus grande des leçons. Estudo fino.

Apprendre la profondeur, avec légèreté.

Toucher le ciel, les deux pieds plantés au sol. La tête légère, le coeur solide, ouvert. Ne rien exclure, tout accepter, pour transformer.

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C’est sombre parce que tu essais trop fort.
Légèrement, mon enfant, légèrement.
Apprends à tout faire avec légèreté.
Oui, ressens légèrement même si tu ressens profondément.
Laisse simplement les choses arriver avec légèreté et fais-y face avec légèreté.
J’étais si ridiculement sérieuse à cette époque, une petite prétentieuse sans humour.
Légèrement, légèrement – c’est le meilleur conseil qu’on m’ait jamais donné.
Même quand il s’agit de mourir.

Rien de lourd, de prémonitoire ou d’emphase.
Pas de rhétorique, pas de trémolos, pas de personnage conscient de lui-même qui se donne pour imiter le Christ ou la petite Nell.
Et bien sûr, pas de théologie, pas de métaphysique.
Juste le fait de mourir et le fait de la claire lumière.
Alors jette tes bagages et avance.
Il y a des sables mouvants tout autour de toi, qui aspirent tes pieds, essayant de t’aspirer dans la peur, l’apitoiement sur toi-même et le désespoir.
C’est pourquoi tu dois marcher si légèrement.
Légèrement ma chérie, sur la pointe des pieds et sans bagage, pas même un sac à éponge,
complètement déchargé.
– Aldous Huxley

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