
Mais d’ici là, prenons soin de ne jamais blesser un coeur humain.
– Rumi
Je ne sais pas si elle est vraiment de Rumi celle-ci car de nos jours vous savez. Mais ça constitue un bel objectif de vie à atteindre je trouve : Ne jamais blesser un coeur humain.
Ni le sien, ni un autre. Car de toute façon il n’existe qu’un seul et même coeur et que ce soit le nôtre ou un autre, c’est toujours le nôtre qu’on blesse si et quand on blesse un coeur, même s’il semble appartenir à quelqu’un d’autre.
Un seul et même coeur dont nous partageons tous et toutes un ptit bout dans nos cages thoraciques respectives. Et même si certains battent plus vite que d’autres, d’autres semblent plus grands que d’autres, au final, c’est la symphonie humaine qui prend place. Si on a l’oreille pour l’entendre. L’oreille absolu. L’oreille du coeur.
Ça peut arriver qu’on égratigne l’amour propre d’autrui si la situation le requiert car honnêtement, certains le méritent. On peut aussi parfois signaler certains abus de personnalité de la part d’autrui. Car on a beau, chacun chacune, être tous et toutes le même grand coeur qui bat, divisé en des milliards de petits corps différents, et faire partie de la grande famille humaine, nous sommes aussi de drôles d’énergumènes sur deux pattes à l’occasion.
On a appris toutes sortes de stratégies pour survivre, pour obtenir de l’attention, pour se faire voir, pour se démarquer. On s’est tous développé et bâti une personnalité car on en a besoin pour survivre dans le monde. Pas de problème avec ça. On s’est tous fait une tête à propos de différents sujets. Mais il ne faut pas que ce soit ça qui mène notre vie.
Et on ne doit jamais perdre son coeur de vue. C’est le lieu du dépôt de Dieu en soi. On dit que c’est là que le Grand Esprit a élu résidence en chacun et chacune de nous. Et ça inclut les animaux, ainsi que les minéraux et les végétaux même la forme de leur coeur diffère. Tous du même coeur.
Certains sont déterminés à survivre sans considérer l’état du monde. Certains sont motivés par l’appât du plus grand gain davantage que par le bien du plus grand nombre. Grand bien leur fasse mais face à la mort, cela sera bien futile. L’avarice et la recherche de profits à tout prix ne font que cacher une grande peur du vide et du rien, une immense insécurité. Et comme disait Georges Carlin :

Le coeur est ce qui nous relie, ce qui nous rallie dans cette course folle dont personne ne sortira vivant, de corps du moins. Nous sommes tous et toutes des coeurs in the human race. Les drapeaux ont beau être de différentes couleurs, chaque humain est unique et semblable dans sa différence.
Et comme disait Osho: only losers can win this game. Et il ne parlait de choses matérielles.
Switchons de l’ego au coeur, de l’egorythme au rythme du coeur. Passons de la tête au coeur et développons notre coeur au ventre.
On dit qu’on va finir par tout perdre et qu’on ne peut conserver éternellement que ce l’on aura donné.
Alors donnons de l’amour, donnons tout ce que nous avons, ouvrons nos coeurs et prenons soin de la planète tous et toutes ensemble, en commençant par ceux et celles qui ont le plus besoin. Prenons soin des enfants. Peut-être que les marchands de guerre comprendront un jour. En attendant, pendant que nous tournons tous en rond en cette grande human race, même eux gardons-les dans notre coeur car ce sont eux qui en ont le plus besoin. Vroum Vroum.
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J’aimerais lutter contre cette idée qu’il faut être un Gagnant.
Qu’est-ce qu’un Gagnant ?
C’est un fabricant de perdants.
Et je n’ai pas le droit de fabriquer des perdants.
Par conséquent il faut, dans toutes les structures et en particulier à l’École, dire aux enfants : «J’espère que tu ne seras ni un gagnant, ni un perdant.
J’espère que tu vas dépasser cette idée d’un palmarès qui n’existe pas».
Un palmarès, c’est absurde.
En tant que biologiste, et même mathématicien, je sais que vouloir rétablir un palmarès, c’est aller contre la logique.
Je ne suis pas meilleur que vous. Je peux être plus grand, plus petit, plus rapide… mais pas meilleur que vous, globalement.
Je suis différent.
Et par conséquent, il faut dire aux enfants : «Ne soit jamais premier. N’accepte pas une Société raisonnant comme ça, car elle serait stupide».
C’est d’ailleurs pour ça que je lutte contre la Formule 1.
C’est magnifique que Renault ait gagné. Mais réfléchissez, c’est ridicule…
Pourquoi faut-il dépenser tant d’argent pour tourner en rond le plus vite possible ? »
– Albert Jacquard, sur France Culture en 2007
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Un enfant naît avec sept dons naturels
Le premier est l’innocence, le second est l’ouverture d’esprit, le troisième est l’imagination, le quatrième est la confiance, le cinquième est une passion pour la vie, le sixième est la compassion pour la vie, le septième est le courage.
Voilà les dons que le monde tente de dérober à chaque enfant, en les remplaçant par sept traits inférieurs comme la culpabilité, l’étroitesse d’esprit, le conformisme, le doute, l’apathie, l’insensibilité et la peur.
J’ai découvert la face sombre de l’humanité quand j’étais encore enfant, lorsque j’ai vu assommer un bébé phoque pour la première fois. Mais j’ai aussi eu la joie de voir les baleines et de nager au milieu des castors, des dauphins, des phoques et des poissons.
Mon enfance m’a donné pour toute ma vie l’amour des autres créatures et de la nature, et pour toute ma vie aussi la passion de défendre et protéger. Elle m’a aussi fait entrevoir les choses auxquelles je ne voulais pas prendre part. Lorsque j’étais enfant, je me disais que je ferais cesser le massacre des phoques et que je protégerais les animaux sauvages.
Mes expériences enfantines ont modelé mon évolution en tant qu’adulte, et je n’ai jamais perdu cette innocence, j’ai gardé un esprit ouvert, nourri mon imagination et conservé ma confiance, ma passion et ma compassion, et renforcé mon courage.
Les livres que j’ai lus, les oiseaux dont le chant m’a émerveillé, les animaux que j’ai vus, les grands professeurs que j’ai écoutés et l’amour qui emplissait constamment mon cœur m’ont gardé sur la voie de la compassion.
Chaque enfant a le potentiel pour la grandeur, et cette grandeur peut être nourrie simplement en ne renonçant pas aux sept vertus positives pour les remplacer par les sept traits négatifs.
Les rêves d’un enfant peuvent se réaliser s’il ne perd pas les sept dons naturels qu’il reçoit à la naissance. Le secret est simple. Suivez votre cœur, et souvenez-vous que votre cœur n’a jamais tort.
Capitaine Paul Watson
