JE SUIS WOKE, JE SUIS WOKE, JE SUIS WOKE

Le contraire de Woke est l’ignorance crasse.

Il y a de ces mots qui veulent tellement tout dire qu’ils finissent par ne plus rien dire. En ce sens, le mot woke est imbattable, c’est LE mot sans dessein de notre un peu fofolle époque. Même qu’il a remplacé éveillé en français. Woke a été françisé.

Le titre se veut d’ailleurs un ptit clin d’oeil à la chanson de Gilles Valiquette, Je suis cool, qui veut un peu lui aussi tout et ne rien dire. Tout a été cool, tout est encore cool et l’avenir sera sûrement cool aussi. Hot ce mot cool.

Quand on veut insulter quelqu’un.e, on le traite de woke. Quand on ne comprend pas une personne, on la traite de woke.

Le monde est devenu tellement complexe que lorsqu’un phénomène ou une situation actuelle et complexe nous dépasse, on le ou la wokitise et on peut se rendormir et se conforter dans nos idées préconçues. On peut retourner dans le bon vieux temps dans notre tête. Make the good old times great again.

Vous pouvez chercher une définition de woke, il y en a des tonnes selon les diverses écoles de pensées. Certaines très gauches, d’autres pas très adroites. Mais toutes les définitions se valent face à une réalité moderne aussi mouvante et impossible à décrire dans notre monde où toutes les opinions revolent aux 104 vents.

Bien sûr, à son origine, le terme voulait dire quelque chose comme le fait d’être conscient.e des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale. On peut y ajouter l’environnement et diverses autres dimensions animales, végétales et spirituelles.

Mais on est toujours plus éveillé.e face à ce qui nous touche personnellement. Et de toute façon, ne vit-on tous et toutes pas dans un grand rêve ? Ne dort-on pas tous au gaz face à divers enjeux ? Wake up call.

En principe, on souhaiterait que tout le monde soit woke, que tout le monde soit des wokes. Les policitien.ne.s surtout, pour s’intéresser au social, comme les gens aux milliard$ de bidou$, quoi que ce soit ceux-ci qui semblent devenus les policiticien.nes de nos jours, au sud du moins. Sauf que pas très wokes eux en général. Surtout éveillés face à leur pouvoir, à leurs avantages financiers sans fins et prêts à imposer leur idéologie. Et surtout eux qui traitent les autres de wokes.

Dans le fond, on est toujours le woke de quelqu’un d’autre, tous les wokes d’autrui.

Alors chantons tous ensemble : aujourd’hui je décide de m’intéresser aux autres, je suis woke, je suis woke, je suis woke. Tralala. Et vive les Wokes and drôles !

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