
– Osho
Aimer son mental ? Ou du moins, pour commencer, simplement apprendre à l’apprécier peut-être ?
Pour la plupart d’entre nous j’imagine, nous entretenons une sorte de relation amour-haine avec notre tête, avec notre machine à pensées, notre mental. Ça spinne sans cesse là-haut alors que l’on se trouve souvent bien déconnecté(e) d’avec le reste de notre corps. Car la tête fait partie du corps à ce que je sache, ce que l’on a parfois tendance à nier, du moins à négliger. Ou au contraire à trop valoriser. La preuve ? On n’a pas trop de problème à être malade de corps, même si pas plaisant, mais malade mental ? Autre histoire.
Par le biais de la méditation, si on prend le temps régulièrement, il devient possible d’utiliser un temps, un lieu et un espace spécifiques et dédiés pour observer le matériau incessant qui émerge de cette machine à idées que nous portons en tête, juste là derrière nos yeux.
Le mental n’est pas qu’un fauteur de troubles, même s’il l’est aussi parfois.
Parfois aussi de bonnes idée peuvent émerger de cette source intarissable que l’a tendance à vouloir faire taire. Bonne chance pour ça d’ailleurs. Comme on n’arrêtera jamais la terre de tourner ni le soleil de briller, notre mental continue à faire des tours et des tours sur lui-même, et de nous en jouer, nous entraînant parfois avec lui loin hors des cieux, et parfois loin du coeur.
Si on peut lentement mais sûrement apprendre à se détacher graduellement du stuff qui émerge de notre tête – la plupart du temps pas mal toujours les mêmes idées anyway – on peut finir par cultiver la paix en soi. Mais en effet Osho, ça prend du temps. Et de l’attention. Et de la persévérance.
Quand Osho affirme que la méditation est une manière de comprendre le mental, ce que je comprends c’est qu’on doit simplement prendre le temps d’arrêter, de voir, de regarder et d’observer sans juger tout ce qui poppe, sans rejeter ni exclure. Et de revenir à sa respiration. Et au moment, qui vient et va, qui passe sans cesse. Ce moment futile et volatile sur lequel on ne peut jamais fermer la main, ce moment qui nous glisse toujours entre les doigts. Et tout doucement, redécouvrir son coeur, là où on a déposé notre âme à notre naissance, le lien vers le Divin, là où réside le secret de l’univers.
De plus en plus, la méditation devient le moteur de ma vie, le centre des mes actions. Après avoir été très actif non-stop pendant des années et reléguant un peu la méditation à l’arrière-plan, elle redevient ma nourriture la plus appréciée, la plus simple expression de qui je suis aussi.
Ce temps quotidien que je crée et où je décide de couper un peu du monde, temporairement mais complètement, ce silence que je cultive et qui demande tant de soin car délicat. Et de patience car lent et lentement. Cette connivence avec mes ami(e)s du silence par les ondes est aussi très précieuse. Amitié subtile et silencieuse. Communion au-delà de la communication.
Pour les prochaines semaines, à partir du 1er mars, et pour 21 jours, on va s’engager dans un blitz de méditation en groupe: à chaque matin, à 7 h par le shaking, on va secouer ce qui nous paralyse, nous bloque dans notre flow créatif. On va sortir de notre hibernation. D’autres, moins portés sur la chose, se joindront à nous à 8 h et prendront un 20 minutes pour faire silence et commencer leur journée sur cette base. Certain(e)s feront parfois les 2.
Aimer son mental ? Why not coconut ?
Rien à faire, qu’à regarder passer la parade. Mais avec présence et attention détendue.

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Aimer.
Être aimé(e).
Et ne jamais oublier sa propre insignifiance.
Ne jamais s’habituer à la violence indicible et à la vulgaire disparité de la vie qui nous entoure.
Chercher la joie dans les endroits les plus tristes.
Poursuivre la beauté jusqu’à son antre.
Ne jamais simplifier ce qui est compliqué ni compliquer ce qui est simple.
Respecter la force, jamais la puissance.
Surtout à regarder.
Pour essayer de comprendre.
Ne jamais détourner le regard.
Et jamais, jamais oublier.
– Arundhati Roy via Prati
