
Cette photo, qui juxtapose création et destruction, me semble représenter parfaitement les deux bouts de notre humanité, et de notre inhumanité.
Comme quoi la vie, Comme la vie quoi.
Pendant qu’elle se renouvelle quotidiennement, que des nouveaux-nés voient le jour, d’autres perdent la vie après un bref passage sur terre. On nait, on meurt. On passe. Au suivant.
Pendant qu’on bombarde des territoires, dans certains autres, tout juste à proximité de la même région, on construit des tours de Babel d’opulence et de luxe. Bien souvent bâties par les bras mêmes des plus pauvres, et au mépris de leur sécurité fondamentale. Et sous-payés.
Pendant qu’on jette du plastique à tour de cruise ships dans nos océans, la permaculture et l’agriculture biologique se développent et on prend conscience des limites de notre terre mère. À temps ou pas, une autre question. Tic tac tic tac.
Pendant que certains accumulent les maisons secondaires et les domaines privés, ils sont nombreux qui ne peuvent même pas trouver à se loger, alors que tant d’autres vivent sur les routes ou dans la rue.
Pendant que l’on gaspille de la nourriture, d’autres ne mangent pas à leur faim.
La vie côtoie la mort, la beauté la laideur, la sécheresse et les feux de forêt sévissent ici alors que les inondations frappent là-bas.
La vie est réellement est un phénomène à deux têtes, en fait une histoire de tête qui s’allie à une histoire de coeur. Une job de bras. Le meilleur côtoie le pire, la vie s’appuie sur la mort, et vice et versa.
Tout trouve son contraire, ou son opposé, ou son extrême inversé c’est selon, en notre monde. On trouve de tout. Devant une catastrophe, certains se précipitent pour aider autrui et s’entraident alors que d’autres exploitent leurs prochains.
Amour et haine, ou amour et peur ?
Certains font du travail humanitaire au risque et péril de leur vie, alors que d’autres tirent gros profits à produire et à vendre de l’armement militaire, qu’ils se plaisent à nommer matériel de défense.
Dans ce bas monde, on trouve des bénévoles, et d’autres qui carburent aux profits à tout prix.
Certains cherchent le bonheur intérieur, d’autres la gloire.
On nous bombarde d’images catastrophiques à tour de yeux alors on en vient à penser que le monde est pire que jamais. Mais probablement qu’au fil du temps et de l’histoire, les choses ne font que changer, se transformer, évoluer. Ou dévoluer. S’améliorant parfois et se rempirant à d’autres moments.
Nous vivons clairement un temps de grands changements. Comme toujours auparavant, comme jamais. Bien sûr que les défis sont nombreux, et plus complexes que jadis, mais gardons notre focus sur le bien davantage que sur le mal. Et développons le meilleurisme (1) à notre mesure et à notre échelle. Car c’est tout ce que l’on peut faire. Et il faut le faire car ça me semble seule façon de vivre avec sens.
Prenons soin des gens, des animaux et des plantes autour de nous, car c’est aussi nous. Tout n’est que nous. Même moi, toi, même vous. Ici, partout. Car tout n’est pas ce que ça semble être à première vue. Tout ce que l’on voit n’est que première impression.
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Pratiquez jusqu’à ce que vous vous voyiez dans la personne la plus cruelle sur Terre, l’enfant affamé, le prisonnier politique.
Continuez jusqu’à ce que vous vous reconnaissiez dans tout le monde au supermarché, au coin de la rue, dans un camp de concentration, dans une feuille, dans une goutte
Méditez jusqu’à vous voir dans un grain de poussière dans une galaxie lointaine.
Regardez et écoutez de tout votre être.
Si vous êtes pleinement présent, la pluie de Dharma arrosera les graines les plus profondes de votre conscience, et demain, en lavant la vaisselle ou en regardant le ciel bleu, cette graine germera, et l’amour et la compréhension émergeront comme une belle fleur.
– Thích Nhất Hạnh
