
Quand on nait, on n’en a pas. Nous sommes vierges d’égo.
Puis, avec les années, on grandit, on vieillit, on commence à marcher puis à comprendre un peu comment marche aussi le monde autour de soi.
On veut être aimé(e), de nos proches en premier lieu, alors on fait ce qu’on imagine va les rendre heureux, les rendre fiers de nous, et ce qui va nous rapporter ce que l’on commence à vouloir. On veut faire comme les grands.
Parfois, ça fonctionne, parfois pas. Parfois on se sent en sécurité, et parfois on a peur. On recherche le premier et on fuit le deuxième. Et on s’arrange pour fuir la peur. Qui, la coquine, va aller se cacher dans les recoins les plus sombres de notre coeur.
Mais la vie étant ce qu’elle, la peur finit toujours par nous rattraper. Peur de perdre, perdre de faire rire de soi, peur de mourir éventuellement. Peur d’avoir peur. Épeurant ça.
Et on finit par rester pris avec un ptit tas de peur au coeur, un ptit tas qui nous gruge, qui nous ronge, qui nous brûle, qui nous garde tout petit(e). Égo, et go et go. Petit tas deviendra gras.
Et vient au moment où ce ptit tas gras se mettra à parler de plus en plus fort, à crier même. Parfois il passe ses messages par notre corps. Il nous sert la gorge, nous comprime le coeur, nous le lève même.
Et quand on se met à l’écouter, on entend qu’il nous dit qu’il veut être libre, qu’il veut s’alléger, s’envoler, s’élever. Et il nous dit qu’on n’a pas besoin d’attendre la mort du corps pour se remettre à voler vers les cieux. On n’à qu’à ouvrir la cage. Thoracique. Et à laisser sortir le toxique.
On n’a qu’à écouter le ptit roi de coeur, la ptite reine du coeur, à les laisser se confier. Sincèrement, candidement, innocemment.
Et ce qu’il dit c’est let’s go ! Déploie tes ailes et vole.

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Raconte ton histoire.
Crie-la. Écris-la.
Chuchote-la s’il le faut.
Mais dis-la.
Certain(e)s ne la comprendront pas.
Certain(e)s la rejetteront catégoriquement.
Mais beaucoup te remercierons de le faire.
Et puis, quelque chose de magique va se produire.
Une à une, les voix commenceront chuchotant: « Moi aussi. »
Et ta tribu se rassemblera.
Et tu ne te sentiras jamais seul(e).
– L.R. Knost
