SI TU FAIS LE MAL FAIS-LE BIEN

Que les forces du mal deviennent confuses en chemin vers chez-vous. – Georges Carlin

L’expression les forces du mal m’a toujours semblé étrange. Tout comme les concepts d’enfer, du diable, êtres maléfiques et autres personnages terrifiants et menaçants.

Comme l’impression qu’on aime bien se faire des peurs nous les humain(e)s. Comme des ados qui aiment trembler d’effroi ensemble en regardant des films d’horreur toute une nuit durant dans un sous-sol noir, et encore mieux, avec pas de parents dans les parages. L’humanité est encore adolescente. La preuve ? Regardons les réseaux sociaux et autres télé irréalités arrangées par les gars des vues.

On aime s’imaginer ce qui est différent de nous comme étrange, pas normal, menaçant autant pour la paix publique que la nôtre, épeurant. Qu’à voir notre réticence face à l’immigration ou à tout ce que l’on connait pas ou peu.

Ce qui n’est pas bien est nécessairement mal. Un ou l’autre, pas de choix, pas de nuances, pas trop de ça dépend. Pourtant sans bien pas de mal, les deux se créent un l’autre. On nous a montré à séparer le monde en deux, le bien et le mal, avec bien peu de nuances entre les deux. Comme un pain Weston, on a tranché le monde, au moins en deux, sinon en plus. Dualités relatives.

Moi et ma peau. Moi et le reste du monde. Moi et les miens. Moi et eux/elles. Et un peu plus largement, nous et les autres.

Hommes et femmes. Mais même ce concept est en train de voler en éclats et ça en inquiète pas à peu près quelques alphas bêtes. Pourtant au sein de nombreux peuples, les êtres androgynes ont toujours eu leur place. Plus les genres deviennent flous, plus les extrêmes se durcissent. Ainsi va la vie, dans le milieu comme dans ses deux bouts de plus en plus éloignées l’un de l’autre.

On a créé des Dieux à nos images respectives – pas pour rien que les diverses représentations des Dieux ressemblent toujours aux peuples des régions là où on les a créés – en soutenant au contraire que ce sont eux qui nous ont créés à leur image. Le monde à l’envers.

Des Dieux bons et bienveillants, tout-puissants, qui vont nous faire brûler en enfer pour l’éternité si on n’obéit pas aux lois que certains de leurs hommes de main ont inventées pour nous contrôler. Et on continue de croire à ces histoires de Bonhomme carnaval. Ho Ho Ho !

Dans toute guerre, on trace une ligne entre des bons et des mauvais. Ça aide à faire du sens dans le chaos de la totalité. Pourtant, chaque côté se considère juste et bon et pense défendre la vérité et la justice. Sa vérité et sa justice. L’Ultime.

Il n’existe pas de forces du mal. Que de la peur, de l’avidité, de l’égoïsme à outrance. De l’inconscience qui tend vers la conscience, de l’ombre qui cherche la lumière. Qu’une recherche d’équilibre, qu’un penchant complémentaire entre tout ce qui existe, un aller-retour constant entre les divers extrêmes.

Le bien de l’un(e) est souvent le mal de l’autre quand ça nous sort de notre compréhension bien petite et si limitée du monde.

Il ne nous reste qu’à bien faire tout ce que l’on fait, avec justesse car pour la justice, on repassera. Et on verra bien – ou mal – plus tard ce qui arrivera. Ou pas.

Pour le moment, tout va bien, même quand on pense que ça va mal. Car c’est ainsi que ça va anyway.

Alors ainsi soit-il.

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Les religions ont créé une idée très stupide dans l’esprit humain, soit que le mal a de la force.
Le mal n’a pas de force, le mal n’existe pas.
La vérité a de la force et de l’énergie.
Une montagne de mensonges ne peut empêcher la vérité, il ne lui faudra simplement plus de temps pour grandir.
On ne peut l’arrêter, on ne peut l’entraver.
L’explosion ultime est absolument certaine.
L’humain(e) doit devenir surhumain(e), la conscience doit devenir superconscience.
Et béni(e)s sont ceux et celles qui savent attendre, qui peuvent surveiller silencieusement la porte quand l’invité arrive.

L’invité vient certainement, n’a jamais failli.
Et il n’y a pas de forces du mal qui travaillent contre la vérité, contre les forces du bien.
Ce n’est que de l’obscurité, de l’ignorance ; on ne peut pas les appeler des forces.

Il faut être compatissant envers elles.
Ce ne sont pas des ennemis, ce ne sont que de gros blocs de marbre qui attendent qu’un bon sculpteur coupe quelques éclats ici, quelques éclats là.
Et une belle statue cachée – qui était toujours là – émergera.
L’artiste aide seulement ce qui était caché à émerger.
Personne ne l’empêche.
Mais l’idée que le mal travaille contre les forces du bien a rendu les gens impatients et effrayés
.
Je vous dit qu’il n’y a pas de mal, et il n’y a pas de forces mauvaises dans le monde.
Il n’y a que des gens conscients et d’autres qui dorment profondément.
Et le sommeil n’a aucune force.
Toute l’énergie est entre les mains des gens éveillés.
Et une personne éveillée peut éveiller le monde entier.
Une bougie allumée peut allumer des millions de bougies, sans perdre sa lumière.
Et le temps n’est pas loin.

Parce que l’humanité endormie a beaucoup souffert et va souffrir davantage.
Et à mesure que la souffrance s’approfondi, c’est une bénédiction déguisée.
L’humanité ne peut tolérer qu’une quantité limitée de souffrance, et alors elle se réveillera.
Et l’humanité a suffisamment souffert.
– Osho, the Transmission of the Lamp

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Développez un esprit vaste comme l’espace, où des expériences à la fois agréables et
désagréables peuvent apparaître et disparaître sans conflit, lutte ou mal.
Reposez-vous dans un esprit comme un grand ciel.
– Jack Kornfield

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