
INVOCATION MABON par Sage Goddess
Les nuits s’allongent désormais et je dis au revoir au soleil d’été, à sa chaleur et à sa lueur.
M’abandonnant plus profondément à ma propre ombre, les plus grands mystères m’accueilleront en ces mois plus sombres.
La récolte de tout ce que j’ai semé et ce dont pris soin avec amour et soin continue.
Je remercie la vie.
Aujourd’hui, un différent type de travail débute et quelque part en moi, la première flamme de l’hiver s’est allumée.
Je prends soin de mon feu intérieur, et je m’accorde du temps pour la croissance et le labeur.
Bénis(e)s soient tous ceux et celles qui marchent ce chemin.
J’invoque l’abondance en cette mi-récolte pour moi-même et tous mes proches.
Qu’il en soit ainsi.
Quelle belle prière, si juste et de circonstances, qui résume si bien la différente fréquence en cette première réelle semaine d’automne. Avant lundi, nous flottions sur une formidable et douce brise d’été quoiqu’un peu trop légère et artificielle. Depuis lundi, c’est l’automne et sa dimension différente, profonde et introspective qui est descendue sur nous. Sur la terre comme au ciel.
Toujours incroyable de constater comment l’extérieur influence l’intérieur. Au fond, la plus grande influenceuse c’est Mère Nature. La vraie, la permanente, la toile de fond. La toile sur laquelle se tisse toute vie, toute la vie. Surtout quand on habite en nature.
Car si tout change, les saisons et ses manifestation nous font réaliser que la vie tourne, passe et revient en boucles, en cycles, en spirales.
Quant la nature entreprend son retour vers l’intérieur de la Terre, sa rétrogradation vers le Grand Blanc et le calme hivernal, une partie plus intime et profonde de nous s’ouvre, s’éveille et se révèle. On la connait cette part de soi, on l’appréhende même parfois. Pourtant, grand coffre aux trésors.
Et on doit tous et toutes passer et repasser par là, juste ici, au coeur de soi, là où se terre une part d’ombre en nous, là où pourra se terrer la semence du renouveau. Là on l’on pourra explorer ce qui mérite une attention plus fine, plus délicate, plus intime.
En ce début d’automne, ci-bas, pour les quelques paires d’yeux qui se sont rendues jusqu’ici, quelques perles pour soutenir ce grand retour à soi.
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Les Japonais disent :
« Si vous n’avez jamais traversé de crise difficile dans votre vie, vous devriez être prêt à payer cher pour vivre ces expériences.
Ce peuple énigmatique et ancestral comprend depuis longtemps que la sagesse ne vient pas à une personne à la naissance ou avec l’âge. Ce n’est pas un don non plus.
La sagesse est la somme des expériences acquises au travers des situations difficiles qui s’accompagne ensuite d’une compréhension plus profonde de la vie.
C’est aussi de cette manière que nous développons notre résilience pour surpasser nos défis à venir.
– Shinobi Bushido via Sol Ange
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– Mère, mon passé me hante. Comment me débarrasser de tous ces poids ?
– Ce que tu appelles » poids » sont en fait les piliers de ton temple.
En apprenant à les positionner comme des colonnes porteuses, tu ne te sentiras plus écrasé par elles.
Tu deviendras ainsi le prêtre de ta cathédrale intérieure. Et tout sera célébration.
– Et comment transformer des poids en colonnes ?
– Ce qui t’a blessé, marqué et affligé est la fondation de toi-même.
Tout cela a été un entraînement, une préparation pour faire émerger la créativité nécessaire à la construction de ton propre temple.
Sans ces fondations, tu ne pourrais pas le construire.
En t’arrêtant au chagrin, à la culpabilité ou aux gémissements, tu n’as toujours pas mis les mains dans la boue pour te façonner.
– C’est qu’il n’est pas facile de comprendre la souffrance.
– Au contraire : elle vient te montrer le chemin.
Mais nous nous obstinons à ne pas vouloir voir cette route sacrée.
Parce qu’il est plus confortable de se noyer dans ses propres tourments que de les transformer en ancres de vie.
Le passé est un coffre débordant de symboles à déchiffrer.
Notre tâche consiste à trouver une nouvelle façon, créative et constructive, de raconter ce qui fut.
Afin de voir le trésor.
Sinon, nous risquons de le confondre avec un tas de déchets à éliminer.
– Mon passé est donc un guide ?
– Le plus sage de tous les temps.
Tes ancêtres ont tissé pour toi cette toile aux fils subtils afin que tu puisses trouver ton propre fil et continuer à broder la vie selon tes talents.
Ne perds pas le fil et s’il t’échappe des mains, il y a un endroit où tu pourras toujours le reprendre.
C’est dans le battement de ton cœur, qui fait encore écho aux battements de ceux qui ont vécu avant toi.
– Elena Barnabè
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Une écriture qui supporte l’infini,
les crevasses qui s’étoilent comme le pollen,
la lecture sans pitié des dieux,
la lecture illettrée du désert.
Une écriture qui résiste à l’intempérie totale.
Une écriture qui puisse se lire jusque dans la mort.
– Roberto Juarroz via Jean Gagliardi
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J’apprends petit à petit que même si je réagis, cela ne changera rien, cela ne fera pas que les gens m’aimeront et me respecteront soudainement, cela ne changera pas d’avis comme par magie.
Parfois, il vaut mieux laisser les choses être, laisser les gens partir, ne pas se battre pour tourner la page, ne pas demander d’explications, ne pas courir après les réponses et ne pas s’attendre à ce que les gens comprennent d’où vous venez.
J’apprends petit à petit que la vie est mieux vécue lorsque vous ne la centrez pas sur ce qui se passe autour de vous mais plutôt sur ce qui se passe en vous.
– Rania Naim
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Je crois que l’empathie est la qualité la plus essentielle de la civilisation.
– Roger Ebert
L’empathie grandit à mesure que nous apprenons.
– Alice Miller
Ne regardez jamais quelqu’un de haut, à moins que ce soit pour l’aider à se relever.
– Jesse Jackson
Le but de la vie humaine est de servir, de faire preuve de compassion et de volonté d’aider les autres.
– Albert Schweitzer
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Inquiète
par Mary Oliver
Je m’inquiétais beaucoup.
Le jardin poussera-t-il, les rivières couleront-elles dans la bonne direction, la terre tournera-t-elle comme on le lui a appris, et si non, comment vais-je y remédier ?
Ai-je raison, ai-je tort, serai-je pardonnée, puis-je faire mieux ?
Pourrai-je un jour chanter, même les moineaux peuvent le faire et je suis, eh bien,
sans espoir.
Ma vue baisse-t-elle ou est-ce que je l’imagine simplement, vais-je avoir des rhumatismes, un tétanos, une démence ?
Finalement, j’ai vu que l’inquiétude n’avait servi à rien. Et j’ai abandonné. J’ai pris mon ancien corps et je suis sortie dans la matinée, et j’ai chanté.
