OMBRE CHERCHANT LUMIÈRE

Le monde s’éveille. Et la vérité fait son chemin. Mais les forces de l’ombre tentent désespérément tous les trucs qui leur restent. Alors nous devons tenir bon. Lorsque la noirceur s’intensifie, la lumière doit augmenter pour maintenir l’équilibre.

On souligne les 35 ans de Polytechnique aujourd’hui, l’un des plus grands événements locaux de noirceur sociale. Je ne vais pas en parler davantage que de souligner brièvement que lorsque c’est arrivé, en fin d’après-midi du 6 décembre 1989, lors d’un séjour de quelques à mois Montréal pour faire des sous pour retourner vivre à la Humaniversity en Hollande, j’étais dans Côte-des-Neiges à conduire un minibus rempli d’enfants d’une garderie que je reconduisait à la maison et je me suis retrouvé pris en plein milieu du chaos routier d’ambulances, de pompiers et de policiers, ne sachant rien du drame qui se déroulait à deux pas de là.

Drame dont on subit socialement encore aujourd’hui les séquelles, et plus particulièrement les familles des jeunes victimes. Pensées vers elles et leurs familles qui vivent avec un bleu au coeur depuis 35 ans, alors que les droits des femmes continuent d’avancer en titubant, en reculant même par moments. Claire manifestation de la danse de l’ombre et de la lumière. Deux pas en avant, un en arrière, ou de côté.

Les sources d’ombres sont multiples en soi et dans le monde, et l’ont probablement toujours été. On n’a qu’à penser au Moyen-Âge, période sombre s’il en est une, qui, pendant plus 1000 ans de relative in/humanité, me semble avoir fait bien peu de place à la lumière. Mais l’humanité a survécu. Avec des hésitations. Mais on a survécu. Pour le meilleur et pour le dire.

Je place habituellement mes citations en fin de texte, comme soutien à mes propos, mais celle-ci mérite de se trouver au coeur car elle illustre parfaitement mon blabla :

Il y a une chose que les croyants de toutes les religions ont des difficultés à admettre, c’est que Dieu, qui est tout-puissant, ne se décide pas, enfin, à anéantir les esprits du mal qui viennent les tenter. 
Mais ces esprits ont aussi le droit de vivre, c’est aux humains de ne pas tomber dans leurs pièges. 
Dieu ne punira jamais le Diable parce qu’il vient les tenter : c’est à eux d’être plus éclairés, plus forts, c’est à eux de comprendre où est leur véritable intérêt, de se rendre compte pourquoi il est préférable de prendre telle direction plutôt que telle autre et d’avoir la volonté de marcher dans cette direction. 
Il faut qu’ils en soient totalement convaincus.
Serait-il réellement avantageux pour l’être humain d’être poussé malgré lui sur la voie du bien, de la lumière, et à l’abri, quoi qu’il fasse, des tentations et des erreurs ?
Le Créateur et les esprits célestes le laissent trouver son chemin, afin qu’il développe sa conscience et apprenne à devenir responsable de ses orientations.
– Omraam Mikhaël Aïvanhov

En effet, on souhaiterait, on aimerait, on voudrait que le monde ne soit que lumière, arc-en-ciel, rose et mauve et que toutes les histoires ne finissent pas seulement bien, mais qu’elles aillent bien toujours et tout du long. Que bien, que bon, que menoum menoum sans ark ni ouach. Jamais. Juste du beau, du doux, du facile.

Mais la vie n’est pas un compte de fée.

La vie est une grande leçon pour l’humanité, une leçon d’humanité que l’on doit apprendre à éclairer dedans comme dehors, avec nos parts d’ombre, qui ont toujours été, qui sont encore et qui seront peut-être toujours. Car l’ombre semble faire partie intégrale de tout cheminement vers la lumière, de tout parcours de révélation. La lumière doit venir graduellement, sinon elle nous aveuglerait peut-être.

J’aime croire que ce n’est pas tant le mal qui existe que l’inconscience. Que les comportements qu’on aime qualifier de diaboliques ne sont qu’ombres cherchant lumière, de l’inconscience que veut se fondre dans la source lumineuse de toute vie.

Et aucune lumière n’est permanente ni vacillante, Qu’elle soit électrique ou flamme, toute lumière par définition vacille, fluctue, pâlit.

Chaque parcours de vie est marqué par l’adversité, par les obstacles, par les épreuves, teinté par une certaine part d’ombre. Et on ne peut survivre qu’en apprenant à continuer malgré la menace et le risque, malgré une certaine opacité. Nous marchons sur un fil et l’équilibre est en constant déséquilibre, une danse, un mouvement perpétuel de recherche de lumière, d’éclaircissement.

Un dicton affirme : si tu fais le mal fais-le bien. Ceux qui s’appliquent à faire ce que l’on considère comme le mal le font parfaitement bien en ces temps rock n roll. Et c’est à chacun(e) de nous d’apporter notre petite part de lumière pour éclairer un peu le monde entier dans notre voisinage, chacun(e) à notre humble mesure, avec notre petite contribution.

Et comme Bernard, j’ai confiance :

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Il ne peut y avoir de renaissance sans une nuit noire de l’âme, une annihilation totale de tout ce en quoi vous avez cru et de tout ce que vous pensiez être.
– Pir Vilayat Inayat Khan

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La solitude n’est pas seulement l’absence des gens.
C’est l’absence de but, l’absence de sens.
Quand vous vous retrouvez dans un monde où tout semble extraterrestre et distant, où chaque connexion est superficielle et où chaque tentative de compréhension est rencontrée avec indifférence, vous réalisez que la vraie solitude n’est pas d’être seul, mais de se sentir seul dans un monde qui n’a plus de sens.
– Haruki Murakami

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