
Sois présent et commence à vivre.
– William Mulligan
Je lisais récemment qu’une personne – que je ne connaissais pas mais de qui j’avais entendu parler – était décédée dans son sommeil. Ça doit être le cas de plusieurs personnes à chaque jour. En plus des nombreuses personnes qui meurent dans les guerres, les accidents ou des suites d’une maladie. Toujours plus surprenant quand ça arrive subitement par contre.
Mourir dans son sommeil est en quelque sorte la mort rêvée pour plusieurs. On aimerait s’endormir et oush, sans douleur ne plus se réveiller. Je me souviens d’un ami qui est mort dans son sommeil il y a de nombreuses années. On imagine toujours que cela se fait sans souffrance, mais ce n’est peut-être pas toujours le cas. J’imagine que le passage peut aussi être serré. On m’avait raconté que dans le cas de mon ami, il avait été retrouvé avec du sang dans son lit. Peut-être pas si soft en effet malgré nos souhaits de douceur.
Tout ça pour dire que la mort va arriver à chacun(e) de nous avec certitude. On ne sait pas quand, ni comment, mais on sait que ça va arriver. Même si on aime mieux ne pas trop y penser.
Pourtant on devrait y penser. Les Stoïcien(ne)s, avec l’expression Memento mori qui signifie rappelle-toi que tu vas mourir, nous conseillent de ne pas l’oublier trop longtemps.
À part les quelques personnes qui ont mourru et qui sont revenues, tout le monde parle de la mort à-travers son tombeau. Oh, on a à peu près tous et toutes perdu des proches, que ce soit nos grands-parents et/ou nos parents, ce qui va dans l’ordre des choses, et/ou encore des ami(e)s ou d’autres membres de la famille. Et quand une personnalité connue meurt, ça nous touche tous aussi un peu, même si de plus loin.
Avec les réseaux, on dirait aussi que la mort s’est approchée de nous tous/tes car on l’a sous le nez plus régulièrement qu’avant. On la voit plus. Elle nous surprend plus régulièrement que jadis alors qu’on devait consulter les colonnes nécrologiques des journaux en papier pour la rencontrer.
Mais à mesure qu’on vieillit, elle nous chatouille davantage et de plus en plus concrètement aussi cette mort, qui n’est nulle autre que notre mort.
Car lorsqu’on est jeunes, en particulier quand on élève des enfants, on ne veut surtout pas penser à la mort. Ce n’est pas notre job à ce moment de la vie, encore moins notre priorité. On est trop occupé(e)s à prendre soin de la nouvelle pousse, à soutenir la vie, à tutorer. Même si ça arrive malgré tout que certains jeunes parents quittent avant la date prévue.
L’idée avec notre mort à venir consiste à l’utiliser pour nous rappeler de vivre totalement, complètement, passionnément. De s’investir dans tout ce que l’on fait, de faire surtout ce que l’on aime, ou de faire ce que l’on doit faire avec tout notre coeur.
Sinon penser à changer de cap. Dans la mesure du possible, car parfois dans la vie, on doit être raisonnable et faire ce que doit, surtout quand on a des obligations familiales.
Intéressantes ces jours-ci toutes ces discussions sur l’aide médicale à mourir. Ça soulève les passions, les craintes et les débats. Mais très possible que le système actuel ne puisse plus permettre à tous et toutes de vivre aussi longtemps qu’on le pourrait, en terme de qualité de vie, surtout s’ils et elles ne le veulent plus. Sans pousser personne vers la porte de sortie de façon prématurée non plus évidemment.
Certain(e)s attendent ou espèrent la mort du corps pour les libérer d’une contrainte physique, ou autre, et on doit regarder comment on va s’arranger en tant que société pour permettre qu’on puisse le faire de façon respectueuse et légale. On en parle.
J’aime l’image des vieux africain(e)s qui vont s’assoir et/ou se coucher dans le désert et qui se laissent recouvrir par la sable soufflé par le vent jusqu’à disparaître.
Mais avant la grande disparition, et le grand retour à nos sources, vivons, vivons.
Vivons à mort.
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En quittant ce monde, chacun de vous ira vivre dans les régions vers lesquelles il a pendant toute sa vie dirigé ses désirs.
Si vos désirs étaient très élevés, vous irez dans les régions de la lumière, mais s’ils étaient vils, bas, vous irez rejoindre des régions où il y a absence de lumière.
De la bonne compréhension de cette loi dépend votre destinée.
Si certains parmi vous ne demandent que l’intelligence, ou l’amour, ou la beauté, qu’ils soient absolument sûrs qu’aucune force ne sera capable de les empêcher de rejoindre cette région à laquelle aspire leur cœur.
Croyant qu’il n’y a pas d’autre vie que la vie terrestre, les humains se permettent toutes sortes d’actions malhonnêtes et criminelles pour satisfaire leurs convoitises, et ils pensent qu’avec leurs ruses et leurs calculs ils se débrouillent bien.
La réalité, c’est qu’ils se trompent bien, et à cause de leur ignorance ils se préparent souvent de terribles souffrances dans l’autre monde.
– Omraam Mikhaël Aïvanhov
