
La réalité est un mot qui tente tellement de tout dire que dans les faits, il ne veut rien dire. En fait, il veut tellement tout dire qu’il ne peut rien dire. Trop c’est comme pas assez.
Je vous reviens plus loin pour le ire de mon titre, il n’est pas là que pour le pun (salut AG ;-).
Car la réalité des uns n’est pas celle de tous ni de toutes. Et la réalité n’est pas toute sweet, ni plus tard d’ailleurs, ni la même pour tous/tes. Celle des uns n’est pas celles des autres, encore moins celle des unes.
Un peu à l’image de sa soeur jumelle, la vérité. LA réalité n’existe pas dans l’absolu, et LA vérité non plus. Même si on leur met des majuscules au début. Voyez: Vérité et Réalité. Pas plus vraies ni réelles. Et on pourrait même ajouter le concept de Dieu car jamais 203. Au moins.
Aucun autre concept que Dieu n’a justifié autant de persécution, de morts, de barbarie de chicanes de mots sacrés. Tout ça au nom de l’amour. Tiens, jamais 304.
Combien de personnes ont juré, une main sur un livre qu’ils/elles n’ont pas lu et l’autre main en l’air, de dire la vérité, toute la vérité, juste la vérité, je le jure ? En cour, pas rare que les vérités de contredisent, s’attaquent et s’opposent, en particulier de la part des mots dits experts. Au nom de la justice. Jamais 405.
Par exemple, en science fondamentale, la réalité évolue, elle change, elle se métamorphose, elle se cherche mais se trouve rarement. Et lorsqu’elle se trouve, ce n’est jamais pour longtemps. Alors qu’en science privée, la recherche se contorsionne à des fins de développement, lire mise en marché et profits.
Souvent quand on veut trouer la vérité, on la trouve mais elle s’impose, elle se force. Phony vérité, funny vérité. Vérité de pacotille.
Par exemple, si l’on croit que Dieu existe, il existera. Surtout si l’on veut croire qu’Il – ou Elle – existe. Voyez comme c’est complexe ? D’Oedipe même. Si on veut que ça existe, ça existera. Jusqu’à preuve du contraire.
Comme le Père Noël, parent avec Dieu il parait, qui finit par ne devenir qu’illusion dans la vie des enfants. Croyance dépassée. On peut affirmer ne pas croire en une forme de Dieu mais reconnaître qu’un liant universel puisse exister. Le concept de Grand Esprit me semble plus soft. Car tant de Dieux pour lesquels on se tue à tenter de se prouver les uns aux autres.
La réalité n’est pas ce que l’on voit de nos yeux, elle est ce que l’on voit en fonction de ce l’on croit voir. Et l’on voit ce que l’on croit. Faut-il le voir pour le croire, ? ou le croire pour le voir ? telle est une des nombreuses questions aux choix de réponses multiples. Ou comme dans nos examens préférés, de toutes ces réponses. e) en général
On fait si souvent dans le général alors que la vie s’incarne toujours dans le particulier, et dans la particule hier. Si la réalité, la vérité et Dieu – oh j’oubliais l’amour – flirtent tous avec le général, foi de capitaine bonhomme, c’est dans les détails que son chum de gars, le Diable, a décidé de se cacher. Pas fou lui.
Je me demande souvent ce que les animaux perçoivent comme réalité eux de leur côté. Elle doit être plus directe que la nôtre, moins crue. Cui cui et cervelle d’oiseau, heureux les simples du Grand Esprit . Ou je devrais dire que les nôtres, réalités I mean. Et je ne parle pas ici de la réalité végétale ou minérale qui doit être minime et épurée à sa plus simple expression. Ou tellement complexe qu’on ne peut que la sur simplifier. Élémentaire mes chers Watson.
Et je ne parle même pas de la Raëlité. Ovni patente.
Et le Ire là-dedans ?
Tout d’abord, mot de trois lettres qui signifie colère. Et mis devant réalité, le vire à l’envers.
Et souvent, en fonction de notre perception de la réalité perçue, on se met en Criss – fils de Dieu – après la vie, et on la considère injuste. C’est certain que lorsque l’on voit ce qui se passe en Palestine notamment ces jours-ci, mais pas que là, la réalité semble injuste et on a tendance à devenir en colère. Moi le premier.
Mais la dite réalité est tellement complexe et compliquée et repose sur des enjeux et des croyances ancestraux et archaïques. On a beau vouloir agir devant le massacre d’innocents, notamment des enfants, que peut-on faire concrètement ?
La question se pose. Mais au moins ne pas oublier notre réalité, si douillette, et conserver notre part d’humanité pour ressentir de l’empathie et de la compassion. Et questionner sans cesse nos croyances car ce sont elles qui déterminent notre réalité. Et souvent la mine, mine de rien.
Jusqu’à l’infinie indéfinition.
___
La Vérité : de la théorie à la pratique
La vérité est un problème philosophique, mais c’est aussi un problème pratique. Car une vérité n’est pas complète tant qu’on s’en tient au plan de l’intellect, de la pensée. Pour qu’elle soit complète, il faut la faire descendre dans le plan du sentiment, et plus bas encore dans celui de l’action. Théoriquement, intellectuellement, chacun peut être prêt à admettre une vérité : tant qu’il s’agit de théorie, cela n’engage pas à grand-chose. Mais il faut qu’il accepte ensuite cette vérité dans son cœur, et qu’il arrive enfin à la concrétiser par des actes. Et alors là, quelles difficultés ! Prenons un exemple très simple.
Théoriquement, il est assez facile d’admettre comme vérité que tous les hommes sont frères. Mais avoir pour eux tous des sentiments fraternels, c’est déjà beaucoup plus difficile. Quant à agir fraternellement quelles que soient les personnes et les circonstances, alors là, c’est la chose la plus difficile au monde et, il faut le reconnaître, la moins bien réalisée.
Quand on leur explique ce qui est juste et bon, combien de gens disent : « J’ai compris, j’ai compris… » mais ils agissent ensuite contrairement à toutes les lois de la justice et de la bonté, parce qu’ils n’ont pas conscience que le cœur doit aussi dire son mot et la volonté se mobiliser pour réaliser. Or, toute idée qui n’est pas réalisée est presque inutile.
Lorsqu’on nourrit une pensée juste, on doit arriver à l’aimer suffisamment pour vouloir agir en conformité avec elle.
– Omraam Mikhaël Aïvanhov
