AIMER, S’INCARNER & LAISSER ALLER

Pour vivre en ce monde, tu dois être capable de faire 3 choses: 1- aimer ce qui est mortel, 2- le contenir en ton corps sachant que ta vie en dépend et 3- quand le temps viendra, le laisser aller, le laisser aller…
– Marry Oliver, In Blackwater Woods

Que c’est beau : aimer le mortel, le contenir en son corps sachant que sa vie en dépend, et au bon moment, le laisser aller, le laisser aller.

Tout est là. Aimer de tout son coeur et accepter de s’incarner et de vivre totalement, malgré la rigueur et l’impermanence de la vie, malgré l’intuition que tout ceci n’est qu’illusion et que quelque chose de plus grand existe.

Car nous sommes encore en corps, pas nécessairement un corps mais en corps, dans la matière, ce que nous avons peut-être choisi même si on ne s’en souvient pas ou plus, ou plus tout à fait. Mais j’aime l’idée que l’on a choisi de s’incarner pour apprendre quelques autres leçons, pour continuer un voyage d’âme débuté il y a une éternité peut-être. Un choix plus grand que petit soi.

Vivre totalement, incarné, l’âme dans la chair et la chair imbibée d’âme. aimer de tout son coeur, le garder près de son coeur. Et au moment opportun, le laisser aller. Soit à la mort, soit avant. Mourir avant de mourir pour vivre totalement.

Pas si compliqué la vie quand on revient à l’essentiel. L’amour, le corps et, simultanément, l’attachement et le détachement. S’impliquer dans sa vie avec tout son coeur et être prêt à tout perdre, toujours. Car on perdra tout inévitablement un jour. Un jour ou l’autre.

Ce matin, nous sommes quelques-un(e)s à entreprendre un 21 jours de Shaking et de méditation silencieuse pour compléter l’hibernation. Cette méditation active permet exactement cela. Soit de s’incarner totalement tout en laissant aller, en permettant au corps de laisser l’énergie couler de soi, couler de source. Rien à faire en fait, la vie se vit toujours à-travers nous. On n’a qu’à laisser aller, qu’à dire oui, qu’à diriger le flot. Pas nous qui décidons. Pas tout du moins.

Alors être «total(e)», aimer de tout son coeur pendant qu’on nous prêt vie, pendant que la vie passe en nous, par nous et nous anime. Et quand ÇA le décidera, quitter avec grâce et dignité. Mais pour cela, il faut vivre avec droiture, avec sincérité, avec transparence et impeccabilité. Vivre à partir du coeur, là où est réfugiée notre âme qui guide nos pas et nos actions.

Jusqu’au dernier souffle, alors qu’on pourra dire: mission accomplie. Et merci pour tout. Meegwetch.

Aho !

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Notre grande erreur est d’essayer d’obtenir de chacun en particulier des vertus qu’il n’a pas et de négliger de cultiver celles qu’il possède.
– Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien.

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