
Je sais, je sais, plus facile à dire qu’à faire. Mais quand même, on doit tendre vers ça me semble. Sinon la vie n’a plus de sens.
Car lorsqu’on regarde le monde en dehors de soi, c’est toujours soi qu’on voit, surtout soi en fait. L’observé comme ce qui observe.
Et si on méprise le monde, en fait, c’est soi qu’on méprise. On finit par devenir mépris. Et on vit avec soi-même.
Bien sûr que certaines personnes commettent des actes répréhensibles. Bien sûr que d’autres abusent et exploitent autrui. Bien sûr, toutes ces guerres et ces situations folles d’inhumanité qui prennent place en ce monde maintenant et depuis toujours.
Mais si on regarde bien, si on regarde mieux, plus en détail, en détails plus fins, un à un, une à une, la majorité des gens sont de bonnes personnes. Tous et toutes des parents, des fils et des filles, des frères, des soeurs, grand-mères et grands-pères, proches, ou de loin, aidants. Tous et toutes veulent le mieux qui soit pour le plus rand nombre. Certains ont eu des enfances difficiles qu’ils et elle ne font que reproduire. Certain(e) ont peur et se défendent du danger. Même les soldats des peuples en guerre font la guerre pour défendre une cause qu’ils et elles jugent juste. Car chaque geste prend place dans un contexte particulier et regarder le monde sans en tenir ne fait pas sens.
Oh bien sûr, aussi, certaines personnes font ce que l’on peut considérer comme le mal. Certains arnaquent des personnes âgées, d’autres bombardent et affament des enfants. Et ces gestes sont difficiles voir impossibles à accepter. Mais on ne peut jamais généraliser, on ne peut jamais considérer le monde entier dans son ensemble car le monde est un univers de micros-mondes qui co-existent dans un environnement spécifique. Et on ne doit surtout pas juger le monde entier à partir des pires cas de figure.
Tenez, cette citation par exemple: Une des punitions pour refuser de prendre part au jeu politique est que vous finissez par être gouverné(e) par des gens inférieurs à vous.

Non, pas tous les politicien(ne)s nous sont inférieurs. Plusieurs sont des hommes et des femmes intègres qui veulent changer les choses, améliorer le sort des plus démuni(e)s.
Mais la politique est un jeu de pouvoir et de négociation qui a ses propres règles, un jeu dans lequel on ne fait pas toujours ce que l’on veut, probablement jamais en fait. Un jeu de compromis que la plupart d’entre nous refusent de jouer, chacun(e) pour ses propres raisons. Car probablement que ceux qui tirent les ficelles ne sont pas ceux et celles que l’on pense, ceux et celles que l’on voit. Mais certain(e)s essaient tout de même d’améliorer les choses. On peut les juger d’un seul coup de mental froid et dur, ou choisir de les voir un(e) par un(e) pour qui ils et elles sont. Mais cela demande du discernement, ce qui n’est pas une qualité très présente en cette ère de généralisation.
Certain(e)s deviennent méprisant(e)s et choisissent de penser que la plupart du monde est corrompu, jugeant négativement l’ensemble de l’humanité. Mais l’humanité n’existe pas, il n’existe que des êtres humain(e)s, des milliards d’êtres humain(e)s.
Et tout ce que l’on voit, tout ce que l’on observe, n’est toujours que réflexion de soi, une certaine image de nous-même. Alors avant d’être trop dur(e) et catégorique face au monde, regardons qui regarde, et essayons de rester humain(e), vivant à partir du coeur, et de voir que nos premières réactions ne sont que ça, des réactions, et que le vrai monde prend place dans notre capacité de répondre au monde, et qu’il est essentiel de questionner notre propre regard, comme les jugements qui émanent de soi.
Car le monde, c’est moi, c’est toi, c’est nous et vous, que chacun et chacune de nous qui le regardons.
Le monde n’est que miroir de moi et je peux choisir d’y voir tout ce que je choisis d’y voir, de voir ce qu’il est, ce que je choisis d’y être et de devenir.
Car au fond, on ne peut aimer et accepter le monde que dans la mesure où l’on s’aime et s’accepte soi-même.
