
– J. Krishnamurti
En tant qu’humain(e)s, si nous sommes sensibles, nous ressentons en effet le monde et son extraordinaire beauté, mais aussi son incroyable brutalité, l’injustice, la barbarie.
Et en ces temps de guerre et de misère humaine un peu partout sur la terre, et de diffusion à grande échelle de certains pans et facettes de celles-ci, difficile de ne pas être troublé(e) car nous portons tous et toutes une grande part de douleur dans nos coeurs. Si ce n’est pas le cas, nous devrions du moins car ce sont nos frères et soeurs, nos pères et nos mères, nos enfants à tous qui souffrent en de si nombreux endroits sur terre.
Car comme l’affirme Hafiz ci-bas, le coeur a bien raison de pleurer lorsque la plus petite goutte de lumière et d’amour est heurtée et brimée.

Et en ce moment, en tant endroits sur terre, tellement d’enfants, de parents, d’ainé(e)s qui vivent dans la misère. Des gens sont affamés, bombardés, errant sur des routes, risquant leurs vies à bord d’embarcations de fortune en quête d’un simple endroit pour vivre, d’un avenir minimalement humain. Pendant que certains amassent des fortunes et vivent dans la grossière indécence.
Je ne sais pas pour vous mais moi je ressens la souffrance du monde, même si elle n’est pas mienne à proprement parler. Je ressens leur désespoir, leur appel à l’aide. Et je me sens impuissant. Mon coeur pleure.
Oui cher Rumi, j’écoute et je ressens ces douleurs qui sont des messagers nous reflétant notre monde inhumain, comme notre impuissance et notre barbarie.

Certains prennent un ton guerrier pour dénoncer ces grandes injustices, d’autres optent plutôt pour la tristesse, le désespoir et le découragement. Mais chacun(e) de nous doit faire avec.
En ce moment, comme depuis toujours dans l’histoire de l’humanité, le monde a mal, le monde souffre. Notre monde. Celui dans lequel chacun(e) on vit, dans lequel on survit.
Partout, des gens souffrent, sont affamé(e)s, désespéré(e)s, sans abris et sans les stricts besoins minimaux. En certains endroits, cela est man made.
Les gens souffrent à Gaza, mais aussi en Ukraine, à Haïti, en plusieurs endroits d’Afrique et d’Amérique centrale, en Syrie, en Afghanistan. Je sens cette douleur dans le coeur des gens jusqu’en Corée du Nord où le peuple est réprimé et d’où on en sait si peu.
Plus près d’ici aussi le monde souffre.
Certains souffrent de corps, d’autres de l’âme et de l’esprit. D’autres ont mal dans leur tête. D’ailleurs, ce sont souvent ces douleurs invisibles qui sont les plus sournoises, les plus insidieuses car on ne sait où toucher pour tenter d’apaiser, on ne sait où viser pour rejoindre.
Nous, parmi les privilégié(e)s du monde, avons une vie relativement facile. Mais ce n’est pas pour cette raison que nous ne sentons pas la douleur de ceux et celles qui souffrent. Surtout ceux et celles parmi nous qui nous considérons comme des empaths. Ceux et celles qui sentent beaucoup, ceux et celles qui sentent tout.
Depuis que je suis tout petit, je sens les gens, je ressens ce qu’ils sentent à l’intérieur. Et parfois, sincèrement, je préférerais moins sentir, moins ressentir autrui. J’aimerais pouvoir me couper – en partie – du monde. Car ce monde est fou, de monde est inhumain dans tellement de ses manifestations.
Je ne veux pas nécessairement sauver ni guérir le monde entier. Mais je suis grandement affecté par ce que je vois, perçois, sens dans notre monde.
Est-ce que le fait de ressentir ce grand malaise reflète dans les faits une partie de moi que je cherche à éviter ? Allez savoir.

Mais en tant qu’humain, 1 sur 8 milliards, je me sens concerné, touché, dérangé. Et je crois qu’il faut arrêter d’accepter l’inacceptable, de justifier l’injusticiable.
Ma petite vie personnelle ici au fond des bois est toute douillette, confortable, agréable, facile et douce. Mais ce n’est pa suffisant. Et comme chacun(e) d’entre vous aussi j’imagine, je porte une part de ce grand malaise mondial qui prend place partout autour de nous. Ne pas s’en couper, ne pas tout prendre sur soi, mais surtout ne pas s’en foutre ni s’en couper. Car le monde est en nous comme nous en ce monde, notre monde.

Malheureusement, such a button does not exist. Malgré que certains tentent de se divertir de différentes façons.
Alors il nous faut apprendre à vivre avec ce fardeau partagé, commun, sans le laisser ternir notre petite source de lumière car c’est tout ce que nous avons pour le moment. Sentir cette douleur commune, tout en gardant espoir en notre propre humanité. Et en cherchant par quelles actions nous pouvons partager this little light of mine pour contribuer à notre humble mesure.
Et pour clore ce petit babiage matinal, les mots d’un Grand:

