POTINAGE ARTISTIQUE

Après avoir potiner à mon sujet, SVP priez pour moi, j’aimerais être aussi parfait(e) que vous.

Nous, les humain(e)s, nous aimons potiner. Nous aimons parler des autres, et ce, généralement négativement. Et de nos jours avec les réseaux asociaux, les gros et mauvais mots – male dictions – se font aller à tours d’écrans et à bras de clavier.

Récemment, on parlait entre ami(e)s de cette fâcheuse habitude quasi automatique et tellement inconsciente que nous portons à parler des autres, à colporter, à badmouther comme disent les anglais. On se disait que l’on aimerait bien arrêter, sinon diminuer, car le fait de parler des autres négativement nous nuit à nous plus qu’à quiconque. En tous cas, on était clairs qu’il fallait commencer par en prendre conscience si on voulait que ça change.

Et justement, quand on prend conscience de cette habitude chez soi, ça dérange. Quand on prend le temps de se regarder et de s’entendre parler des autres, on se rend compte que c’est presque devenu automatique. Dès qu’on voit autrui, le jugement part tout seul. Parfois on le dit, parfois pas.

En portugais, il existe une belle expression – correio da mal noticiale courrier des mauvaises nouvelles – pour illustrer cette fâcheuse tendance qui semble assez répandue chez le genre humain. Certains des hymnes que l’on chante font référence à l’importance de porter attention à cette habitude néfaste et d’y mettre un terme.

C’est probablement depuis le début des temps qu’ils vivent les uns avec les autres que les humains parlent les uns contre les autres.

Comme si plutôt que vivre à la rencontre des autres, on vit à l’encontre des autres. Une amie FB disait justement cela avec justesse l’autre jour – salut MF. Fou ce qu’un tout petit r minuscule peut changer.

On parle des autres plutôt que de se regarder soi-même.

On parle des autres pour leur trouver des failles, plutôt que de voir les nôtres.

On parle des autres car notre regard porte toujours vers l’extérieur. Et se regarder est exigeant, confrontant. Souvent dérangeant en effet de voir ses propres travers, alors on pointe vers l’extérieur.

Pourtant, Ramana le dit si bien :

Il n’y a pas d’autres. On ne parle toujours que de soi. On voit toujours en dehors de soi que ce qui est en soi. Miroirs, miroirs nous sommes les un(e)s pour les autres.

C’est lorsque nous sommes en automobile que cette tendance d’aller à l’encontre des autres se trouve exacerbée je trouve. Les gens – soi inclus – deviennent agressifs, agressants et frondeurs. Comme si le fait d’être coupé(e)s des autres par nos carrosseries respectives nous rendait les uns des autres encore plus étranges et menaçants et on peut se laisser aller avec toute sa fougue.

Pourtant, nous sommes tous et toutes de vieilles âmes.

Et éventuellement, nos gestes et nos paroles s’adressent toujours à soi-même.

Ainsi, nous devrions émettre des bene dictions les un(e)s envers les autres, comme envers soi-même. Puisqu’il n’y a pas d’autres.

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