CHANTER À TUE-TÊTE

Le nuage n’a aucune destination. Il flotte sans but. De la même façon, lorsque vous n’attisez plus de soucis, d’inquiétude face à ce qui viendra, vous pouvez alors marcher sans besoin d’arriver.
– Wu Hsin

Je sais, je sais, nous ne sommes pas des nuages. Mais tout de même, on les envie non ? Ils flottent dans les hauteurs toute la journée, chatouillent les aisselles du ciel, se fondent les uns aux autres et les uns dans les autres, et lorsqu’ils sont trop pleins, ils grondent, éclairent et en braillent un bon coup. Parfois ça cause des problèmes pour nous les gens d’en bas, mais comme on dit là-haut, c’est la vie atmosphérique !

Le premier livre d’Osho que j’ai lu au début des années 1980 s’intitulait justement My Way, the Way of the White Clouds. Oui, celui-ci.

Alors bien sûr que cette citation de Wu Hsin, de qui Osho a quelques fois parlé de, résonne dans mon registre néphologique (1).

Bien beau but que de celui de (re)devenir nuage me direz-vous, de se laisser porter par l’air du temps, de flotter au gré des vents. Pas nos ptits vents ci-bas, les décoiffants, pas ceux qui n’écornent que les boeufs, non, ceux d’en haut, tout là-haut, les Grands VVVVents aux V majuscules qui ne font pas qu’écorner les boeufs mais font carrément perdre la tête aux taureaux de la terre (salut Lynx, Éric pour les non initié(e)s ;-). Car la tête est parfois notre entrave vers les hautes sphères.

On reproche souvent aux gens flyés d’avoir la tête dans les nuages, et même d’être des pelleteux de nuages. Dans le fond, je crois que c’est parce qu’on les envie secrètement. On envie leur capacité de s’y réfugier, de vivre plus léger. Bonjour High !

Oh bien sûr, tant que nous sommes incarnés dans nos corps d’humains, busy busy comme des bees nous sommes et nous serons. Car des comptes à payer ici-ba$ et tant de choses à faire. Mais tant qu’à faire justement, faisons des choses que l’on aime et que l’on apprécie. Et si cela n’est pas toujours possible, comme disait les poètes CSNY, if you can’t be with the ones you love, love the ones you’re with.

Ainsi, si on ne peut toujours faire ce que l’on aimerait le plus faire au monde, apprenons à aimer ce que l’on fait, ce que l’on a à faire, ce que l’on doit faire. Mettons de l’amour dans tout ce que l’on fait, de la passion dans nos actions, de l’attention et de la délicatesse dans chacun de nos gestes.

Car peu importe le rôle que l’on a à jouer ici-bas en cette drama-comédélire humaine, jouons-le du mieux qu’on peut. Paraitrait même qu’on l’a choisi avant de venir ce dit rôle. Serait utile de s’en souvenir. Et même si ce n’était pas vrai, faisons comme si. Et ça le deviendra peut-être. Act as if disait Veeresh. Faites comme si.

Perso, la voie royale de monter au ciel et de visiter l’atmosphère néphologique consiste à chanter. Chanter allège la tête, dilate la gorge et ouvre le coeur. On peut dire n’importe quoi mais on ne peut le chanter. On ne peut que chanter le vrai. Chanter vient toujours du coeur et nous permet de respirer davantage. Chanter implique davantage le coeur que la tête car on ne peut se cacher derrière les mots quand on chante. Et le coeur sait encore mieux que la tête voyager dans les nuages. Poupoum poupoum.

On nous dit que nous deviendrons des anges éventuellement, alors préparons-nous. Élévons-nous. En chantant. Et en redevenant des chanteux de nuages.

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Tout le monde devrait s’engager à chanter, même si on fausse, car c’est la façon de travailler sur soi-même.

Quand on chante, physiologiquement, quelque chose de puissant est activé de la gorge au diaphragme : la voix coule et, petit à petit, nous sentons que nous sommes libérés des tensions et des poids intérieurs.
Que savez-vous des anges ?
Ils sont représentés comme des créatures ailées qui chantent. Tout comme les oiseaux.
L’ange et l’oiseau sont associés à l’idée de légèreté, de vol et aussi de chant.
N’est-ce pas une invitation pour nous à chanter afin de lâcher tout ce qui nous pèse ?
Combien de troubles mentaux les humains pourraient guérir en chantant !
Oui, car les vibrations de la voix ont aussi le pouvoir de dissoudre les présences obscures qui essaient de nous attraper.
Chanter est une expression de la vie.
Et quoi de plus nécessaire et vivifiant que de pouvoir se libérer de la lourde atmosphère qui nous entoure, de se lancer dans les régions où tout est harmonieux, lumineux et léger ?
– Omraam Mikhael Aïvanhov
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À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgent, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel.
– Edgar Morin

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Et ils devinrent des reclus, des écrivains, des artistes, des sculpteurs, des danseurs, des rêveurs. Des ermites, des poètes, des peintres et des prophètes. Des intendants de l’humanité. Des croyants en l’amour. Et le monde devint silencieux et ouvrit les yeux.
Et l’humanité écouta enfin.
– Kalen Dion

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Nous l’appelons l’heure de pointe.
Pourquoi cette ruée ?
La plupart des heures de pointe sont pavées de véhicules qui rampent.
Où allons-nous ?
Et que ferons-nous quand nous y arriverons ?
Est-ce une vraie destination ?
Ou juste une pause avant la prochaine ruée ?
Peut-être est-il temps de ralentir un peu ; de se pencher un peu en arrière ;
de reconnaître qu’il n’y a aucun moyen d’atteindre la détente en se précipitant pour la trouver.
Ce qu’il faut c’est arrêter de se précipiter, d’arrêter de faire, et d’être ici, maintenant – pendant quelques instants.
Rien à faire en ce moment ;
Et nulle part où aller en ce moment.
Et tout ce qu’il faut, c’est que tu sois là.

– Subhan

(1) La néphologie (du grec ancien νεφέλη pour « brouillard, nuage » et -logie pour étude) est la branche de la météorologie qui traite de l’étude des nuages, de leurs formes et de leur classification.

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