STATUT: HUMAIN

Connais toutes les théories, maîtrise toutes les techniques, mais lorsque tu touches à une âme humaine, ne soir qu’une âme humaine. – Jung

Beaucoup – trop ? – de mots pour tenter d’expliquer, pour justifier, pour convaincre. Les réseaux ont fait pulluler les mots, comme les images et les slogans. Les réseaux ont fait naître et apparaître beaucoup de prétendu(e)s sages. Des gens qui savent, qui gens qui montrent, qui nous enseignent. Des Ti-Jos connaissants virtuels.

Si les théories nous intéressent, sure, étudions, apprenons, lisons. Si on veut apprendre certaines techniques, oui oui, apprenons, découvrons. Mais pas besoin d’essayer d’imposer nos nouvelles connaissances et acquis récents à tout le monde. Pas besoin de montrer le chemin.

Que tu aies récemment découvert Jésus dans ta vie, que tu trouves une sagesse dans une religion ou une philosophie particulière, que tu fasses du sport et que ça t’allumes, good for you, mais n’essaie pas de pousser ta nouvelle découverte dans la gorge de quiconque. Si les gens sont intéressés, ils vont te checker aller.

En ces temps questionnants, je perçois un regain nouveau pour la religion, comme pour certaines autres voies initiatiques. En temps de crise, on a besoin de sens, besoin de réponses à nos questions fondamentales.

Pour certains c’est Jésus et la bible, pour d’autres c’est le yoga, d’autres encore partent en voyage initiatique. Et avec les réseaux, ça se retrouve souvent dans nos écrans. Comme un besoin de montrer, de partager, d’imposer, de shower off. Pas besoin de laisser savoir au monde que ta découverte est la meilleure.

Car au-delà de ce qui nous distingue, n’oublions pas notre humanité commune, qui n’a pas à se montrer, à se comparer, ni à être exhibée. La simplicité se vit au quotidien, dans les plus petits gestes, dans l’intimité, en vase plus clos que gros que ceux des réseaux sociaux trop grand ouverts qui dévoilent tout, qui dévoile trop, qui nous déshabille l’âme et ne laisse rien à découvrir.

Restons habillé(e)s socialement. Restons simples et tout simplement low profile.

Si tu viens de découvrir Jésus et la Bible, pas besoin d’essayer de convaincre tout le monde qu’il est la seule voie de salut. Il est peut-être la voie pour toi et c’est parfait ainsi. Pas besoin de partir en croisade. De toute façon ça a été déjà fait en masse en son nom depuis une couple de milliers d’années, avec les résultats que l’on connait. Il en existe des milliers comme lui de par le monde, avec d’autres noms, mais un message similaire.

Si une certaine technique fonctionne pour toi, tu peux bien en parler à quelques ami(e)s si le coeur t’en dit, mais n’essaie de nous convaincre que c’est la meilleure affaire ever dans tout l’univers. Ça peut l’être pour toi et c’est OK. Par ton comportement, par ta vibe, les gens vont le sentir et iront vers toi s’ils et elles sont se sentent attiré(e)s.

Je perçois cette tendance à prêcher chez certain(e)s qui viennent de redécouvrir une nouvelle inspiration ces temps-ci, qu’elle soit religieuse ou autre. C’est humain et naturel de vouloir partager nos coups de coeur avec ceux et celles qu’on aime.

Mais n’oublions pas l’humilité, la simplicité, l’ordinarité de notre humanité. Ne perdons pas de vue notre plus petit dénominateur commun, notre humanité partagée. Chacun(e) son rôle à jouer, pas un plus important que les autres. Nous avons tous et toutes nos défis à affronter et nos laçons à apprendre, ceci est juste et bon, un point c’est tout. Aimons-nous soi-même et les un(e)s les autres, peu importe nos croyances et nos convictions.

Nous sommes simplement uniques, comme tout le monde. Ni plus, ni moins. Mais notre humanité partagée est ce qui nous relie, ce qui nous unit. Ne nous perdons pas dans les détails, restons dans le général, dans le coeur humain. Restons des âmes humaines.

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Bayazid, un mystique soufi, a écrit dans son autobiographie :

« Quand j’étais jeune, je pensais et je disais à Dieu, et dans toutes mes prières, c’était la base: « Donne-moi l’énergie pour que je puisse changer le monde entier. »
Tout le monde me semblait mauvais. J’étais un révolutionnaire et je voulais changer la face de la terre.

« Quand je suis devenu un peu plus mature, j’ai commencé à prier : « Cela semble être trop. La vie m’échappe – presque la moitié de ma vie est partie et je n’ai pas changé une seule personne, et le monde entier est trop. » Alors j’ai dit à Dieu : « Ma famille suffira. Laisse-moi changer ma famille. »

« Et quand je suis devenu vieux », dit Bayazid, « j’ai réalisé que même la famille est trop, et qui suis-je pour la changer ? Alors j’ai réalisé que si je pouvais me changer moi-même, ce serait suffisant, plus que suffisant. J’ai prié Dieu : « Maintenant, je suis arrivé au bon point. Laisse-moi au moins faire ceci : je voudrais me changer. »

« Dieu répondit : « Maintenant, il n’y a plus de temps. C’est ce que tu aurais dû demander au début. C’était alors une possibilité. »

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