
On vit à 100 miles à l’heure. On court partout. On regarde tout. On se twiste le cou sur nos téléphones devenus beaucoup plus intelligents que nous. Tout va vite, trop vite. On se dirige en plein dans le mur et tant qu’à faire, on accélère. On regarde le show de boucane au sud et on s’offense, on a peur, on craint le pire. On gère le monde de nos estrades.
Mais pas besoin d’avoir peur du pire car le pire est déjà arrivé : on n’est plus capable d’arrêter, on a oublié de prendre du temps pour soi, perdu la capacité d’être simplement en silence, oui, on a perdu la capacité de se taire et désappris l’art de vivre. On vit de plus en plus vite et de plus en plus mal. On s’inquiète de l’avenir mais on devrait plutôt se préoccuper du présent. Car plus un cadeau le présent, pourtant, tout un cadeau il devrait être. Mais slow le cadeau, qui se déguste lentement.
Mais quoi faire quand il n’y a plus rien à faire ?
Hier, pour une troisième journée en quelques semaines, j’ai pris une stretch de 12 heures pour transformer ma maison en ashram, déconnecté des médias prétendument sociaux, réseaux zéro sociaux au contraire. Ces empires mind teasers qui cherchent à nous attirer dans leur toile et à nous y engluer, à nous y faire revenir again and again. Leur principe de base pour faire profiter leurs proprios à la solde du gros lard en chef. Et ça marche.
Hier de 7 h à 19 h, on était quelques-un.e.s, coupé.e.s du monde mais au coeur du monde en soi, liée.s. par l’invisible fil du sans fil, celui qui passe dans nos coeurs.
Au programme: musique, silence, humming, quelques mantras, des paroles sages, le tout entrecoupé de silence, de pauses, des repas et de marches en plein air, et même d’une cérémonie du thé siroté avec conscience. En fait tout ce que l’on a fait hier, on l’a fait avec présence, avec conscience. Bref presque tout. Car la méditation est une pratique constante et un art jamais tout à fait maîtrisé. Mais on continue à se pratiquer.
J’apprécie tellement ces bulles temps/espace que je me demande comment les gens font pour vivre sans se payer ce luxe d’être seulement avec eux et elles mêmes une fois de temps en temps. C’est dans mon tempérament de partager mes coups de coeur.
Oh, je sais, on a des horaires chargés, tant à faire, tant à gérer. Mais si on prend le temps de vraiment compter, combien de temps perd-on chaque jour à regarder en dehors de soi et à se faire des peurs en regardant le monde tourner un peu carré ? Pas de temps pour soi ? Really ?
Depuis quelques années, j’essaie d’instaurer une pratique de méditation at large car c’est tellement vital pour moi. On fait ça en ligne, dans le confort de nos ashrams, pardon, de nos foyers respectifs. Mais un home peut devenir un sanctuaire si on le décide, si on le prépare et si on le veux ainsi.
Arrêter et s’assoir pour 20, 30 ou 40 minutes à la fois, en silence et/ou en musique, pour déconnecter et simplement respirer, observer ses pensées tournoyer non-stop dans sa tête, comme les sensations qui circulent sans cesse dans son corps. Ça me semble tellement une évidence. Mais pourtant. Si un court arrêt régulier est bénéfique, un bon 12 heures de temps en temps est essentiel. Ça prend du temps arrêter, ça continue à spinner pendant un bout. Faut donner le temps au temps, et se donner au vide.
Se couper du monde pour plonger au coeur de soi.
Quand je ressens tout le bien que ça m’apporte, je me dis que tout le monde devrait s’offrir ce luxe. Mais probablement que les gens s’imaginent que méditer en ligne ce n’est pas la vraie affaire. Pendant ce temps, certain.e.s rêvent d’aller faire une vraie retraite un de ces jours.
Mais il est possible, en le décidant, de se payer une retraite dans le confort de son home, de se créer un ashram à domicile. Il suffit de le vouloir, d’en ressentir le besoin, et de l’essayer. Car une fois qu’on y a goûté, on en reveut. Et la qualité du home s’en trouve grandement haussée. La vibe reste dans la place.
Je ne vais pas partir en croisade pour vendre mon nouveau dada, surtout pas en le sponsorisant sur FB. Car autant les gens ont besoin d’arrêter, autant ils et elles résistent. Double mouvement qui nous anime. On préfère souvent continuer à courir car une fois la course partie, bien difficile de l’arrêter.
Mais si jamais ça vous dit, on refait mercredi prochain le 29 janiver. Et on refera aussi plus tard. Contactez-moi à virtueldojo@gmail.com Horaire type ci-bas.
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En méditant, nous découvrons notre agitation inhérente.
Parfois, nous nous levons et partons.
Parfois, nous restons assis, mais notre corps se tortille et notre esprit s’éloigne.
Cela peut être si inconfortable que nous avons l’impression qu’il est impossible de rester.
Pourtant, ce sentiment peut nous apprendre non seulement sur nous-mêmes, mais aussi sur ce que signifie être humain.
Nous tirons tous sécurité et réconfort du monde imaginaire des souvenirs, des fantasmes et des projets.
Nous ne voulons vraiment pas rester dans la nudité de notre expérience présente. Il est contre-productif de rester présent.
C’est dans ces moments-là que seule la douceur et le sens de l’humour peuvent nous donner la force de nous poser.
– Pema Chodron
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C’est seulement par la méditation que vous commencez à devenir un être humain, que vous commencez à sortir du règne animal.
Quelque chose de plus grand que l’animal se met à vous arriver grâce à la méditation.
D’une part, elle fait de vous un être humain, d’autre part, elle apporte une grande excellence à tout ce que vous faites.
Le secret, c’est que la méditation libère de la conscience en vous.
Pour moi, la conscience vigilante est la seule vertu, et l’inconscience le seul péché.
– Osho
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Ci-bas, un talk de Sam Harris en ce sens, et en anglais.
