UN MONDE DE MONDES

Le monde ne peut changer que de l’intérieur.

Si vous voulez éveiller toute l’humanité, alors éveillez-vous entièrement,
Si vous voulez éliminer la souffrance dans le monde, alors éliminez tout ce qui est sombre et négatif en vous.
En vérité, le plus grand cadeau que vous puissiez offrir est celui de votre propre transformation.

~ Lao Tseu

Souvent on aimerait pouvoir changer le monde.

Régler tous les problèmes sociaux, mettre fin aux guerres, éliminer la famine, la violence et les injustices, faire comprendre, des Talibans aux gangs armées en Haïti, qu’ils doivent respecter les femmes et filles comme leurs semblables.

On aimerait aussi, pour le bien de la terre, éliminer toute trace de pollution et lui porter respect et appréciation pour tous ses fruits.

Et tant d’autres choses que l’on voudrait faire.

Mais on ne bénéficie – malheureusement ou heureusement, c’est selon – pas d’un tel pouvoir. Tout ce que l’on peut faire c’est changer notre perception du monde, et faire de bonnes actions autour de soi. C’est tout ce que l’on peut faire. Pour le moment, pour commencer du moins. Car parfois, les bonnes petites actions peuvent devenir grandes. Et si nous sommes plusieurs à s’y mettre, qui sait.

Difficile d’accepter le monde tel qu’il est. Mais si on s’arrête un peu, on réalise que LE monde n’existe pas, ce monde que l’on aime imaginer.

Il n’y a que des mondes. Le nôtre, et les autres.

Des milliards de réalités différentes co-existant les unes avec les autres, parfois s’entrechoquant, au sein de la même grande trame matérielle, qu’elle soit humaine, minérale, animale, végétale ou éthérique. Naturelle ou même de plus en plus artificielle désormais. Intelligente ou pas, ou plus ou moins.

La vie qui semble se dérouler devant soi prend-elle réellement place devant soi ou ne fait-elle que se passer dans nos yeux et non devant ? De la vie hors de nos perceptions ? Qu’elles soient mentales ou émotives.

La question se pose, mais n’est pas reposante et ne se dépose pas si facilement. En fait, toute réponse à cette question est fuyante. Comme si dès qu’on tentait de la saisir, elle nous coulait entre les doigts, elle glissait hors de notre portée, de notre contrôle.

Parlant contrôle, une telle chose existe-t-elle ?

A-t-on réellement le moindre contrôle sur quoi que ce soit ?

Belle balloune que celle-ci.

Oh, on pense qu’aimerait bien l’avoir ce prétendu contrôle. Mais il vient avec une telle charge de responsabilité qu’on préfère bien souvent le déléguer à autrui. On se plaint des politicien(ne)s mais très peu d’entre nous ferait cette job plus qu’ingrate, devenue même quasi masochistique. On se plaint aussi des marchands d’armes qui nourrissent les guerres mais quel contre-pouvoir peut-on leur opposer ? On voudrait protéger l’environnement mais comment empêcher cette folle pollution galopante ?

On ne peut même pas arrêter notre mental de tourner, spinner ni de s’emballer. Alors quant à calmer le monde, on repassera. Ou du moins commençons par semer un peu plus de paix en soi tout d’abord car comment revendiquer la paix dans le monde quand on ne la porte même pas en soi ?

Alors vivons notre vie totalement et simplement, assumons notre petite vie ordinaire au quotidien, dans toutes les petites actions simples et banales de cette vie au quotidien. En y insufflant présence, conscience et cohérence. En prenant le temps de ne faire qu’une chose à la fois, mais en la faisant bien, en la faisant pour le bien du plus grand nombre.

Et ci-bas, quelques perles du collier de mots.

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Ce ne sont pas des contenus qu’il faut transmettre.
Les Dieux se rient de nos théories.
C’est une manière intense d’être.
Ce qui manque le plus à notre vie d’aujourd’hui, c’est cette intensité surgie de l’intérieur.
C’est dans la rencontre de personnes vivantes qu’on en donne le goût.
Chacun est dans une telle richesse !
Mais il faut que cette richesse soit réveillée.
La transmission, c’est cette attention portée à un autre qui fait qu’en lui surgit le meilleur de lui-même.
– Christiane Singer

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(…) la réponse est très simple, c’est que nous n’avons que ça.
Nous n’avons que la vie la plus pauvre, la plus ordinaire, la plus banale.
Nous n’avons, en vérité, que cela.
De temps en temps, parce que nous sommes dans un âge plus jeune, ou parce que la fortune, les bonnes faveurs du monde, viennent à nous, nous revêtons un manteau de puissance et nous nous moquons de cette soi-disant « mièvrerie ».
Mais le manteau de puissance va glisser de nos épaules tôt ou tard.
Non, je ne suis pas mièvre.
Je parle de l’essentiel, tout simplement.
Et l’essentiel, c’est la vie la plus nue, la plus rude, elle qui nous reste, quand tout le reste nous a été enlevé.
Je vais à l’essentiel.
Je ne fais pas l’apologie de quelque chose qui serait simplet.

– Christian Bobin

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L’acte méchant est un transfert sur autrui de la dégradation qu’on porte en soi.
– Simone Weil

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Tu sais vivre quand, bien que vivant dans ce monde compliqué, tu restes simple, bien que vivant dans ce monde injuste, tu restes juste, même en vivant dans ce monde malhonnête, tu restes honnête.

Mais surtout, tu sais comment vivre lorsque, dans ce monde sans amour, tu parviens encore à aimer.
– Charlie Chaplin

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La nuit tombe vite dans notre monde…
Quelles graines d’espoir et de nouvelle vie pouvons-nous planter en ce moment, alors que nous apprenons à jardiner dans l’obscurité qui le couvre ?
Il s’agit de faire notre chemin à travers les moments les plus sombres, en étant jardinier, plantant des graines pour soulager les peurs et encourager les rêves, en utilisant un humour scandaleux pour alléger la charge.

– J O E L • E L K E S

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