
Il n’y a pas de liberté individuelle sans responsabilité collective. Grande vérité.
Notre sort personnel est inévitablement lié à celui de notre environnement plus ou moins immédiat. Du plus petit à de plus en plus grand. Mais jusqu’où au juste ?
Il y a moi, et puis il y a le monde. Des milliards de petits moi dans le seul et même grand monde. Ou sont-ce des milliards de petits mondes les uns à coté des autres ?
C’est le cas de petit moi, comme c’est le cas de petit vous. Et c’est le cas pour chacun chacune d’entre nous, nous tous et toutes.
Il y a mon nombril, et il y a le monde autour de ce petit nombril que l’on porte plus ou moins fièrement au centre de ce monde. 8 milliards de nombrils, de têtes et de coeurs. Et des animaux, minéraux, végétaux.
Bien sûr que tout commence par soi, mais tout ne doit pas finir ni s’arrêter là. Sinon ça fait une bien petite vie. Car sinon le monde tourne en rond, sinon le monde est sans fond. Mais à trop s’en faire pour autrui, le monde peut être sans fin.
J’ai beau avoir tout ce dont j’ai besoin, si ce n’est pas le cas pour tout et toutes, du moins la grande majorité, comment puis-je être pleinement satisfait ?
La question se pose facilement mais se répond beaucoup moins aisément.
Car où est la ligne entre satisfaction personnelle et satisfaction des besoins collectifs ?
Comment équilibrer la satisfaction de nos propres besoins personnels et le bien-être du plus grand nombre ?
Vivre et laisser vivre est un sacré dicton à deux faces. Certains semblent se satisfaire plutôt aisément de leur situation personnelle et ne pas trop s’inquiéter avec la situation de la collectivité. J’aimerais que ça soit mon cas. Du moins un peu plus.
Car je pense souvent, beaucoup – trop ? – au sort de la planète, aux guerres, aux migrants, aux enfants, à la situation des jeunes familles devant l’impossibilité d’acquérir une maison, aux sans-abris et autres enjeux courants. La liste est longue et presque sans fin.
Je m’inquiète, je réfléchis, je tente de voir ce que je pourrais faire pour contribuer davantage et la plupart du temps, face à la plupart des enjeux, j’arrive à un cul-de-sac. Je ne peux que constater mon impuissance. Entre autre face à cette folle et si ancienne guerre tant médiatisée en ce moment. Le sort des enfants est plus que brise-coeur.
Globalement, je nous trouve très très préoccupés à-propos de nos propres petits nombrils, et pleins de contradictions. Par exemple, on se soucie de l’environnement et on roule en SUV et souvent en solo comme jamais auparavant. On consomme sans trop penser, et on soulage nos consciences grâce aux bacs à recyclage et en compostant quelques restes de table. On continue à manger des fruits et boire de l’eau de coco -souvent bios – qui ont voyagé sur des milliers de km alors qu’à peu près tout est made in China. Et tutti frutti et tutti quanti. Osti.
Ça nous concerne tous et toutes, oui oui, moi compris. Pas meilleur que le reste du troupeau. Un mouton comme les autres, parmi les autres. Malgré certains petits efforts, et quelques pailles en papier, nous sommes encore et toujours parmi les plus grands consommateurs – et pollueurs – du globe.
Bien sûr, je n’ose pas penser que je puisse sauver le monde à moi tout seul, ni ne me considère comme un sauveur. Restons humble. Et réaliste.
Mais personnellement, la sort de l’humanité me trotte pas mal toujours derrière la caboche. Évasion face à mon propre destin, de ma propre date de péremption ? Peut-être.
Possible d’être en paix dans un monde en guerre ?
Possible d’être pleinement satisfait dans un monde qui court à sa perte, qui fonce droit dans le mur ?
Ou du moins qui semble le faire car peut-être que la situation mondiale a toujours été aussi critique ? Peut-être.
Mais le simple fait de savoir tout ce que l’on sait aujourd’hui rend bien difficile une satisfaction complète. Et en même temps, en quoi le fait de s’inquiéter constamment pour le sort du monde entier viendra le soulager et améliorer la situation ?
Je sais je sais…
Simples petites questions qui roulent dans la tête d’un ptit chroniqueur au milieu de la forêt boréale en ce ptit jeudi matin ensoleillé sur terre par ici cher lecteurtrice.
Alors j’imagine que tout ce que l’on puisse faire, c’est le mieux que l’on peut, avec ce que l’univers nous a mis entre les mains et dans le coeur. Et semer du bonheur.
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P.S. Petite confidence: parfois j’aimerais vraiment être un arbre.
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Intéressante discussion:
https://www.youtube.com/watch?v=45jerlQiCwI
