TOUT SIMPLEMENT EXTRA ORDINAIRE

Quand on est jeune, on veut devenir quelqu’un, ou quelque chose.

D’ailleurs, Ram Dass a dit : Vous devez devenir quelque chose avant de ne devenir rien.

En effet, on dirait bien que dans nos premières années de vie, on a tendance à devenir quelqu’un ou quelque chose, à devoir se définir, se développer, se réaliser. On tend vers.

Puis, avec les années, on se rend compte – éventuellement, peut-être, et si oui, petit à petit – que le but est le chemin. Que l’on ne pourra jamais devenir autre chose que ce que l’on est fondamentalement. Que la vie n’est que ce qu’elle est malgré tous nos désirs et nos intentions qu’elle soit autrement.

Mais en même temps que l’on doive apprendre à accepter qui nous sommes, parfois à la dure, comme accepter la vie telle qu’elle est, on continue aussi à aller vers. Vers mieux, vers soi. Et vers un certain dépouillement. Ultimement, vers la mort que l’on a intérêt à apprivoiser.

Comme si, quand on est jeunes, le regard des autres est essentiel pour nous aider à nous définir dans nos premières étapes de vie. Parfois on écoute, parfois pas.

Puis avec les années qui passent, entre autres grâce à de nombreuses erreurs et autres revers de la vie, on rapatrie notre jugement, on le ramène à soi, comme nos capacités d’évaluation et de décision. On apprend à se faire de plus en plus confiance, à partir de soi. Et si l’on saisit quelque chose de primordial, à passer de la tête au coeur. Là où Dieu a déposé un ptit bout de son âme.

Je parlais récemment avec des ami(e)s et je leur disais que je doute toujours quand je dois prendre action, en fait avant de prendre action. Et je disais aussi que même si je doute, j’apprends aussi à développer toujours un peu plus de confiance que le poids de mes doutes. Comme un tango doute et confiance. Avec la confiance qui guide les pas.

Le doute me semble essentiel dans la vie. Car on a vu tellement de gens sûrs de soi en blesser d’autres gravement au fil du temps, ou se casser la gueule, trop imbu(e)s de leur propre certitude teintée d’arrogance. Le doute nous fait nous demander si l’action à poser sera juste, équitable, pour le bien du plus grand nombre, et ce avant de la poser.

Donc avec le temps qui passe, au fil des défis de la vie, on apprend que l’on ne peut être que soi-même. Que si l’on devient quelque chose, ça ne peut être que de plus en plus soi-même, qui l’on a toujours été au coeur de soi.

Et on apprend aussi que chaque moment est parfait en soi. Que la vie est parfaite telle qu’elle est, et que tout ce que l’on peut faire si elle ne l’est pas, consiste à porter un regard différent sur ce qui est. Comme sur nous-même. Avec acceptation et lucidité.

Comme on dit, chacun et chacune de nous, tous et toutes, nous sommes uniques, comme tout le monde.

Mais plusieurs détours avant d’en arriver là. Ici. Maintenant.

Simplement devenir de plus en plus soi-même, car, de toute façon, impossible de faire autrement. Et au fil des détours, on finit finalement par arriver au point de départ.

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C’est la situation de millions de personnes sur cette terre.
Ils ne peuvent pas voir ce qui est, ils sont obsédés par ce qui devrait être.
La plus grande obsession dont souffre l’humanité est celle de « ce qui devrait être ».

C’est une sorte de folie.
La personne réellement en bonne santé ne se soucie pas de ce qui devrait être.
Toute sa préoccupation est l’immédiat, ce qui est.
Et vous serez surpris : si vous entrez dans l’immédiat, vous y trouverez l’ultime.
Si vous vous déplacez vers ce qui est proche, vous y trouverez toutes les étoiles lointaines.
Si vous bougez dans le moment présent, l’éternité entière est entre vos mains.
Si vous connaissez votre être, il n’est pas question de devenir.
Tout ce que vous auriez pu imaginer devenir, vous l’êtes déjà.

– Osho

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Je vous en supplie, soyez patient avec tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur et essayez d’aimer les questions elles-mêmes comme s’il s’agissait de pièces fermées à clé ou de livres écrits dans une langue très étrangère.
Ne cherchez pas les réponses qui ne pourraient pas vous être données maintenant, car vous ne pourriez pas les vivre.
Et le but est de tout vivre.
Vivez les questions maintenant.
Peut-être qu’un jour, dans un avenir lointain, vous découvrirez progressivement, sans même vous en rendre compte, la réponse.
–Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète (1929)
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les 2 ci-bas via ALain Nyala

Le sens de la vie est juste d’être en vie.
C’est si évident et si simple.
Et pourtant tout le monde se précipite dans une grande panique comme s’il était nécessaire d’atteindre quelque chose au-delà de soi.
~ Alan Watts

C’est très simple d’être heureux, mais c’est très difficile d’être simple.
~ Rabindranàth Tagore

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