
Et de goûter, sentir, ressentir, entendre, voir, imaginer, pouvoir bouger… et par-dessus tout, de vivre en paix.
Car tant de gens n’ont pas ces privilèges.
Ni à boire, ni à manger, ni même d’endroits pour simplement se réfugier et fuir les menaces.
D’autres transportent des monstres dans leur tête et ne peuvent rien apprécier.
Et d’autres encore courent toujours après plus, de plus en plus, sans fin ni satisfaction.
Nous, nous avons le luxe de vivre en paix, d’avoir un toit, assez à manger et à boire, d’avoir des ami(e)s et des gens à aimer et qui nous aiment et nous apprécient.
Pour tout cela, encore merci.
Et peut-être que la seule chose à faire pour montrer notre appréciation consiste à faire en sorte que tout le monde tendent vers la même chose, en commençant par des simples et petits gestes, notamment d’être bienveillant(e)s envers quiconque nous rencontrons. En commençant pas soi-même bien sûr.
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Un jour, mon grand-père m’a remis un sac de grain en pleine nuit.
Il m’a dit :
Boucar, va déposer ce sac devant la maison des voisins qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
Le monsieur avait douze enfants.
Et quand j’ai demandé à grand-papa pourquoi il ne pouvait pas donner le sac directement à ces gens-là.
Il m’a dit : Boucar on ne peut pas faire ça. Celui qui veut venir en aide à quelqu’un doit attendre la nuit et déposer ce qu’il peut devant sa maison.
De ce fait quand ces gens-là se réveillent, ils ramassent discrètement le cadeau, mais ignorent l’identité de ce bienfaiteur et le lendemain lorsqu’ils se promènent dans le village, chaque personne qu’ils croisent devient le bienfaiteur potentiel.
C’est de cette façon qu’on tisse les liens et cultive la solidarité sans enlever leur dignité.
Ça, c’est mon grand-père qui enseignait ça…
– Boucar Diouf

Combien de noms connais-tu pour le soleil?
Savitur, Galarneau et Râ un de ces matins pour Moah.
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