
Quand on observe les divers événements qui se produisent en dehors de soi ces temps-ci, dans notre monde, plusieurs réactions sont possibles.
Vouloir aller rejoindre l’ours, ou la marmotte, et retourner roupiller dans notre confort jusqu’à la venue des bourgeons.
Pogner les nerfs et bitcher bitcher bitcher sur les réseaux.
Ou pour faire son/sa smatt, trouver géniales les idées du gros ptit monsieur et de ses sbires. En pensant que ça ne nous concerne pas, malgré notre petite montée de peur récente.
Devenir triste et s’en faire encore davantage pour le sort des plus démuni.e.s., qu’ils/elles soient de Gaza, d’Haïti, ou sans abri à Montréal ou ailleurs autour de nous.
Être en beau tabar…
Être flabbergastée.e, éberlué.e, ahuri.e, coi.e, abasourdi.e, hébété.e, interdit.e, interloqué.e, médusé.e, pantois.e, renversé.e, stupéfait.e, ou tout autre adjectif de votre choix.
Intellectualiser et se dire que tout est parfait car c’est ainsi que les gens et les choses sont et que l’humanité a encore besoin de cela. Mais comme nous le dit Jung, l’intellectualisation n’est souvent qu’une façade masquant une expérience vive et directe.

Je vois passer des réactions de gens qui soutiennent ce qui se passe en ce moment. Bien assis, ici, d’ici d’ailleurs. Bien au chaud, le ventre plein, s’imaginant encore à l’abri de toutes ces frasques. En effet, so far so good mais on ne paie peut-être encore bien peu pour attendre. Qui vivra verra. Un peu plus inquiétant pour les américain.e.s. qui voient se dérouler ce cirque merdiatique directement sous leurs yeux.
Depuis quelques semaines, on nous bombarde de décrets scandaleux et iconoclastes relayés par le clown en chef. Et nous on absorbe, on gobe, on droppe la mâchoire. On suit le soap.
Mais que faire pour répondre à tout ça ?
Nous qui ne sommes encore que des spectateurs/trices à ce show de bacon. Gros jambon.
S’informer bien sûr. Un peu, mais pas trop car on finit par sombrer et un peu ça d’ailleurs leur plan aux golden boys.
Regarder en soi, et autour de soi, pour voir ce que l’on doit ajuster dans notre vie, dans nos vies.
Et s’organiser globalement. Là le plus grand défi semble-t-il, nous si habitué.e.s à s’organiser tout seul.e.s. Comme si on était tout seul.e.s. À se fier souvent lâchement aux autres pour trouver les solutions, blâmant les politicien.ne.s et autres responsables publics.
Mais un moment donné, il nous faudra bien assumer notre part dans cette grande et piteuse télé réalité prenant place dans nos écrans, et arrêter de trop penser dans l’absolu car ces décisions touchent du vrai monde. Des millions de personnes déportées, enfermées, bouleversées et souffrantes pour de vrai. Faut s’incarner davantage, se sortir la tête de nos écrans et aller voir dehors dans le vrai monde car sinon on finit par vivre dans notre monde imaginaire.
Faut s’incarner davantage car le monde est devenu virtuel.
Inspirant, conscient.e de la violence en moi et dans le monde.
Expirant, déterminé.e à regarder avec les yeux de la compassion la violence en moi et dans le monde.

Tout en attisant la flamme de notre coeur pour transformer cette bien drôle de passe que nous vivons sur terre ces temps-ci.
Tout en se pratiquant à devenir artiste du silence.

Comme de l’équanimité.
Car ni d’un bord, ni de l’autre, full dualité in motion.
___
Malheureux l’être qui ne sait pas qu’i possède deux grands trésors à l’intérieur de soi :
la clarté de l’esprit, qui peut rendre libre
et la bonté du cœur, qui peut rendre heureux ;
Malheureux l’être qui mène une existence semblable à celle des bêtes, enchaîné à ses instincts et seulement préoccupé des soucis matériels de la vie.
– Frédéric Lenoir, L’âme du monde

le discernement, le recul intérieur et la recherche du chemin du milieu deviennent des vertus pour moi depuis quelques temps
J’aimeJ’aime