
C’est octobre. C’est l’automne. Le temps ralentit. Et grisonne. Oh il y a bien, encore, un peu de couleurs dans les arbres. Mais on sent que leur vivacité diminue, et que les feuilles vont quitter bientôt alors que le gris, puis le blanc, prendront toute la place. Comme à chaque année.
J’écris cette chronique automnale alors qu’il fait encore noir dehors. La nuit s’étire, devenant de plus en plus paresseuse, forçant le jour à se lever de plus en plus tard à ce temps-ci de l’année dans notre région du monde. Les nuits s’étirent, les jours s’écourtent.
Ce monde, en guerre en ce moment comme souvent, ce monde qui change rapidement, avec une intelligence qui s’artificialise. En fait, tout semble s’accélérer mais le rythme des saisons, lui, assure la cadence, dirige la danse. Chaque chose en son temps, chaque feuille à son arbre, jusqu’à la chute. Et le repos.
On appelle l’automne fall en anglais. Pour cause. Les feuilles dictent le mouvement. Mais pas que les feuilles. L’intensité diminue, la rythme ralentit, la lumière aussi. Et cette baisse de luminosité affecte directement le corps, les émotions et l’âme. La luminosité extérieure change notre regard sur le monde, l’assombrit un peu.
Pour plusieurs, cette baisse de la luminosité se traduit en blues affectif, en smoosh quasi existentiel, en baisse d’énergie plus ou moins drastique. Après l’été qui nous a incité à vivre toutes fenêtres ouvertes, ailes grandes déployées, et soleil full allumé jusqu’à tard le soir, on retrouve la pénombre du début de soirée qui, graduellement, arrivera de plus en plus tôt, et ce dès la fin de l’après-midi bientôt.
La jour fait lentement place à la nuit, la lumière à l’ombre.
À chaque année, on accuse un certain choc, un choc quasi certain à ce moment-ci de l’année. C’est organique, physiologique, bio-chimique. Si on pouvait seulement se rappeler et accepter totalement cette nouvelle phase saisonnière qui revient toujours nous surprendre un peu, ou un peu plus. C’est notre non qui la rend difficile.
Car il y a une douce beauté dans cette étape soleil et lumière rétrogrades. Un retour à soi, un retour en soi, doux comme la soie. Si on lui dit oui, si on accepte de plonger, de re-plonger. Et de ré-ouvrir certains dossiers qu’on avait laissés en plan, à l’ombre de l’ombre.
L’automne est une saison, mais c’est aussi une étape de vie. Celle où le corps commence à ralentir, celle où l’expérience acquise commence à devenir un capital de sagesse. Commence. Ne fait que commencer. Et que l’on doit soutenir pour affronter l’hiver à venir. Cette étape du grand retour.
Petit matin d’octobre.

Un peu de poésie par cette saison qui nous invite à rentrer chez-soi.
Le poète is fall ing in….
J’aimeJ’aime